Le mythe de la bonne opération financière en optant pour la tarification « heures pleines/heures creuses » concernant l’abonnement à l’électricité a semble-t-il vécu. Explications.
Un abonnement « heures pleines/heures creuses » qui fait des perdants
Souvent vanté par le passé, le tarif heures creuses concernant les abonnements électricité ne présente aujourd’hui plus aucun intérêt en termes d’économies selon le magazine 60 Millions de consommateurs.
Le principe d’un abonnement « heures pleines/heures creuses » est simple : il consiste pour le souscripteur à bénéficier d’un prix de l’électricité moins élevé pendant les heures creuses, celles-ci étant généralement fixées durant la nuit mais aussi parfois au milieu de l’après-midi. Il apparaît alors plus intéressant de maximiser son utilisation d’énergie sur ces plages horaires, qu’il s’agisse des radiateurs électriques, du lave-vaisselle de la machine à laver ou encore du ballon d’eau chaude.
Une certaine souplesse dans la tarification de la consommation par rapport à l’abonnement « base » qui a progressivement perdu ses avantages puisque le tarif des heures creuses a fortement augmenté au cours des dernières années. De son côté, le magazine, qui précisait après une étude menée en 2009 que cette tarification « heures pleines/heures creuses » n’étaient « quasiment jamais intéressante pour les petits consommateurs d’électricité », reformule même un jugement plus sévère en 2020 en affirmant qu’aucun profil de consommateur ne ressort désormais gagnant en effectuant ce choix.
Ainsi, les simulations réalisées par 60 Millions de consommateurs pour un abonné EDF disposant de la tarification « heures pleines/heures creuses » démontrent que sa facture annuelle d’électricité est de 30 à 50 € plus élevée que dans le cas d’une tarification « base ».
La confusion chez les fournisseurs d’électricité
Lors de ces projections, la consommation électrique réalisée en heures creuses représentait 40 % de la quantité totale pour chaque foyer. Une part reflétant la moyenne observée dans les faits. Et la publication suggère dans la foulée que, pour retrouver un intérêt à s’abonner à la formule « heures pleines/heures creuses », il est nécessaire de réaliser plus de 50 % de sa consommation durant ces heures creuses. Un seuil plutôt compliqué à atteindre dans la pratique…
Dans ces conditions, comment les 11 millions de clients abonnés avec une tarification HP/HC auprès d’EDF au tarif réglementé peuvent-ils optimiser leur situation ?
Si EDF a lui aussi constaté depuis 2018 le désavantage de cette tarification compte tenu de la hausse des tarifs en heures creuses, le fournisseur n’en a pas réorienté ses clients vers l’abonnement « base » pour autant, quitte à ce que ces derniers perdent de l’argent.
Chez Engie, où l’électricité est proposée non pas au tarif réglementé mais au prix de marché, la politique est légèrement différente mais le déséquilibre entre l’abonnement « heures pleines/heures creuses » et « base » y est aussi observé. Engie a décidé depuis le 1er octobre 2020 de conseiller « aux nouveaux clients de choisir l’option “base” s’ils ne peuvent pas réaliser 50 % de leur consommation pendant les heures creuses ».
Enfin, un outil en ligne accessible sur le site officiel Énergie-Info permet d’indiquer aux consommateurs quelle solution est la plus avantageuse pour leur budget.
Dernier point notable, un consommateur prouvant les pertes occasionnées par son abonnement HP/HC peut faire une demande d’indemnisation et, le cas échéant, saisir le médiateur national de l’énergie en cas de refus ou pour obtenir des conseils.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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