Il y a trois semaines, une première manifestation à Nantes, devant la cathédrale, signait l’acte de naissance du mouvement Pour la Messe. Trois semaines plus tard, la mobilisation ne cesse de prendre de l’ampleur, avec 72 rassemblements ce samedi et ce dimanche partout en France. Les catholiques ont aussi obtenu, devant les tribunaux, l’autorisation de la manifestation devant Saint-Sulpice à Paris ce dimanche après-midi et l’organisation d’une messe en plein air à Clermont-Ferrand.
Opération de police contre les fidèles de l’église du prieuré Saint-Louis
A Nantes, ce sont près de 1000 manifestants qui se sont rassemblés sur une place Graslin baignée de soleil. Plusieurs abbés de la FSSPX étaient présents, ainsi qu’un missionnaire de la FSSPX reconnaissable à sa soutane blanche, l’abbé Legrier. Le matin même, la police avait tenté une opération aussi inutile que vexatoire en venant tenter de verbaliser à 7h15 des fidèles venus prier dans l’église du prieuré Saint-Louis – ce que le second confinement n’interdit pas non plus, les églises restant ouvertes. Visiblement, cela n’a pas découragé les catholiques de venir, ni les prêtres de la FSSPX en nombre.
« Nous voulons la liberté pour la messe »
Marc Billig, un des organisateurs, explique : « Nous voulons la liberté pour la messe. Nous avons essayé de dire encore aujourd’hui combien la messe est importante pour la vie des catholiques, il est illégitime de nous l’interdire. La messe fait partie de la nécessité vitale et nous voulons […] le retour de la liberté de culte pour le 1er dimanche de l’année liturgique, c’est à dire le 29 novembre ».
Pour rappel, Emmanuel Macron est censé annoncer la reprise des cultes au 1er décembre – au lieu de Noël – au lendemain d’une nouvelle rencontre entre les représentants des cultes et le ministre de l’Intérieur pour établir les protocoles sanitaires lors du déconfinement.
Les autres rassemblements bretons ont aussi fait le plein : 200 à Brest pour une première édition, 50 à Tréguier – le rassemblement était à Saint-Brieuc lors de la dernière édition, 200 à Rennes, autant à Saint-Malo, 140 à Sainte-Anne d’Auray… et 25 à Machecoul, lors d’un rassemblement qui n’était pas annoncé sur la carte compilée par Notre-Dame de Chrétienté et Paix Liturgique – sur cette carte, 25 nouvelles villes rejoignaient le mouvement.
La Préfecture du Val d’Oise a interdit la manifestation à Pontoise, et à Grenoble, les catholiques – auxquels la Préfecture a interdit, probablement par voie de fait, le second confinement n’interdisant pas les manifestations statiques ou non, de manifester la semaine dernière – ont maintenu leur rassemblement en se passant d’autorisation. D’après le Salon Beige, « ils étaient 7 devant la cathédrale Notre-Dame » dont « deux religieuses ursulines polonaises ».
Trois évêques ont rejoint les rassemblements
200 personnes se sont rassemblées à Dijon (le double de la semaine dernière), 200 au Mans, 115 à Colmar, 400 à Bordeaux, 80 à Compiègne, 30 à Châlons, 60 à Besançon, 150 à Bourg-en-Bresse samedi, 100 à Niort, 450 à Angers, 100 à Dax, autant à Caen, 70 à Cambrai, plusieurs dizaines à Auch, 50 à Valence, 250 à Strasbourg (plus du double), 200 à Saumur, 300 à Lyon, autant à Toulouse, 100 à Lille, plus de 500 à Paris, 100 à Draguignan, 150 à Montpellier, 300 personnes à Saint-Maur-des-Fossés (94), 100 à Orange etc.
Nouveauté, trois évêques ont rejoint les rassemblements – il s’agit de Mgr Dollmann à Cambrai, qui a remercié et béni les manifestants, Mgr Aillet à Bayonne et Mgr Christory à Chartres (250 manifestants). Comme quoi, on peut être évêque et courageux, ou tout au moins proche de ses fidèles.remarque d’un fidèle : « Une leçon de choses que l’évêque de Paris, bien plus pressé de dégainer un projet ultra-moderne pour le mobilier liturgique de la cathédrale Notre-Dame de Paris que de défendre les messes qui constituent pourtant le cœur de la religion catholique, ferait bien de méditer ».
Louis Moulin
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