Tandis que nous venons de franchir la mi-novembre, d’importantes zones d’eaux libres sont toujours observables en Arctique, où le retour de la glace de mer se fait attendre avec un retard record…
En Arctique, des eaux toujours libres à l’approche de l’hiver
Ce retard record survient après que l’étendue moyenne de la glace en octobre ait été la plus faible jamais enregistrée par satellite, ce qui signifie que la couverture de glace le mois dernier était à peu près la même qu’au plus fort de l’été, lorsque la fonte après l’hiver précédent était bien avancée. Une première depuis le début des relevés climatiques.
Laptev Sea (#Arctic) ice watch —> ? pic.twitter.com/O0q6M74Xs4
— Zack Labe (@ZLabe) October 14, 2020
Ainsi, bien que la glaciation ait récemment recommencé, le manque de glace révèle que l’étendue de la banquise en Arctique est actuellement la plus faible pour cette période de l’année, depuis au moins un millier d’années, selon certaines sources scientifiques.
Pour le professeur Martin Siegert, codirecteur de l’Institut Grantham à l’Imperial College de Londres, « cette année est une année inhabituelle. La plus faible étendue de glace de mer enregistrée pendant l’été était en 2012, mais cette année est vraiment particulière pour deux raisons. La première est qu’au début de l’été, la glace de mer a fondu très rapidement. Beaucoup plus rapidement qu’en 2012, mais le phénomène s’est ensuite atténué. Et le niveau de glace est demeuré supérieur à celui de 2012 en plein cœur de l’été. Mais alors qu’en 2012, elle a commencé à geler plus rapidement, en 2020, la glace de mer a mis du temps à revenir ».
Encore plus que sa fonte durant la saison estivale, c’est donc ce retour exceptionnellement tardif qui alarme les scientifiques en cet automne 2020.
Quels impacts sur l’écosystème ?
Concernant ce mois d’octobre 2020, le volume total de la glace de mer en Arctique était environ 58 % inférieur à la moyenne observée sur la période 1979-2019, tandis que la température mondiale de la surface des terres et des océans en octobre 2020 était la quatrième plus élevée en 141 ans, selon la NOAA (Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique).
Dans la mer de Laptev notamment, au nord de la Sibérie, zone vitale pour la formation de la glace de mer, la canicule estivale exceptionnelle qui a frappé la région a entraîné une accumulation de chaleur dans l’océan, ce qui a retardé la reformation de la glace. La température la plus élevée jamais relevée à l’intérieur du cercle arctique a ainsi été enregistrée en juin 2020 avec 38 °C…
La glace formée dans cette zone est également une ressource vitale pour de nombreuses espèces de l’Arctique, la glace transportant ensuite vers l’ouest des nutriments qui alimentent le plancton, lui-même indispensable dans la chaîne alimentaire aquatique puisque prisé des poissons et des mammifères marins.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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