L’Autriche durcit le ton vis-à-vis des djihadistes. Le chancelier Sebastian Kurz a annoncé une série de mesures strictes pour mettre un terme au terrorisme islamiste.
La réponse de l’Autriche aux djihadistes
Suite à l’attaque menée à Vienne, capitale de l’Autriche, le 2 novembre dernier, ayant fait quatre morts, 23 blessés et revendiquée par Daesh le lendemain, les autorités autrichiennes viennent d’annoncer une série de mesures destinées à éviter un nouveau drame causé par des terroristes islamistes.
Le chancelier Sebastian Kurz a communiqué sur le sujet mercredi 11 novembre à la sortie du Conseil des ministres. Il est notamment question de mettre en place la détention préventive ou une surveillance électronique pour les djihadistes présents sur le territoire autrichien. L’homme, dont l’hostilité à l’immigration extra-européenne ne date pas d’hier, a déclaré : « Tant qu’elles ne sont pas déradicalisées et même si elles ont purgé leur peine, nous créerons la possibilité d’enfermer ces personnes pour protéger la population ». Pour l’heure, les critères motivant le choix entre la détention préventive et la surveillance électronique n’ont pas été précisés.
Une fermeté qui tranche avec la situation en France, où les tergiversations sur fond d’« atteintes aux libertés individuelles » durent depuis des années.
L’Autriche a plus réprimé l’islamisme en une semaine suite à un seul attentat que la France en 5 ans suite à 40 attentats et 300 morts.
— Damien Rieu (@DamienRieu) November 11, 2020
Déchéance de la nationalité et perquisitions
Parmi les autres dispositions annoncées, le renforcement de l’arsenal juridique permettant d’appliquer la déchéance de nationalité autrichienne aux personnes condamnées pour terrorisme et détenant le passeport d’un pays tiers. En outre, le gouvernement de Sebastian Kurz a aussi indiqué qu’il comptait retirer les aides sociales et le permis de conduire aux individus reconnus coupables de terrorisme. Il envisage également de créer un fichier afin de recenser les détenteurs d’armes.
Autre différence notable avec la France, les Verts autrichiens, faisant partie de la coalition gouvernementale et détenant notamment le ministère de la Justice, ont accepté la proposition du chancelier concernant la simplification des dissolutions d’associations et les fermetures de mosquées radicales.
Les autorités prévoient aussi de créer un registre d’imams ainsi qu’une plateforme de signalement en ligne afin de relever les contenus djihadistes.
L’islam politique va devenir un délit en Autriche
Ces mesures ne pourront toutefois entrer en vigueur en Autriche qu’à l’issue du débat parlementaire qui commencera début décembre. Actuellement, le pays compterait quelques 150 djihadistes ayant participé aux opérations de l’État islamique au Moyen-Orient sur son sol.
Enfin, Sebastian Kurz a précisé que l’islam politique serait bientôt considéré comme un délit par les autorités autrichiennes :
« Dans la lutte contre l’islam politique, nous créerons une infraction pénale appelée « islam politique » afin de pouvoir agir contre ceux qui ne sont pas eux-mêmes des terroristes, mais qui en créent le terreau. »
Im Kampf gegen den politischen Islam werden wir einen Straftatbestand „Politischer Islam“ schaffen, um gegen diejenigen vorgehen zu können, die selbst keine Terroristen sind, aber den Nährboden für solche schaffen.
— Sebastian Kurz (@sebastiankurz) November 11, 2020
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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