La mobilisation des parents d’élèves, des élus et des acteurs de la défense de la langue basque a finalement payé : l’ouverture de la classe immersive 100 % en langue basque de Saint-Pierre-d’Irube a été acceptée par la rectrice d’académie.
La mobilisation fait reculer l’Éducation nationale
C’est une belle nouvelle pour Saint-Pierre-d’Irube, au Pays basque français. L’Éducation nationale est revenue sur sa décision concernant la classe immersive de l’école Basté-Quieta. Cette dernière devrait en effet ouvrir dans un délai « très rapide ». Dans le même temps, les autres projets d’expérimentation 100 % en langue basque seront acceptés.
Ce revirement a eu lieu à la suite d’une réunion qui s’est tenue le 13 octobre dernier à Paris, au ministère de l’Éducation nationale, où s’était rendue une délégation d’élus basques remontés sur le sujet et exigeant une réponse rapide. Celle-ci n’a donc pas tardé à leur parvenir puisque, le 15 octobre, à l’issue de l’assemblée générale de l’Office Public de la Langue Basque (OPLB), la décision de la rectrice de l’académie de Bordeaux d’ouvrir prochainement la classe 100 % en langue basque de l’école publique de Saint-Pierre-d’Irube était annoncée.
La décision revue de l’académie de Nouvelle-Aquitaine n’est pas le fruit du hasard et intervient après des mois de mobilisations en terre basque. Nous avions notamment évoqué durant l’été dernier la pétition lancée par les parents d’élèves mais aussi la volonté unanime des élus locaux de sauver le basque par l’enseignement immersif.
« Un consensus social de tout le Pays basque »
Du côté de l’OPLB, le président fraîchement élu Antton Curutcharry a indiqué concernant cette ouverture que « l’expérimentation a été validée, les modalités restent à préciser ». Même enthousiasme chez le sénateur Max Brisson : « Il va falloir coconstruire une méthodologie et sécuriser le système. Nous sommes prêts à travailler si c’est au profit de la production de locuteurs complets », le but étant de se donner les moyens de « parvenir à créer des parcours d’enseignement bilingues cohérents et complets ».
Pour sa part, la rectrice d’académie de Nouvelle-Aquitaine, Anne Bisagni-Faure, a justifié sa décision en expliquant que « l’objectif est de poursuivre le développement de l’enseignement en langue basque » car l’Éducation nationale souhaite « éviter d’être à nouveau confrontée à des difficultés ». De plus, elle a assuré que plus aucun projet d’expérimentation immersive dans le public ne serait refusé.
Ce recul de la part de l’État vient aussi de sa prise de conscience de l’ampleur du « consensus social de tout le Pays basque » selon les mots de la conseillère départementale des Pyrénées-Atlantiques Bénédicte Luberriaga, au sujet de l’importance de l’enseignement immersif pour sauver la langue.
À Saint-Pierre-d’Irube, le maire Alain Iriart a déclaré que tous les moyens étaient mis en œuvre pour permettre l’ouverture de la classe 100 % en langue basque dès la rentrée des vacances de la Toussaint.
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