Interrogé sur la gestion de la pandémie de Covid-19 en Europe, le professeur Didier Raoult a décrit un monde occidental qui est « terrifié ». Avant de dénoncer les priorités de certains à travers les essais thérapeutiques de Gilead…
Une situation moins grave qu’en mars selon Didier Raoult
Au micro de Radio Classique le 22 octobre, le Professeur Didier Raoult s’est exprimé sur l’évolution de la situation concernant le Covid-19. Il considère que cette dernière est moins grave que celle rencontrée au mois de mars 2020 :
« Actuellement, la situation semble plus sévère qu’en juillet. Mais pour l’instant, elle est moins sévère qu’au printemps… La mortalité était beaucoup plus basse lors de la première scène de l’acte 2… Ce qui est très clair, c’est que l’isolement et la mise en place des tests joue un rôle incroyablement important. On a eu une surmortalité en mars en raison du retard de la mise en place des tests ».
Deux semaines auparavant, Didier Raoult avait évoqué une « mutation » plus virulente du coronavirus, avec une nouvelle variante « moins bénigne que la précédente », laquelle datait de « juillet-août ». Aussi « le variant 4 » faisait alors « penser qu’il n’est pas aussi banal ni aussi bénin » selon le professeur :
Pr Didier Raoult, directeur de l’IHU Méditerranée Infection, sur la situation épidémique à Marseille : «On était sur la pente d’une petite diminution et là, il y a une petite réaugmentation» dans #LaMatinale pic.twitter.com/z1wNX4DsaW
— CNEWS (@CNEWS) October 6, 2020
Sur la question du couvre-feu mis en place depuis quelques jours en France, Didier Raoult s’est montré nuancé et a décrit le sujet comme étant « complexe ». En ayant toutefois certaines certitudes : « Ce qui est très clair, c’est que l’isolement et la mise en place des tests joue un rôle incroyablement important. On a eu une surmortalité en mars en raison du retard de la mise en place des tests ».
Interrogé par Guillaume Durand sur les conséquences bouleversantes du Covid-19 sur « l’organisation sociale de la société » en Europe, le professeur marseillais a rétorqué que « le monde occidental est un monde terrifié. C’est un monde qui a peur. » Didier Raoult ajoutant que « cet épisode viral révèle l’état d’affolement et de peur de notre société. »
Une peur justifiée ? Son intervieweur confronte alors Didier Raoult aux chiffres, à savoir notamment les plus de 200 000 décès attribués aux Covid-19 enregistrés aux États-Unis depuis le début de la pandémie. Le professeur répond que l’on est « à la fin d’un système » dans les pays occidentaux où « lorsque vous êtes terrifié, vous ne faîtes que des bêtises ». Puis précise sa pensée :
« Quand, devant une maladie, au lieu de vous demander comment on va gérer, comment on va faire les tests, comment on va trouver les lits pour hospitaliser, vous avez des gens qui ne pensent qu’à faire des essais thérapeutiques avec Gilead, et bien vous êtes au bout d’un système ! »
Gilead Sciences étant, rappelons-le, un laboratoire pharmaceutique américain qui commercialise le remdesivir, un antiviral concurrent de l’hydroxychloroquine prônée par le professeur Raoult dans le traitement contre le Covid-19.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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