Lors des dernières élections présidentielles américaines en 2016, la candidate démocrate Hillary Clinton avait devancé son rival de près de 3 millions de voix en termes de suffrages populaires. C’est pourtant le républicain Donald Trump qui a été élu en toute légalité.
Un paradoxe qui s’explique par le mode de scrutin américain : le président des Etats-Unis est élu au suffrage universel indirect. Les Américains qui n’ont pas fait le choix de voter par correspondance vont se rendre aux urnes pour élire des grands électeurs, 538 au total. Ce sont des citoyens qui n’exercent aucun mandat, ils ont été désignés par leur parti (démocrate ou républicain). Le collège qu’ils forment est éphémère et n’a qu’une fonction : élire le président.
Chaque Etat dispose d’un nombre de grands électeurs proportionnel à son poids démographique : 55 pour la Californie, 38 pour le Texas, tandis que les huit états les moins peuplés n’en ont que 3. Il faut, pour s’installer à la Maison Blanche, atteindre la majorité absolue de 270. A l’issue de la soirée électorale, la règle du « winner-takes-all », s’applique, autrement dit la liste qui arrive en tête remporte l’intégralité des grands électeurs. Certains états sont acquis aux Démocrates, comme la Californie, d’autre aux Républicains comme le Kansas ou le Mississipi. D’où l’importance de gagner les fameux « swing states », ou états clés, capables à chaque élection de basculer d’un camp à l’autre. Avec ce mode de scrutin, il est possible de devenir président des Etats-Unis… sans avoir la majorité des voix au niveau national.
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