Ce vendredi après-midi, place du Commerce à Nantes, jusqu’à 200 commerçants du centre-ville se sont rassemblés pour une action symbolique. Objectif : crier leur détresse face au refus du gouvernement de rouvrir les « commerces non-essentiels » et commémorer d’une minute de silence la mort du petit commerce, à Nantes et ailleurs. Nous avons interviewé Jérome Guilbert, patron de bar et de discothèques, référent du GNI (Groupement national des indépendants) au niveau local et national.
Breizh Info : Qui organise ce rassemblement et dans quel objectif ?
Jérôme Guilbert : C’est le GNI et la CPME, afin de montrer que nous sommes tous ensembles embarqués dans la même misère et vers le même désastre. Tout le commerce est uni et se retrouve dans une impasse suite à des décisions gouvernementales mal pensées et pas toujours bien comprises.
Breizh Info : Le gouvernement a pourtant promis des aides plus importantes…
Jérôme Guilbert : Elles ne suffisent pas ! Elles servent à payer le loyer, ce qui ne résout pas le problème. Notre métier c’est du faire du commerce, de faire vivre la ville, et on nous empêche de le faire. On avait pourtant proposé des solutions pour continuer à ouvrir en respectant les protocoles sanitaires, l’Etat les a balayées.
Breizh Info : Pourquoi, à votre avis ?
Jérôme Guilbert : Car l’Etat ne voit que la situation sanitaire, mais prend des décisions qui aboutissent à des injustices colossales au détriment des commerçants, et en faveur de la grande distribution et des plateformes de e-commerce.
Breizh Info : Pouvez-vous chiffrer la perte moyenne par commerçant, depuis le début du second confinement ?
Jérôme Guilbert : Il y a trop de situations différentes. Pour ma part, j’ai perdu 8 millions d’euros de chiffre d’affaires depuis le 11 mars ; je dirige quatre discothèques qui n’ont pas rouvert, c’est zéro, et diverses affaires qui ont du fermer du jour au lendemain, sachant qu’ouvrir un restaurant, c’est 2 à 3 jours de mise en place, c’est de la marchandise qui a été perdue…
Breizh Info : Il y a pourtant, dans la restauration, des établissements qui font de la vente à emporter ?
Jérôme Guilbert : Faut le pouvoir, et ce n’est pas le cas de tout le monde. On avait essayé pendant le 1er confinement, on faisait 6% du CA, sachant qu’il faut être à 40% minimum pour payer la masse salariale et les achats, hors loyers. Dans notre cas, ce n’est pas une solution.
Breizh Info : Pensez-vous que les solutions actuelles du gouvernement, qui consistent à empiler des dettes privées (reports de charges, d’impôts, de loyers, PGE…) marchent sur la tête ?
Jérôme Guilbert : Le PGE sert à payer l’exploitant, alors que c’est une dette. Il se paie sur une dette et non sur son travail, ce n’est mathématiquement pas possible. Si on nous oblige à fermer, faut nous payer, pas nous endetter encore plus. Là, on force à endetter des gens qui veulent travailler, produire, recruter, collecter de la TVA pour l’Etat… c’est fou.
Breizh Info : Certains économistes français et allemands estiment que les PGE et autres reports de charges maintiennent des millions de postes et d’entreprises « zombies » : juridiquement, elles existent et encaissent des aides, mais économiquement, elles ne sont plus viables. Ces dispositifs seraient des bombes à retardement économique, car leur arrêt provoquerait des millions de licenciés du jour au lendemain. Qu’en pensez-vous ?
Jérôme Guilbert : Ces aides permettront aux entreprises qui déposeront le bilan – attention, un patron qui dépose le bilan n’est pas forcément un truand – de s’en sortir moins mal.
Breizh Info : Certains commerces, de plus en plus d’ailleurs, ouvrent illégalement ou en marge des dispositions nationales. Qu’en pensez-vous ?
