L’aéroport de Lorient est dans la tourmente. Avec une forte réduction du trafic aérien depuis la crise sanitaire et de nombreuses zones d’ombres sur l’avenir, une fermeture définitive du site n’est pas à exclure.
L’aéroport de Lorient face à un « cataclysme sans précédent »
L’activité de l’aéroport de Lorient Bretagne-sud a connu une baisse drastique depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19. Parmi les principales raisons de cette forte réduction du trafic aérien lorientais, les difficultés rencontrées par Air France ont eu une incidence majeure sur le site breton.
La compagnie aérienne opérait ainsi quatre vols quotidiens vers Roissy-Charles-de-Gaulle et Lyon depuis Lorient avant l’arrivée de la pandémie dans l’Hexagone. Mais la crise qui a suivi a contraint Air France à revoir ses plans de vols. Une révision conséquente puisque l’aéroport de Lorient Bretagne-sud n’enregistrait plus que quatre vols hebdomadaires vers Paris à la fin du mois d’août 2020 au lieu de deux quotidiens. Quant à la liaison vers Lyon, elle a été pour sa part stoppée.
Lors de son assemblée générale s’étant déroulée au début de ce mois d’octobre, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Morbihan, gestionnaire de l’équipement, a acté la restructuration des services afin d’affronter ce « cataclysme sans précédent dans son histoire » selon les mots de Pierre Montel, président de la CCI, qui s’était fendu d’un communiqué pour l’occasion.
Une fermeture partielle, et après ?
Suite à la réduction du nombre de vols, l’aéroport de Lorient Bretagne-Sud connait une fermeture partielle et n’est ouvert que les lundi, mercredi, vendredi et dimanche après-midi. Ou encore le samedi lorsque le FC Lorient doit se déplacer. Cette fermeture partielle étant jugée par le président de la CCI Morbihan comme étant « un véritable écueil pour le développement de nos entreprises et l’attractivité du territoire ».
Dans ces conditions, difficile d’envisager sereinement l’avenir pour la CCI, détenant la concession d’exploitation de l’aéroport lorientais depuis 1972. La Chambre de Commerce et d’Industrie déclare ainsi qu’elle ne peut plus « garantir seule le développement de cet outil » alors que la concession actuelle arrivera à échéance en décembre 2021. Quid de l’infrastructure une fois la date atteinte ? Le flou demeure. En attendant, l’appel à candidatures aux compagnies aériennes a été maintenu avec, en toile de fond, une « fermeture de ce bel outil dans un futur proche » selon le président de la CCI du Morbihan.
Des emplois supprimés à Lorient
De plus, pour ne rien arranger, la crise sanitaire du Covid-19 est arrivée sur une situation financière déjà précaire : « La plateforme lorientaise était déjà fragilisée par l’attente, toujours effective, du remboursement par la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) des avances faites par la CCI du Morbihan pour un montant de 470 000 € au titre de 2017 », rappelle Pierre Montel. Le tout malgré un déficit record de 1,8 million d’euros.
Par rapport à la période d’avant-crise, l’aéroport de Lorient Bretagne-Sud a divisé son trafic et son chiffre d’affaires par deux. Il avait vu son trafic franchir le cap des 100 000 passagers en 2019, dont plus de la moitié via la ligne Lorient/Paris-Charles de Gaulle.
En toute logique, la Chambre de Commerce et d’Industrie a donc mis en place un plan de licenciement pour 12 salariés (sur les 28 personnes employées sur le site) dans les services commerciaux et d’exploitation. Dans une optique de réaliser des économies, certains services comme la vente de billets au comptoir ont même été supprimés.
AK
Crédit photo : Wikimedia commons (CC/Nuiteux731)
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