Théorie de la révolution, par José Antonio Primo de Rivera

José Antonio Primo de Rivera y Sáenz de Heredia, né le  à Madrid et mort le  à Alicante, est un homme politique espagnol, fils du général Miguel Primo de Rivera et fondateur de la Phalange espagnole. Il est mort exécuté par les Républicains, le  à Alicante, au début de la guerre d’Espagne.

La veille du soulèvement militaire, le , alors qu’il se sait condamné à mort et qu’il se sait perdu, il publie un dernier manifeste où il écrit : « Nous rompons aujourd’hui ouvertement avec les forces ennemies qui tiennent la patrie prisonnière. Notre rébellion est un acte de service pour la cause de l’Espagne. » Et il conclut par cet appel : « Travailleurs, agriculteurs, intellectuels, soldats, marins, gardiens de notre patrie : secouez votre résignation devant le tableau de son effondrement et venez avec nous pour une Espagne une, grande et libre. Que Dieu nous aide. ¡Arriba España! »

Il a laissé de nombreux ouvrages politiques et théoriques derrière lui (vous pouvez télécharger ici son anthologie traduite en Français). Parmi ses écrits, nous vous proposons de découvrir ce qu’il a écrit, en plusieurs points, à propos de la révolution, dans le contexte de la guerre civile espagnole (mais au final, ses écrits se révèlent intemporels).

Pour découvrir le personnage de José Antonio Primo de Rivera en vidéo, c’est ci-dessous avec Arnaud Imatz (historien et politologue, docteur d’État en sciences politiques, fonctionnaire international à l’O.C.D.E. puis administrateur d’entreprise)

9. … une société qui sait qu’elle doit se réformer, c’est qu’elle a conscience de sa propre injustice, et une société qui se croit injuste n’est pas capable de se défendre avec vigueur.

80. Nul ne joue sa vie pour un bien matériel. Les biens matériels, quels qu’ils soient, se placent toujours au-dessous du bien supérieur de la vie. Quand on met en jeu une vie «agréable», quand on risque ses avantages matériels, c’est qu’on se sent plein de ferveur mystique pour une religion, pour une patrie, pour l’honneur ou le sens nouveau de lia société dans laquelle on vit.

81. Les rebellions sont toujours le résultat pour le moins de deux ingrédients: le premier, diffus, est un élément intérieur, un manque de raison interne dans le régime en vigueur. Il faut que cet élément existe pour qu’une rébellion se produise avec des chances de triomphe. Pour qu’une rébellion soit seulement tentée, il faut qu’il y ait un certain mécontentement, un manque de raison de vivre dans le régime contre lequel la rébellion éclate. Cela est indubitable: des rebellions n’ont jamais éclaté que contre des régimes qui commençaient à devenir caducs. D’autre part, il faut qu’il existe un élément historique énergique qui, exploitant cet état de défaillance, ce manque de raison interne de vivre dans l’état politique qu’il s’agit de détruire se lance à l’attaque avec plus ou moins de succès.

82. Le fait de tout laisser rouler, arrive ce qui arrive, est une attitude caractéristique des époques fatiguées, dégénérées; laisser tout rouler est plus facile que de recueillir les morceaux, les arranger, séparer ce qui est bon de ce qui est périmé… La paresse ne serait-elle pas la muse de bien des révolutions ?

83 …Tout fait, tout régime historique qui s’impose par un acte de violence peut s’envisager de deux façons: soit comme une collection d’anecdotes, de dates locales et individuelles ou bien comme un phénomène entier, né d’un point de vue total, dans l’ordre du destin propre que cet ordre historique s’assigne à lui-même dans l’avenir.

84. Une révolution est toujours, en principe, une chose anticlassique. Toute révolution change le rythme, pour juste qu’il soit, de bien des unités harmoniques. Mais une révolution une fois en marche n’a plus que deux possibilités: ou elle inonde tout, ou on la canalise. Ce que l’on ne peut faire, c’est l’éluder, faire comme si on l’ignorait.

85. Une révolution est nécessaire quand, à la fin d’un processus de décadence, le peuple a déjà perdu ou est sur le point de perdre toute forme historique.

86. Une révolution —si elle veut être féconde et ne pas se disperser en émeutes éphémères— exige la conscience claire d’une norme nouvelle et une volonté résolue pour l’appliquer.

