Chaque année Saint Aignan de Grand Lieu, petite commune aux confins du Pays de Retz en Loire Atlantique organise un « Salon d’art », 2020 en marque la 28ème édition. Quoique ignoré des grosses machines culturelles de la métropole nantaise, il a acquis une renommée certaine et attire chaque année un public nombreux et intéressé.
En dépit de la pandémie covidienne la municipalité a fait front en maintenant le salon qui se déroule du 24 octobre au 14 novembre. Pas d’inauguration et de discours cette année, le Commissaire d’exposition Jean-Joël Brégeon rappelle dans un édito de la plaquette du salon la peste noire qui décima l’Europe au XIVème siècle « emportant un tiers au moins de sa population ». De nombreux artistes et créateurs disparurent, d’autres survécurent comme Boccace qui composa « cent nouvelles, truculentes, débordantes de vie, tragiques aussi » et Andrea Orcagna qui peignit au Campo Santo de Pise « une fresque, le Triomphe de la mort qui ramenait à l’essentiel la vie ». Il poursuit : « l’actuelle pandémie, déclinée dans les médias comme une autre fin du monde, doit inspirer tous ceux qui vivent dans de l’intérieur » et conclut : « La vie de l’art sera d’autant plus forte, victorieuse que nous serons tous là dans le plaisir de jauger, d’aimer, de détester, de nous retrouver ».
23 artistes donc, 12 peintres, 5 sculpteurs et 6 autres pratiquants des techniques différentes comme la gravure, le dessin ou le collage exposeront plus de 70 œuvres. « Un choix éclectique, du figuratif, du classique » selon le commissaire du salon.
L’invité d’honneur est le tourangeau Bertrand Bataille. Son univers est peuplé d’anges et d’étranges personnages. Sa peinture est marquée par le surréalisme, elle rappelle aussi la peinture flamande de Jérôme Bosch et joue parfaitement avec la lumière et le clair obscur.
Prix du jury 2019, le Rezéen Thomas de la Pinta d’abord peintre et dessinateur de bandes dessinées formé à l’école d’Angoulême, il se consacre surtout à la gravure, il en expose ici plusieurs d’un érotisme soft – ce qu’il faut – !
Remarqué aussi les dessins et collages d’Olivia Quintin. Vannetaise, elle développe un style entre le figuratif et l’abstraction. Elle s’intéresse particulièrement aux oiseaux.
France Conquer dont l’atelier est situé dans le vignoble au Sud de Nantes, produit des enluminures avec une iconographie d’inspiration médiévale, persane, japonisante ou contemporaine. Les matériaux utilisés sont nobles et naturel avec des recettes artisanales éprouvées depuis plus de 1000 ans !
Le sujet de prédilection d’Alain Fortier est la nuit, mais paradoxalement, la nuit, c’est la lumière. Mais tout y est différent. Les ombres s’allongent, l’imagination bat son plein. Il aime le plus les ambiances, les ressentis, les sensations et les exprime sur des pastels secs.
Cette année les sculpteurs exposés ne sont que cinq. Nous en avons remarqué deux :
Aude Ferchal. L’univers de cette artiste nantaise est principalement axé autour du corps humain.Elle sculpte des « messagers » caractérisés par leurs failles et fissures. Ele utilise la technique japonaise d’émaillage du Raku.
Georges Roux
Peintre et sculpteur ce Nazairien est passionné par le Japon. Il travaille aussi bien l’huile que le pastel l’aquarelle ou la lithographie. Récemment, c’est la pratique du kendo et de l’iaido qui l’ont amené tout naturellement à la sculpture pour exprimer la beauté des attitudes de ces arts martiaux pratiqués par les samurais pour parfaire sans risque leur technique de sabreurs.
F.C.
Les 70 œuvres sont à découvrir .jusqu’au 15 novembre, du mercredi au vendredi, de 15 h à 19 h et le week-end et les jours fériés, de 14 h à 19 h, salle de l’Héronnière, à Saint-Aignan-de-Grandlieu.
Un protocole sanitaire strict est mis en place pour accueillir le public en toute sécurité.
Crédit photos : Breizh-info.com
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