1999, la Serbie est bombardée et la région du Kosovo est contrôlée par un groupe de terroristes mené par le chef de guerre albanais Smuk. Andrey Shatalov, un ancien militaire devenu mercenaire, est chargé par les renseignements russes de prendre la tête d’un bataillon de soldats. Leur mission : reprendre un aéroport stratégique contrôlé par les terroristes et sauver les civils prisonniers.
Tel est le synopsis du film serbe » Balkan Line » signé Andrey Volgin avec notamment Anton Pampushnyy, Yuriy Kutsenko, Milos Bikovic parmi les acteurs principaux. Un film, financé en partie par le ministère de la Culture serbe, mais également russe – tout comme le ministère de la Culture en France finance son cinéma – qui a le mérite d’offrir un autre regard sur la guerre au Kosovo.
Et qui offre le rappel d’un fait historique méconnu, la prise de contrôle de l’aéroport de Slatina au Kosovo par l’armée russe et les tensions diplomatiques avec l’Occident qui en résultèrent. Il s’agit toutefois d’une version romancée des évènements pour servir le reste d’un film qui dénonce ouvertement l’action de l’OTAN durant cette guerre.
Ici, les Serbes sont bien les victimes et les Albanais les agresseurs, notamment l’UCK du sinistre Hashim Thaçi, président du Kosovo avant d’être inculpé pour « crimes de guerre » par le TPI (Tribunal pénal international). Le film décrit un Kosovo livré aux milices albanaises musulmanes qui ont massacré soldats mais aussi civils chrétiens serbes et roms durant cette guerre. Elle a coûté à la Serbie son berceau, le Kosovo, reconnu comme un état indépendant par 93 pays sur 193 membres souverains des nations unies, dont la France, l’Allemagne ou encore les USA. Tous ces derniers avaient bombardé allègrement la Serbie en 1999 frappant hôpitaux et cibles civiles, dans l’indifférence des grandes consciences dont Bernard Kouchner.
Dans ce bourbier sanglant, des soldats russes et serbes vont mener à bien une mission héroïque pour reprendre un aéroport contrôlé par l’UCK. Il servait de base de départ aux milices albanaises pour leurs attaques des civils de la région. Le film est déconseillé à juste titre aux moins de 16 ans. A elle seule, la scène du Pope serbe humilié et assassiné par l’UCK constitue une raison suffisante pour cette préconisation.
Il s’agit d’un film d’action. Un film qui, diffusé actuellement sur Mycanal, permet d’avoir un autre point de vue sur une guerre que, finalement, les Occidentaux n’ont pu connaitre qu’avec le regard bienveillant, américano-complice, porté sur les « Albanais en guerre contre l’ogre serbe pour obtenir l’indépendance du Kosovo ». Le film, qui assume totalement son parti pris, démontre que les Serbes aussi ont été des victimes. Cette guerre menée contre les milices Albanaises, voulant faire du Kosovo un état indépendant, portait en elle une légitimité : la même que si, un jour par exemple, des milices islamistes entendaient faire de la Seine St Denis, qui abrite le tombeau des rois de France, un état indépendant, avec l’appui des Etats-Unis.
On n’est pas dans la super production américaine, mais les scènes de guerre et d’action, nombreuses, sont bien filmées même si les budgets ne sont pas comparables à ceux d’Hollywood. Au final, on se régale pendant plus de 2h d’un film qui apporte un grand bol d’air en ces temps de pensée unique et d’Histoire racontée de façon totalement manichéenne par nos autorités, mais aussi par nos médias.
Balkan Line, un film à découvrir absolument donc (En VO sous titrée si possible). Et à visionner dans la foulée d’un autre grand film sur la guerre des Balkans, Joli Village, Jolie Flamme (Lepa sela lepo gore), film yougoslave réalisé par Srđan Dragojević, sorti en 1996. Il s’inspire d’une histoire vraie qui s’est déroulée pendant le premier hiver de la guerre de Bosnie, en 1992. Il raconte l’enfer vécu pendant dix jours par Milan et son détachement de soldats serbes, lorsqu’ils se retrouvent encerclés par un détachement bosniaque dirigé par son ami d’enfance Halil.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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