Un contrôleur de la SNCF perçoit un salaire pour rester à la maison depuis cinq ans. Au motif que la société n’a pas de poste à lui proposer. Une histoire « kafkaïenne », aux frais des contribuables.
Tiemokho Touré, salarié de train fantôme à la SNCF ?
Dans une France endettée à hauteur de 119,8 % du PIB en cette fin d’année 2020, l’affaire qui va suivre pourraient prêter à sourire s’il n’était question d’une nouvelle gabegie d’argent public. Le quotidien Le Parisien nous raconte ainsi la curieuse histoire d’un contrôleur d’Île-de-France.
Tiemokho Touré, âgé de 44 ans, est salarié de la SNCF (Société nationale des chemins de fer français) depuis 22 ans. Mais il a passé les cinq dernières années de sa carrière à accomplir une tâche un peu spéciale : rester chez lui ! En effet, suite à un arrêt maladie de quelques années après avoir subi du harcèlement de la part de certains collègues, il souhaite reprendre le travail. Problème : tandis qu’il veut retrouver un poste de contrôleur à la gare de Lyon, la SNCF lui propose un emploi à l’accueil des voyageurs. Ce qu’il refuse.
Depuis, l’homme perçoit donc son salaire tout en restant chez lui faute d’affectation. En parallèle, le conseil de discipline de la société ferroviaire le poursuit pour « absence injustifiée », sans qu’aucune sanction ne soit prononcée. Et, tandis que les deux parties se renvoient mutuellement la responsabilité de la situation, l’argent public continue de rémunérer ce poste imaginaire…
Devant le conseil de prud’hommes de Bobigny
L’affaire a été portée devant le conseil de prud’hommes de Bobigny (Seine-Saint-denis) le 3 novembre dernier. Tiemokho Touré, qui n’a plus exercé de fonctions depuis 2009 tout en percevant son salaire, « veut travailler », insiste son avocat face aux conseillers prud’hommes. Tout en décrivant la situation comme étant « kafkaïenne » : « Il est payé avec votre argent à rester chez lui ! ». Voilà qui est plutôt bien résumé.
L’employé sans emploi, en plus de son affectation comme contrôleur à la gare de Lyon, réclame aussi une indemnité de 180 000 euros auprès de la SNCF.
Du côté de cette dernière, on rétorque que le salarié a déjà perçu un dédommagement de 45 000 euros en 2009 tandis qu’il a bénéficié d’une qualification supérieure. Mais aurait toujours décliné les propositions de postes de la SNCF par la suite. Une histoire qui semble tourner en rond, aux frais des contribuables. Mais qui pourrait enfin trouver un terme le 16 février 2021, date à laquelle doit être rendu le jugement.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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4 réponses à “Insolite. Tiemokho Touré, l’histoire d’un contrôleur SNCF payé à ne rien faire”
On espère qu’il sera rendu compte aux lecteurs du jugement du 16 février 2021. D’ici là, les paris sont pris !!
Combien de branleurs, en France, touchent de l’argent public sans rien foutre, entre les chômeurs professionnels, les handicapés de naissance, les petits malins bénéficiares à vie de RSA et « d’allocations braguette » …
La France est bien un Pays de Cocagne pour tous les malheureux de la Terre !
plus tout le fric que nos politiciens détournent a leur propre profit…On assainirait tout ca, il n’y aurai plus dette!
Encore un 2 de tension dont les cheminots (actifs) et les usagés pourront juger de ce comportement de con et fier de l’être !!!!.
Mais le bon pouvoir et l’acquit sans règle n’ est pas coutume dans notre pays . Les concernés ou les inconscients en jugeront les dégâts dans 2 ans ;;;;