Au Danemark, la décision d’abattre l’ensemble des visons élevés dans le pays en raison du Covid-19 plonge tout un secteur d’activité dans l’incertitude. Dans le même temps, le ministre de l’Agriculture a démissionné suite à des données scientifiques contradictoires.
Des millions de visons abattus au Danemark en raison du Covid-19
Le Danemark, premier pays exportateur de visons au monde, des animaux élevés pour leur fourrure, avait pris une décision drastique le 3 novembre dernier : abattre l’ensemble du cheptel de visons danois, à savoir 15 à 17 millions de mammifères, en raison du Covid-19. Plus précisément, une mutation transmissible à l’homme du coronavirus chez les visons avait été observée par le passé, laquelle pourrait remettre en cause l’efficacité d’un futur vaccin.
Or, le ministère de la Santé danois a annoncé le 19 novembre que cette mutation n’était plus d’actualité. Dans un communiqué, il déclare : « Aucun autre cas de la mutation provenant des visons Cluster 5, n’a été détecté depuis le 15 septembre, c’est pourquoi l’Institut en charge des maladies infectieuses (SSI) estime que cette mutation est très probablement éteinte ». Le ministère annonçant dans la foulée la levée de la majorité des restrictions dans la région concernée.
Hormis le Cluster 5, soupçonné d’affaiblir les anticorps et détecté chez 12 individus aux mois d’août et de septembre derniers, les quatre autres mutations en provenance du vison identifiées par l’Institut en charge des maladies infectieuses n’engendreraient pas les mêmes risques sur les effets d’un vaccin.
Démission d’un ministre, un secteur d’activité en colère
Entre temps, tandis qu’un grand nombre d’éleveurs danois (sur les quelques 1 100 que compte le pays) ont déjà abattu leur cheptel de visons, le ministre danois l’Agriculture Mogens Jensen, chargé du dossier, a démissionné le 18 novembre. La confusion étant d’autant plus grande que le gouvernement a prévu de modifier la loi sur l’abattage de masse avant la mi-décembre car une telle opération n’est pour l’instant pas autorisée dans le pays.
Principe de précaution ou mesures disproportionnées ? Le débat agite actuellement le Danemark tandis que cinq autres pays (Pays-Bas, Espagne, Suède, Italie et Etats-Unis) ont indiqué avoir observé des cas de covid-19 dans des élevages de visons.
Concernant les éleveurs, ils attendent d’obtenir des compensations à la hauteur des pertes occasionnées. En colère, la filière prévoyait une manifestation dans les rues de Copenhague et Aarhus le 21 novembre pour alerter sur sa situation. Tandis que le Danemark compte trois fois plus de bêtes que d’habitants, il est le deuxième pays producteur après la Chine et a exporté entre 670 millions et 1,75 milliard d’euros de peau de visons par an depuis 2009 en fonction de la variation des cours.
Visons : la confusion demeure au Danemark
Le 18 novembre, jour de sa démission, le ministre de l’Agriculture a été contraint de rétropédaler et a présenté ses excuses auprès des éleveurs de visons via un communiqué : « je voudrais dire qu’il est clair que le ministère a commis une erreur au sujet de l’annonce par le gouvernement de la décision de tuer tous les visons au Danemark. J’ai déjà dit que je le regrettais. Je m’excuse encore et j’en assume la responsabilité. Je m’excuse particulièrement auprès des nombreux éleveurs de visons. »
Mais, dans le même temps, la Première ministre danoise Mette Frederiksen, dont l’opposition appelle à la démission, a affirmé que l’abattage généralisé restait une mesure « non négociable » du fait d’autres possibles mutations. De nouveaux développements pourraient permettre y voir plus clair dans les prochains jours. D’ici là, autre coup dur pour les professionnels du secteur, le gouvernement danois a pour projet de faire voter au Parlement l’interdiction de l’élevage de visons jusqu’au 1er janvier 2022.
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2 réponses à “Covid-19. Abattage des visons au Danemark : le cafouillage d’un gouvernement, le cauchemar d’un secteur d’activité”
pourquoi ne pas tester les vaccins sur ces animaux plutôt que de les exterminer ? ce serait une mesure plus intelligente.
ou alors, faire subir le même sort à tous les élus atteints d’imbécilité chronique qui nous gouvernent. ne sont-ils pas les premiers responsables de ces pandémies de par les recherches qu’ils subventionnent et qui aboutissent à ces manipulations de virus dans un laboratoire, installé en Chine serte, mais construit par la France pour se dédouaner de ses contraintes éthiques.
pourquoi ne pas tester ce s vaccins sur ceux qui les imposent ? non ? tiens pas de volontaires ? c’est curieux ?