87. La révolution est nécessaire, non pas précisément quand le peuple est corrompu, mais quand ses institutions, ses idées, ses goûts, ont abouti à la stérilité ou sont sur le point de l’atteindre. A ce moment se produit la dégénérescence historique. Non la mort par catastrophe, mais le lent noyage dans une vie sans grâce ni espérance. Toutes les attitudes collectives naissent chétives, comme les produits de reproducteurs épuisés. La vie de la communauté s’aplatit, s’abêtit, se noie dans le mauvais goût et la médiocrité. Il n’y a, pas de remèdes à cela, sinon par une coupure et un nouveau commencement. Les sillons ont besoin de semence nouvelle, de semence historique, parce que l’ancienne a épuisé sa fécondité. Mais qui sera le semeur? Qui aura à choisir la semence et le moment pour la lancer sur la terre? Voilà le difficile

88. Quiconque médite ces minutes est obligé de se poser cette question: «a la fin d’une période historique stérile, quand un peuple —par sa propre faute ou par celle d’autres— a laissé rouiller tous ses grands ressorts, comment peut-il mener à bien, par lui-même, l’immense tâche de sa propre régénération?»… Un peuple tombé est incapable de concevoir et d’appliquer la règle. En cela consiste le désastre. Avoir en main les ressorts précis qu’il faut pour mener a bien une révolution féconde, est un signe indubitable que la révolution n’est pas nécessaire. Et, au contraire, avoir besoin de la révolution, c’est manquer de la clarté et de l’impulsion nécessaires pour l’aimer et la réaliser. En un mot, les peuples ne peuvent se sauver en masse par eux-mêmes parce que le fait d’être apte à réaliser son salut prouve déjà que l’on est sauf.

89. La masse d’un peuple qui a besoin d’une révolution ne peut pas faire la révolution

90. Les peuples n’ont jamais été mis en mouvement que par les poètes, et malheur à celui qui ne sait pas élever en face de la poésie qui détruit la poésie de l’espoir.

91. Quiconque se lance dans l’entreprise d’une révolution prend par là même l’engagement de la terminer, ce qu’il ne peut pas faire c’est l’escamoter.

92.Malheur à ceux qui n’affrontent pas l’âpre torrent de la révolution — aujourd’hui encore plus ou moins invisible— pour canaliser vers le bien toute son impétuosité.

93. … la révolution ne peut être sauvée que si elle trouve un homme que les masses ne tardent jamais à traiter de «traître». Les masses, dans leur inconscience ingénue, considèrent toujours comme tiède ce que font les chefs; elles se croient toujours trahies. Il est vain de chercher à échapper à cette réprobation en cédant de plus en plus à leurs cris. Il n’y a qu’une espèce d’hommes qui échappe au châtiment que les masses infligent à ceux qu’elles accusent de trahison; ce sont ceux qui ne se préoccupent pas d’être fidèles aux petits côtés de la révolution, mais qui savent deviner son sens profond et la libérer par des voies que, sans eux, la masse n’aurait même pas soupconnées. Paradoxe sans doute, mais ces traîtres sont les seuls serviteurs loyaux et efficaces de la destinée populaire.

94. Les chefs d’un mouvement, révolutionnaire ont l’obligation de supporter, entre autres, l’accusation de trahison. La masse croît toujours qu’elle est trahie. Rien n’est plus inutile que d’essayer de la flatter pour échapper à cette accusation.

95. Aucune révolution ne produit de résultats stables si elle n’enfante pas un César. Lui seul est capable de deviner le courant historique souterrain d’arrière la clameur éphémère des masses. La masse généralement ne le comprend pas et ne lui accorde aucune reconnaissance. Pourtant, lui seul la sert.

96. La révolution est l’oeuvre d’une minorité résolue, inaccessible au découragement, d’une minorité dont la masse ne comprend pas les premiers mouvements parce que, victime d’une période de décadence, elle a perdu cette chose précieuse qu’est la lumière intérieure.

97. Un acte révolutionnaire quelconque ne se justifie pas, et ne s’est jamais justifié conformément aux règles de l’ordre juridique antérieur à la révolution. Tout système politique existant dans le monde, sans aucune exception, est né de la lutte ouverte contre l’ordre politique régnant, parce que les prérogatives des ordres politiques ne comprennent pas la faculté de tester.

98. … Un régime révolutionnaire ne trouve sa justification que dans ses états de service, dans ses états de service considérés sous l’angle historique et non sous l’angle anecdotique et mesurés par la confrontation entre ce que se proposait le régime révolutionnaire au jour de la rupture avec le régime antérieur et ce qu’il laisse après lui à la fin de son cycle.

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