Laurence Garnier (LR) se voyait maire de Nantes, elle se retrouve sénateur… Un bon job pas trop fatiguant puisque l’absentéisme en séance est la règle. Mais on ne peut pas comparer le poids politique d’un sénateur de Loire-Atlantique (minuscule) avec celui de maire de Nantes et de président de la métropole (important).
C’est la gloire pour la Nantaise Laurence Garnier (LR) : elle devient sénateur. Promotion formidable pour quelqu’un qui n’a pas le profil de l’élu reconnu par ses pairs. Cadeau inespéré pour qui n’a pas eu d’effort particulier à consentir pour hériter du siège de Christophe Priou (LR), lequel a décidé de prendre sa retraite. Un lot de consolation pour quelqu’un qui rêvait de devenir maire de Nantes mais qui doit se contenter de jouer les figurants au conseil municipal en tant que chef de file de l’union de la droite et du centre (neuf élus). Mais surtout job nourrissant : une indemnité parlementaire (7 000 euros), une indemnité représentative des frais de mandat (6 000 euros), un crédit affecté à la rémunération des collaborateurs (9 000 euros), etc. Donc Laurence Garnier appartient désormais à la catégorie des professionnels de la politique ; elle peut en vivre confortablement.
Elle a beaucoup ramé pour tenter de décrocher la timbale : la mairie de Nantes ; sans succès. Premier tour de 2014 : elle arrive en deuxième position (24,16%), derrière Johanna Rolland (34,51%). Second tour : elle obtient 43,78% des suffrages exprimés (soit 14 élus), battue par Johanna Rolland (56,22% des voix et 51 élus). Très optimiste, la dame Garnier assure : « C’est une défaite qui a un goût de victoire » (Ouest-France, Loire-Atlantique, lunjdi 31 mars 2014).
Elle compte donc prendre sa revanche en 2020. Il parait qu’elle répondait : « Je serai maire de Nantes » (Ouest-France, Loire-Atlantique, lundi 24 août 2020) à ceux qui lui faisaient valoir qu’un siège de sénateur l’attendait en cas de défaite. Sa copine Valérie Pécresse (ex LR), présidente du conseil régional d’Ile-de-France lui voyait le même destin : « C’est une femme aguerrie qui aime le contact avec la population nantaise, qui a une réelle vision de la ville. Elle est prête pour être maire de Nantes » (Presse-Océan, dimanche 22 décembre 2019). Résultat des courses : au premier tour (15 mars 2020), elle obtient 19,94% des exprimés, arrivant derrière Johanna Rolland (31,36%). Au second (27 juin 2020), elle nse classe à nouveau deuxième avec 27,61% des voix, contre 59,67% pour Mme Rolland. La messe est dite.
Mais Laurence Garnier ne se laisse pas abattre. Elle conserve ses mandats municipal et métropolitain – « Je serai persévérante et déterminée. Notre ville mérite qu’on s’y engage » – mais abandonne celui de conseiller régional : « Entre le confort de la Région et la cohérence de Nantes, j’ai choisi la cohérence », insiste-t-elle (Presse-Océan, vendredi 23 octobre 2020). Donc place aux propositions : baptiser Samuel Paty l’une des six nouvelles écoles que la Ville de Nantes va construire d’ici 2024 – évidemment il ne faut pas trop attendre de Mme Garnier, donner à une école un nom relevant du patrimoine nantais ou breton n’entre ni dans sa culture ni dans ses compétences. Elle vient d’adresser une lettre au maire, Johanna Rolland (PS) pour lui demander « de mettre en place urgemment l’armement de la police municipale ». Car « ces ennemis de notre pays sont déterminés à attaquer sans relâche nos concitoyens avec l’intention assumée d’en tuer le maximum » (Presse-Océan, mercredi 4 novembre 2020).
Mais il y a d’autres sujets sur lesquels la patronne locale de la droite demeure muette. Par exemple l’immigration. Ainsi, depuis février, 120 « migrants » occupent un gymnase situé près du marché de Talensac. Or ni le préfet, ni le juge administratif n’y voient d’inconvénients ; tous les deux estiment que « l’expulsion des occupants, en situation particulièrement précaire, exposeraient ceux-ci à un risque sanitaire grave » (Dimanche Ouest-France, Loire-Atlantique, 1er novembre 2020). Laurence Garnier est certainement de leur avis et parle comme une bonne sœur : « La dignité humaine est essentielle. Les conditions d’accueil sont déplorables. Il y a urgence à loger ces personnes, travailler à leur insertion professionnelle. Nantes est la troisième ville de France pour le nombre de migrants » (Presse-Océan, mercredi 16 octobre 2019). Johanna Rolland – Laurence Garnier, même combat ! Aux prochaines élections municipales (2026), le plus simple serait que Johanna Rolland prît Laurence Garnier sur sa liste et lui confie une délégation en or : immigrés – migrants -réfugiés. Le nouveau sénateur fait déjà ami – ami : « Tout ce qui fait avancer Nantes est une bonne chose. On pourra travailler en toute intelligence avec Johanna Rolland sur certains dossiers » (Presse-Océan, vendredi 23 octobre 2020). Elles sont faites pour s’entendre…
Bernard Morvan
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4 réponses à “Laurence Garnier (LR) devient petite main au Palais du Luxembourg”
bla, bla, bla, apologie du néant, retraite confortable, victoire d’arrivée dans le saint des saint des inutiles et, pendant ce temps-là le peuple que l’on prétend défendre souffre dans la petitesse de sa destinée.
Vous avez raison : Laurence Garnier parle comme une bonne soeur. Au temps où des migrants clandestins occupaient le square Daviais à Nantes, elle reprochait à Johanna Rolland de les laisser là… au lieu de les loger dans de meilleures conditions. Elle est gentille, Laurence Garnier.
Pour battre un élu en place dans une élection municipale, il faut un gabarit costaud. Laurence Garnier a obtenu un score à sa mesure : étriqué. Mais la médiocrité qui lui interdit tout espoir électoral est un atout pour une carrière d’apparatchik. A partir des années 1980, la droite a été un panier de crabe dont le principal souci était de couper ses têtes qui dépassaient, comme Harousseau ou Augereau. Laurence Garnier n’a jamais dépassé qui que ce soit : c’est le secret de sa carrière au sein de la droite, à des postes (conseiller régional, sénateur) qui ne dépendent pas des électeurs mais du choix de chapeaux à plume pas trop désireux de promouvoir d’éventuels concurrents. Avec Laurence Garnier, la droite se vaccine contre les risques d’une accession au pouvoir.
A mon tour de dire que vous avez parfaitement raison, vous m’avez confortée dans mon avis et tant pis si les abrutis et diverses lavettes ne sont pas contents.
Je vais me faire écharper:
Voilà où nous mène la féminisation forcenée du monde politique : 2 bonnes soeurs, de droite et de gauche! ça manque de nerf et de courage , .Où sont les Jeanne de Monfort, Duchesse Anne, Jeanne de Penthievre d’aujourd’hui???
Yves