Jérôme Guilbert : C’est comme le gars qui vole une pomme sur un étalage car il a faim : ils n’ont pas envie de truander le système, ils n’ont rien à perdre et sont dans une démarche de survie. Plus le temps va passer, plus ça va devenir compliqué pour les indépendants, les étudiants qu’on embauchait jusque là en extras, les entrepreneurs… plus les ouvertures illégales vont se multiplier. C’est une question de survie.
Breizh Info : Un récent sondage indiquait que les français n’avaient pas le moral, pour plus d’un quart d’entre eux (28%), un pourcentage en hausse par rapport au premier confinement. Quel est votre avis ?
Jérôme Guilbert : On va vers une grosse dépression nationale. Au lieu de la période de Noël, on va avoir peut-être 10, 15 jours d’ouverture des commerces et de trêve des confiseurs avant reconfinement, le gouvernement est en train d’allumer une bombe à retardement sociale et sanitaire. On entre dans une période hivernale anxiogène, janvier, février sont les mois des suicides et de l’hyper-alcoolisation, cette année, où il n’y a même pas le droit d’acheter un livre dans une librairie, les français vont avoir le moral dans les chaussettes. C’est ça le danger, la dépression nationale, pas les commerces qui ouvrent illégalement pour survivre.
Breizh Info : Des rassemblements de commerçants ont eu lieu à Fougères et Redon dernièrement, Toulouse et Lyon la semaine dernière, va-t-on vers un mouvement national comme celui des catholiques pour le rétablissement des messes, parti de Nantes d’ailleurs dimanche dernier ?
Jérome Guilbert : Je ne peux pas encore le dire, même si nous allons réitérer notre démarche. Ce qui est certain, c’est qu’en étranglant le commerce le gouvernement prépare un carnage social qui à mon avis aura des impacts psychologiques bien plus dramatiques que les décès liés au Covid.
Propos recueillis par Louis-Benoît Greffe
Crédit photo : Breizh-info.com
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4 réponses à “Nantes. Jérôme Guibert (GNI) : « Étrangler le commerce, c’est préparer un carnage social pire que le COVID »”
desastre economique = rebellion a court therme mais c’est peut etre ce que cherche le gouvernement ….
Étrangler le commerce peut faire partie de l’agenda mondialiste, entre autres choses.
http://www.bernardalex.com/2020/06/la-grande-reinitialisation-de-davos-arrive.html
5 constats :
– en refusant de faire annuler les vols en provenance du/des pays contaminés (Chine etc) et de fermer les frontières au Sud dès décembre 2019, puis en appliquant un confinement brutal et scientifiquement injustifié, ce président et ses gouvernements portent l’entière responsabilité du désastre covid19 en France. On peut ajouter à la note l’absence de masques pour les médecins et personnel soignant, la panique, l’impréparation, les mensonges, etc…
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– en asphyxiant notre économie et en nous endettant, ce président et ce gouvernement compromettent financièrement la capacité du système de santé à gérer sur le terrain l’épidémie en cours et celles à venir.
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– Par peur de la mort et par opportunisme les prométhéens pré-transhumanistes étouffent la vie et imposent leur diktat à l’ensemble de la société.
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– les occidentaux financent non seulement leur propre remplacement mais aussi les big-pharma (cf Arte si vous ne l’avez pas vu), en cause respectivement l’universalisme bienpensant suicidaire et une trop grande dépendance à la techno-science médicale.
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– du début jusqu’à aujourd’hui, Macron et ses gouvernements ont favorisé les multinationales, les très grandes entreprises et le libre-échange mondialisé au dépend de la population, en particulier des commerçants (hors alimentaire).
Ne comptez pas sur l’armée : elle est en partie constituée de crève la faim qui s’y sont réfugiées pour avoir droit au rata , et n’ont pas envie de se faire trouer la peau ( Beaucoup de militaires et peu de soldats , de vrais combattants .. ) Enfin ne comptez pas non plus sur les généraux , car vous savez qui les nomme …! Là aussi, peu de soldats et pas mal de fayots ! Ce n’est qu’une fois à la retraite que par loyauté vis à vis de la Nation, ils font état de leurs doutes et parfois de leur colère !