Le chanteur breton Christoff bzh est de retour, avec un deuxième album (et un nouveau site Internet pour le commander ainsi que son premier), intitulé Arcadia qui sortira début décembre
Un album particulièrement original, parfaitement réalisé, qui mélange rock, musique celtique, rap, chanson française, et bien entendu, chants contestataires.
Nous l’avons interviewé pour vous faire découvrir cet artiste breton qui le mérite.
Breizh-info.com : Tout d’abord, comment a été reçu le premier album, comment s’est-il diffusé ?
Christoff bzh : Le premier album a reçu un bon accueil, j’ose même le terme « succès d’estime ». Il s’est diffusé via les réseaux sociaux et m’a offert une certaine visibilité.
Breizh-info.com : Vous sortez un album en décembre, intitulé Arcadia. Quelle est sa genèse, pourquoi ce titre ?
Christoff bzh : Cet album se veut le digne successeur de mon premier méfait « L’armée du silence » avec tout un tas d’éléments nouveaux. Il est né de mon perpétuel désir de création et fort des retours et des soutiens qu’on a pu me faire, j’ai lancé un financement participatif qui a été un franc succès. Cet album a des prétentions plus orchestrales, plus rock, avec des touches d’électro venant renforcer l’idée de spleen plus que jamais présent.
Pour ce qui est du nom de l’album, pourquoi ARCADIA ? Et bien il y a plusieurs grilles de lecture mais toutes font écho en moi. L’Arcadia est le nom du vaisseau du célèbre pirate de l’espace, le capitaine Albator, le héros le plus sombre et le plus réac’ de l’animation japonaise (rires). J’ai toujours eu un côté nostalgique, un oeil sur le passé, enfin le mien. Et puis je trouve qu’au delà de toute explication, le mot ARCADIA est une fin en soi tant sa consonance m’évoque les étoiles.
Breizh-info.com : Vous définissez vous comme un chanteur contestataire ? Quelles sont vos principales influences musicales ?
Christoff bzh : Comme je le dis toujours, je suis un chanteur engagé mais par personne. Oui, il est évident que la contestation reste le moteur et le fondement de ma prose acide. Sur cet album, j’ai usé davantage de métaphores, pour étayer ma vision du monde, soucieux d’inviter l’auditoire au voyage.
Sur mon premier album, la plupart des textes relevaient de l’explicite, ici j’ai voulu une approche plus « écrite ». Ceci étant, j’aime à croire que mon style reste identifiable et ce dès la première écoute. On peut parler d’évolution à tout point de vue.
Mes influences musicales sont nombreuses et variées, allant du rock psychédélique des Pink Floyd en passant par Brel et RadioHead, sans omettre le métal qui m’a donné l’envie de me mettre à la guitare électrique.
Breizh-info.com : Quelle place attribuez vous à la Bretagne que vous chérissez tant au sein de ce nouvel album ?
Christoff bzh : Et bien figurez-vous qu’il y a un titre sur l’album « Ar lann am helenn » (la lande m’instruit) dont le refrain est chanté en breton, en duo avec mon épouse. C’est elle qui a composé ce titre suite à mes vives sollicitations. La harpe celtique s’invite tout au long d’un titre mélancolique, plus enraciné que jamais.
Breizh-info.com : Quel regard portez vous sur les crises profondes qui traversent nos sociétés actuellement ?
Christoff bzh : Mon regard est celui d’un être incrédule complètement estomaqué par ce monde en pleine déliquescence. Ce qui se passe est surréaliste et il est certain que nous sommes les témoins d’une période charnière de notre histoire. Tous les indicateurs sont dans le rouge, comme il se dit, mais cette fois pour de vrai. Tout ça est très Orwellien, je sais que ce n’est pas très original comme analyse, mais pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple. Et puis à vrai dire, tout ce cirque me dépasse un peu, nous sommes noyés sous des torrents d’informations toutes plus contradictoires, poussives, et anxiogènes qui puissent. A l’heure actuelle, il suffit d’allumer la télé pour devenir complotiste, le Gros-land n’a qu’à bien se tenir (rires).
Breizh-info.com : Les dissidents ne manquent-ils pas d’artistes finalement, pour faire passer leurs messages, leurs colères, leurs espoirs ?
Christoff bzh : Et bien oui, il manque cruellement d’artistes dissidents comme vous dites et trop peu d’attentions leur sont prêtées selon moi. C’est un véritable sacerdoce que d’épouser la cause patriotique en tant que musicien ; entre les pages Youtube qui sautent et j’en passe, ça devient compliqué de chanter sa légitime révolte dans le pays de la « liberté d’expression ».
Breizh-info.com : Le mot de la fin pour les lecteurs ?
Christoff bzh : Et bien déjà un grand merci à Breizh-info, c’est la deuxième interview que vous m’accordez, la première m’ayant apporté une certaine visibilité dont je vous suis gré. Pour conclure, si vous souhaitez écouter de la vraie chanson contestataire inspirée, embarquez à bord de l’ARCADIA afin que la culture reste notre, et ce sur tous les terrains.
J’aimerais remercier Antoine Bernard, brillant réalisateur qui vient de se mettre à son compte en tant que vidéaste et photographe. Il a réalisé le clip « Poème révolutionnaire », extrait de mon album à venir, et je dois dire que je suis ravi du résultat.
Le combat ne fait que commencer.
Force et Honneur !
Propos recueillis par YV
Pour commander l’album, c’est ici
Crédit photo : DR
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Une réponse à “Avec « Arcadia », Christoff Bzh signe un deuxième album percutant [Interview]”
Merci pour cet entretien qui permet de connaitre un peu mieux ce Christoff talentueux .
Le début du clip fait penser à Mylène Farmer. L’esthétisme et la mélodie compense la voix, hélas trop poussive et trop faible. La chemise ouverte du chanteur solitaire rappelle Michel Sardou, mais il manque la décontraction méditerranéenne. Le Breton serre les poings, un tantinet hargneux, mais à des miles et des miles de distance des Cranberries. Le seul remède serait de chanter à plusieurs voix, enveloppé dans un choeur de vieux matelots, ou bien alors, avec des trucages vocaux.
Bon, c’est vrai, je fais la fine oreille dans mon rocking chair, mais c’est tout de même pas mal. Bravo l’artiste.