Le pape l’a dit le 3 octobre dernier, « Fratelli tutti », tous frères. Vraiment ? Il semble que l’évêché de Versailles n’a pas reçu le texte de l’encyclique, puisqu’il se mure, comme depuis de longues années, à refuser une messe en latin que les catholiques de la ville et des environs réclament. Et qu’ils ont décidé de faire sur place, devant les portes d’une chapelle fermée, puisque l’évêché continue à la leur refuser. Pour une fois que des catholiques sont nombreux et demandent une messe, et ont même un curé et le matériel pour la célébrer…
Après des demandes répétées depuis plus de 20 ans, c’est du fait des travaux à Saint-Louis de Port-Marly (ICRSP) que les locaux ont pu en profiter, l’évêché leur ayant attribué l’ancienne chapelle des Franciscaines… avant de la retirer aux catholiques traditionnels, dès les travaux finis. La chapelle, pourtant vide, a été attribué à de mystérieux chrétiens ukrainiens, pourtant pas présents dans cette partie du diocèse, qui sont à peine une quinzaine (photo) et célèbrent le dimanche après-midi… une fois par mois.
A croire que Monseigneur Eric Aumônier, évêque de Versailles, aime les églises vides… et fermées. Les tradis s’étant ensuite reportés sur la chapelle de l’ancien hôpital, où ils ont même célébré quelques messes devant plus de 100 personnes en juin et septembre, le 4 octobre, l’évêque intimait l’ordre à l’aumônière de l’hôpital de maintenir la chapelle fermée. Les fidèles ont célébré, mais dehors…
Le 11 octobre, nouvelle péripétie. Le célébrant de la semaine précédente, un curé incardiné dans un diocèse voisin, n’a pas pu venir, l’évêque de Versailles ayant fait pression sur son évêque pour lui interdire de venir.
C’est donc un autre prêtre, sous pseudonyme, « l’abbé Felipe », qui célèbre la messe, par un temps plus clément devant la chapelle. Dont l’emmarchement sert de table de communion. Cette fois, près de 150 fidèles y assistent, certains ont amené leurs sièges pliants ou des tapis, d’autres prient debout sur l’herbe ou le bitume, la chapelle donnant sur une rue au milieu des bâtiments presque tous abandonnés de l’ancien hôpital.
Dans Le Parisien du 17 octobre, l’évêché se mure dans son refus, bien peu charitable et encore moins chrétien du reste : « on voit se former un groupe de pression qui fait appel à des prêtres qui sont en rupture de ban avec l’Église », balaie l’auxiliaire Mgr Valentin, qui ne fait pas l’économie d’un mensonge – les curés qui ont célébré étant en plein accord avec l’Église. « Ce que Mgr Aumonier n’accepte pas, c’est que cela devienne un combat idéologique […] Là, on parle de quelques dizaines de personnes [nouveau mensonge, puisqu’il y a eu à chaque fois plus de 100 fidèles aux messes]. Saint-Germain n’a pas vocation à devenir un pôle de ralliement ».
. « Cela n’a rien d’idéologique », nous confiait un fidèle dimanche dernier, accompagné de ses deux enfants ; « ça fait vingt ans qu’on demande une messe et qu’on se heurte à un mur. Si on en avait une, l’église serait pleine à ras-bord, quelle que soit sa taille. On veut une messe chez nous, dans le missel qui nous est permis, dans la Tradition de l’Église, chez nous et pas à des kilomètres. C’est aussi simple que ça, alors on essaie, encore et encore ».
Les fidèles, eux, maintiennent le cap. Et appellent à une nouvelle messe, ce dimanche 18 octobre à 11 heures, 20 rue Amargis, tout près du marché de Saint-Germain en Laye…
Louis Moulin
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2 réponses à “Saint-Germain en Laye : les catholiques demandent leur messe en latin, l’évêque de Versailles fait la sourde oreille”
Fratelli tutti mais certains sont plus frères que d’autres! Misère que cette nouvelle trahison des clercs dont beaucoup souffrent en silence dans des paroisses voisines où on leur refuse de chanter en latin et grégorien dans la forme ordinaire du rite romain !
Fratelli tutti, mais certains sont plus frères que d’autres!
Misère que cette nouvelle trahison des clercs! Dans des paroisses voisines beaucoup souffrent en silence parce qu’on leur refuse de chanter en latin et grégorien dans la forme ordinaire du rite romain, alors que la schola grégorienne locale s’exerce depuis plus de 10 ans et est obligée d’aller chanter ailleurs quand elle en a l’occasion !