Depuis hier, l’Écosse applique des niveaux de protection contre le covid-19 différenciés par région. Il existe cinq niveaux de protection, de 0 à 4. Le niveau 0 ne signifie pas absence de précautions mais mesures de base, résumées par l’acronyme FACTS, pour Face, Avoid, Clean, Two meters et Self-isolate (autrement dit, se couvrir le visage avec un masque, éviter les lieux bondés, se laver les mains, garder 2 m de distance et s’isoler en cas de symptomes).
Malgré les cinq niveaux, la régionalisation et le caractère détaillé des mesures, le système est très clair. Il est présenté avec beaucoup d’efficacité sur le site internet du gouvernement écossais. « Consultez le niveau de protection de votre région et voyez ce que vous pouvez et ne pouvez pas faire », annonce celui-ci dès sa page d’accueil.
Pour chaque niveau de protection, le site recense en termes simples les obligations à respecter, classées par circonstances de la vie : réunions privées, vacances, travail, transports, achats, bâtiments publics, sport, écoles, services publics, etc. Votre région est classée au niveau 2 et vous désirez voyager ? En trois clics, vous atteignez la bonne page.
Pas de sentiment d’improvisation
Dans le détail, inévitablement, les choses ne sont pas toujours aussi claires et indiscutables. Mais, vieille tradition écossaise, le gouvernement dispose de communicants très professionnels. Il ne promet pas la guérison pour tous. Il donne le sentiment de savoir où il va et d’y aller résolument sans étaler les conjectures d’un comité scientifique. Son plan, dit-il, vise à « contenir le virus au niveau le plus bas possible et l’y maintenir tout en nous efforçant de revenir à une vie plus normale pour autant de gens que possible ».
La division du pays en cinq niveaux de protection s’inscrit dans un plan stratégique publié le 23 octobre, huit jours avant son entrée en vigueur. De toute évidence, il avait été préparé en amont, sans doute dès le mois de septembre, quand les statistiques ont commencé à montrer une résurgence de l’épidémie. Tout sentiment d’improvisation a ainsi été évité.
Le plan est exposé avec clarté sur le site du gouvernement, avec quatre grandes parties : Contenir le virus, Soutenir la santé dans son ensemble, Atténuer les dégâts sociaux, Soutenir l’économie. Il va droit à l’essentiel dans un langage sobre. L’émotion n’est pas absente, mais elle ne s’étale pas (« Le virus a gravement touché un trop grand nombre de personnes, et il nous a coûté trop de vies, qui sont autant de tragédies personnelles… »). On sent dans ce texte la patte d’un communicant plutôt que celle d’un énarque.
Le graphique ci-dessus, dû au National Health System (NHS) britannique, ne doit pas pousser à crier victoire trop vite : la remontée des chiffres demandant un peu de temps, les statistiques les plus récentes sont minorées. Il n’empêche que le plan annoncé le 23 octobre semble bien produire de premiers effets.
Illustration : copie partielle d’écran, site du gouvernement écossais
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