Depuis 25 ans, la célèbre bande dessinée L’Épervier imagine qu’un corsaire breton déjoue des complots avec droiture et panache. Le tome 10 se déroule simultanément en Amérique du Nord, à Versailles et en Bretagne.
Chargé par Louis XV d’une mission secrète et périlleuse, Yann de Kermeur, célèbre corsaire breton connu sous le nom de l’Epervier, doit rejoindre la Nouvelle-France pour sauver cet immense empire colonial. L’Epervier ordonne que les canons de son navire soient armés afin de tirer sur la forteresse de Louisbourg, en Acadie, où restent enfermés par le capitaine Wagner certains de ses matelots. Il espère ainsi obtenir, de force, leur libération. Pour mettre fin à cette canonnade, le gouverneur Duquesnel met aux arrêts le capitaine Wagner. Afin de tisser une alliance stratégique avec un peuple amérindien, l’Epervier apprend alors qu’il doit protéger une princesse indienne contre de multiples dangers…
Pendant ce temps, à Versailles, les intrigues destinées à contrarier la stratégie de Louis XV ne cessent pas. L’Angleterre n’admet pas qu’au Canada, les Français occupent, avec peu de soldats, un immense territoire allant de la baie d’Hudson au Mississippi. Un puissant lobby, payé par les anglais, manigance dans le but de forcer le roi de France à abandonner le Canada.
Au même moment, en Bretagne, la belle Agnès de Kermellec, mariée de force au perfide marquis de Beaucourt, s’enfuit pour retrouver l’Epervier…
La première aventure de L’Épervier est parue en 1994. Depuis 25 ans, le brestois Patrice Pellerin, scénariste, dessinateur et coloriste, maintient son cap. Mais le lecteur doit être patient. Le précédent tome, Coulez la Méduse !, était sorti il y a déjà cinq ans.
Dans ce second cycle se mêlent complots, enjeux politiques et intrigues amoureuses. Comme dans les tomes précédents, l’histoire mêlant faits historiques et imaginaires est bien construite.
Par sa rigueur et son réalisme, Patrice Pellerin représente minutieusement les navires, les bâtiments et costumes de l’époque. Le souci du détail est époustouflant. On apprécie notamment la reconstitution particulièrement fidèle du château de Kerjean. Pellerin trouve en effet son bonheur à dessiner la Bretagne du XVIIIème siècle.
Patrice Pellerin fait tout à la main, sans recourir au numérique, avec les mêmes outils qu’au XVIIe siècle : plume et encre de Chine pour l’encrage, pinceaux et gouaches pour la mise en couleurs. Cette technique traditionnelle procure beaucoup de charme au récit.
Un chef d’œuvre de la BD d’aventures.
Kristol Séhec
L’Épervier, t. 10, La Princesse indienne, 48 pages, 14,50 euros, Editions Soleil.
Illustrations : DR
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