Le Bitcoin, après une forte baisse en 2018, est de retour sur ses plus hauts historiques de 2017. Le contexte du Covid-19 est, en partie, à l’origine de cette tendance. Mais d’autres explications sont aussi avancées.
Un Bitcoin de nouveau porté sur les sommets par le Covid-19
La période d’incertitudes sanitaires et économiques que nous traversons a suscité une crise de confiance. Mais, en parallèle, certains indices boursiers, après une chute logique au tout début de la pandémie de Covid-19, ont nettement rebondi pour flirter actuellement avec leurs plus hauts historiques. C’est le cas du Nasdaq, indice largement dépendant des valeurs technologiques américaines dont Amazon, Apple, eBay et Netflix. Des sociétés qui ont toutes bénéficié du confinement mis en place dans de nombreux pays, la vente en ligne, le télétravail ou encore le visionnage de films ayant explosé durant cette période.
Il en va de même pour certaines cryptomonnaies, dont la plus connue du grand public, le Bitcoin, est de retour sur ses plus hauts historiques de l’automne 2017. Très volatile, le Bitcoin a connu une progression de 160 % depuis le début de l’année et de 260 % par rapport à son plus bas de 2020. Pour le seul mois de novembre, ses gains dépassent 30 %.
Doit-on vraiment s’en étonner lorsque l’on se rappelle que celui-ci avait flambé de plus de 2 000 % entre le plus bas et le plus haut de l’année 2017 ?
Ce retour en grâce du Bitcoin peut notamment s’expliquer par la politique de relance des banques centrales à travers le monde. Selon Pierre Noizat, auteur de Bitcoin, mode d’emploi, « comme l’économie s’est contractée [NDLR : avec la crise du Covid-19], les banques centrales ont créé beaucoup de monnaie. Cette création massive a dilué la valeur de l’euro et donc le prix du Bitcoin a augmenté assez logiquement. »
Une valeur qui gagne la confiance des investisseurs ?
Mais cette effet « mécanique » ne serait pas la seule raison. Le Bitcoin a désormais acquis un statut de valeur refuge malgré sa dimension d’actif à risque.
S’en tenant à l’écart il n’y a encore pas si longtemps, certains poids lourds de l’économie numérique franchissent dorénavant le pas vers les cryptomonnaies. C’est le cas de la société américaine PayPal, spécialisée dans les service de paiement en ligne, qui a annoncé durant le mois d’octobre dernier qu’elle permettra sur son interface la prise en charge de quatre cryptomonnaies, à savoir le Bitcoin, le Bitcoin Cash, le Litecoin et l’Ethereum, dès la fin 2020 aux États-Unis. Ainsi, les titulaires d’un compte PayPal pourront acheter, gérer et vendre ces cryptomonnaies. L’achat de biens et de services en Bitcoin devrait quant à lui être accessible à partir de l’année prochaine aux USA, avant d’être mis en place dans les autres pays.
D’autre part, des sociétés américaines seraient de plus en plus nombreuses à placer une partie de leur trésorerie en Bitcoin, signe d’une hausse notable de la confiance chez les investisseurs. Par ailleurs, les taux d’épargne élevés ont fait affluer l’argent dans les fonds d’investissement, un ruissellement dont a en partie bénéficié le Bitcoin au nom de la diversification de portefeuille, d’actualité dans un contexte d’instabilité.
Enfin, d’autres observateurs relèvent que la cryptomonnaie phare peut être une protection utile contre l’inflation : l’offre du Bitcoin étant plafonnée à 21 millions, sa rareté lui donne une valeur intrinsèque. Dans le même temps, l’image du Bitcoin n’est plus aussi sulfureuse que par le passé. Mais l’actif, compte tenu de sa volatilité toujours conséquente, reste avant tout destiné aux investisseurs aguerris. À moins de vouloir confondre marchés financiers et casino…
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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