Le 23 octobre dernier, rue de Cantal à Bellevue, un quartier « sensible » situé entre Nantes et Saint-Herblain, un coup de feu retentit. Un homme d’une quarantaine d’années est blessé par balle au niveau de l’aine. Une énième fusillade de l’année – la 29e ? – ou un accident. C’est la thèse que vont défendre de concert blessé et tireur présumé, qui s’est livré.
Il faut reconnaître qu’un tir accidentel, ça suscite moins la curiosité de la police qu’une énième fusillade. Suivie généralement de planques, d’arrestations, d’enquêtes et tutti quanti ;ce qui n’est jamais très bon pour le business, même si le filon est inépuisable, à voir la rapidité par laquelle une bande remplace une autre.
Bref, dès son transport aux urgences, la victime explique que son cousin avait eu une altercation avec le tireur présumé, fin saoul. Ce dernier serait allé chercher un argument fumant – en l’occurrence une arme de poing, et c’est en tentant de le désarmer que le coup serait parti, et la victime, blessée.
Ce mardi 27 octobre, le tireur présumé s’est livré – après avoir bien eu le temps de préparer sa défense. Surprise ! lui aussi défend la thèse de l’accident. De quoi faire douter un policier nantais chevronné : « l’endroit est un point de deal connu, et ils nous prennent vraiment pour des cons ; ils vont nous la refaire pour d’autres fusillades, à Malakoff par exemple. Bien sûr, c’est en manipulant l’arme pour s’amuser, et le coup est parti. Dix fois ».
L’hypothèse d’une rixe avec une arme – dont personne ne demande la provenance – arrange cependant les pouvoirs publics, qui peuvent parler de « pacification » alors que le business bat son plein et que certains « quartiers » sont en marge de la République… comme on a pu le constater pendant le premier confinement, au printemps. A côté du reste de la ville tué et vidé par les « mesures sanitaires », dans les « quartiers » il y avait des cafés ouverts et des matchs de foot. Quand vivre normalement revient à faire sécession de la République…
Louis Moulin
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine