Philippe Olagnier est déjà l’auteur de plusieurs livres à la thématique différente, sur le marketing : Brèves de managements, sur la politique : Lettres à Marianne, ainsi qu’un roman : Quand tous les ponts ont brûlé derrière toi. Il sort deux nouveaux livres aux éditions de l’Onde, un roman d’aventures et un essai politique, que Christian de Moliner chronique ci-dessous.
Les bras d’Odin, 130 pages 14,50 €
Il signe un roman d’aventures qui se lit facilement et dont on a envie de connaître la fin. Ce livre a pour toile de fond le lent basculement des Vikings dans le christianisme. Asgeir, Jarl (roitelet) norvégien met au point une nouvelle campagne. La terre où ses hommes vivent est en effet froide et inhospitalière, les hivers sont précoces, les récoltes sont maigres, ce qui oblige la population à se chercher d’autres ressources par le pillage et la guerre. Asgeir décide de s’en prendre aux églises catholiques des pays du Sud qu’il sait riche. Il fait construire un deuxième drakkar et part rejoindre la Normandie où jadis il a permis à un jeune Jarl Arvid de s’établir au milieu des Francs et qui depuis a une dette d’honneur à son égard.
Il souhaite aller piller avec lui une des nombreuses et riches abbayes de la Gaule, mais les Vikings d’Arvid ont commencé à s’acculturer au milieu des Francs avec qui ils commercent et doivent de ce fait respecter leurs lieux de culte. Un objectif est néanmoins proposé sur la côte anglaise, mais sera-t-il accepté par les hommes d’Arvid ? Je n’ai pas l’intention de dévoiler la trame de ce livre, mais Asgeir revient en Norvège avec un esclave volontaire, Aldabert moine germanique qui va s’installer dans le nord pour convertir les rudes Vikings grâce à un long travail de sape. Il va récupérer leurs fêtes païennes pour leur plaquer un vernis chrétien, transformer leurs multiples Dieux en saints. L’histoire confirme les dires du romancier : entre 950 et 1000, la Norvège, la Suède, la Danemark et l’Islande ont basculé dans le christianisme, non sans se heurter avec l’ancienne religion des Ases (qui est bien décrite par M. Olagnier, notamment sur l’espérance de résurrection au Walhalla après la mort). À travers le destin des fils d’Asgeir, le roman d’ailleurs met en scène l’affrontement entre nouveau et ancien culte. Convertis, les hommes du nord laissent de côté leurs expéditions puisqu’ils ne peuvent plus piller des coreligionnaires et se mettent au commerce. Ils se tournent également vers l’Est vers la Russie et Byzance. En descendant les grands fleuves russes, ils entrent en contact avec les musulmans, certaines tombes vikings dévoilant que quelques guerriers du nord sont devenus des fidèles du prophète, mais la religion venue de l’Ouest l’emportera sans difficulté, car les contacts avec l’Islam étaient trop décousus pour que Mahomet puisse rivaliser avec le Christ.
155 pages 14,5 €
Le titre est déjà en lui-même une métaphore. « Poing » a été choisi à la place de « point » pour marquer la détermination de l’auteur et la solidité de ses convictions.
Dans cet essai, M. Olagnier clarifie les positions de la droite conservatrice : refus de la politique trop ambiguë de LREM, de la bien-pensance qui nous étouffe, il parle de l’Europe qui a perdu le contact avec les habitants de ce continent, du danger du communautarisme, de l’appauvrissement de la classe moyenne, de la financiarisation excessive de l’économie, de la sympathie de l’auteur pour les Gilets Jaunes.
Le problème du livre de M. Olanier,est qu’il fait un peu fourre-tout : au-delà des thèmes déjà abordés, l’auteur évoque la fermeture inutile pour lui de Fessenheim, les livres érotiques de Mme Schiappa, Greta Thunberg, le suicide des agriculteurs asphyxiés par les dettes, de l’Algérie laissée en bon état et développée à ses habitants, les dérives des listes communautaires, le président turc Erdogan, la montée de l’antisémitisme.
Quelques solutions sont également esquissées qui dans leur ensemble appartiennent au courant conservateur, celui qui se défie du libéralisme si on excepte le domaine des mœurs.
En résumé, un bon livre pour résumer et charpenter l’idéologie de droite, un peu desservi par son côté brouillon.
2 réponses à “Les bras d’Odin, Mon poing sur les i « être de droite et le revendiquer » : à la découverte de Philippe Olagnier”
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