Nantes, Rezé, Donges : nettoyage d’automne des squats

Les rumeurs d’un futur re-confinement de la France se faisant plus précises, les forces de l’ordre ont entamé un nettoyage d’automne des squats d’extrême-gauche, avant que cela ne soit plus possible et que la trêve hivernale – déjà largement prolongée cette année – n’entre en vigueur de façon anticipée.

Le 15 octobre, le « Village du peuple » près de Donges, en fait une ferme du XVIIIe qui doit être rasée pour l’extension de la zone industrielle des Six Croix – a été investi par 150 gendarmes et un hélicoptère qui ont délogé deux douzaines d’activistes d’extrême-gauche, notamment d’anciens zadistes. Ces derniers temps, ceux-ci avaient érigé des barricades et stocké acide et boules de pétanque sur le site pour s’opposer physiquement à leur évacuation, le site étant légalement expulsable depuis début octobre.

« Plus inquiétant, ils avaient monté une coordination avec les militants d’extrême-gauche qui ont occupé l’ex-île du Carnet où ils s’opposent à un projet industriel ; cette coordination s’était faite via des syndicats et militants d’extrême-gauche de Saint-Nazaire », relève un proche du dossier. « Ils avaient notamment prévu de ravitailler le Carnet par la Loire et de mener la fronde contre le pouvoir sur les deux rives du fleuve. Ils en seront quitte pour voir leurs rêves de coordination couler dans la Loire ». Une personne a été placée en garde à vue et les bâtiments occupés, détruits pour éviter qu’ils ne soient squattés à nouveau.

Plus près de Nantes, le squat artistique 53, rue de la Commune, a été expulsé ce 12 octobre. Soutenu par la ville de Rezé, tombée récemment aux mains d’une liste divers gauche très marquée à gauche, ce squat devait être acquis pour la Ville, qui préfère visiblement l’accueil de migrants sous couvert d’art au projet immobilier qui devait s’y faire. De fait, le squat artistique devrait se relocaliser sous peu dans d’autres biens communaux du quartier de Pont Rousseau. Cinq migrants y vivaient aussi et sont maintenant à la rue.

Le 15 octobre, avec une semaine de retard, c’est un squat de 26 migrants – principalement extra-européens et déboutés du droit d’asile – qui a été expulsé au 2 rue Henri Debray, une grosse maison près du bar-restaurant les Glycines, dans le quartier entre les lycées du Loquidy et de la Perverie. Ce squat avait été ouvert en juillet dernier et avait déjà résisté à une tentative d’expulsion par une « équipe de gros bras envoyée par le proprio » peu après son ouverture.

Depuis, soutenus évidemment par les militants d’extrême-gauche pro-migrants qui réclament un toit pour tous, mais refusent d’ouvrir les leur aux migrants, ceux-ci dorment dans la rue – il fait +4 la nuit à Nantes – près du boulevard Lauriol. La maison qu’ils occupaient doit aussi céder la place à un projet immobilier.

Un autre squat abritant près de 80 migrants a été expulsé ce 14 octobre à Rezé, ainsi que six autres squatteurs le 12 dans une maison occupée sans droit ni titre depuis le 15 septembre 2019 ; parmi les personnes évacués, 20 tchadiens en situation irrégulières seraient à la rue, selon les collectifs pro-migrants.

Nettoyage des squats à Angers

Le grand nettoyage de la pouillerie installée en maints endroits par les collectifs d’extrême-gauche a aussi été fait à Angers. Le 7 octobre, un campement de Roms installé dans des conditions sanitaires très précaires à Saint-Barthélémy d’Anjou a été démantelé ; la cinquantaine de Roms qui y vivent sont employés – de façon plus ou moins informelle – dans les exploitations maraîchères des environs et se sont tout simplement déplacés ailleurs.

Le 9 octobre, la police a évacué deux squats, l’un 37 rue Boreau dans une maison appartenant à la ville d’Angers squattée depuis début 2020, l’autre 25 rue Demazières dans un bâtiment appartenant à un bailleur social et squatté depuis août 2019. Le premier squat était occupé par cinq migrants irréguliers, le second par une dizaine de personnes, elles aussi en situation irrégulière.

Fin de la ZAD de Roybon, « bon débarras » pour les riverains, un zadiste interpellé pour viol

Le 13 octobre dernier, la ZAD de Roybon, mise en place il y a six ans pour s’opposer à un projet de Center Parcs, a finalement été démantelée. La présence des zadistes devenait intolérable pour les riverains, régulièrement menacés par les occupants, et d’autant plus inexplicable que le groupe Pierre et Vacances avait abandonné son projet contesté.

Les riverains sont donc soulagés et commentent l’opération d’évacuation par un « bon débarras » définitif. Dans la commune, beaucoup étaient favorables à un projet qui devait créer 700 emplois dans un territoire qui se meurt ; cependant, la contestation a été menée par des résidents secondaires et des zadistes, et a bénéficié du contexte post-Covid et de la montée en puissance de l’écologie punitive.

Sur place, une dizaine d’activistes d’extrême-gauche ont été éloignés par les gendarmes et les 28 derniers occupants évacués. Quatre ont été interpellés, deux pour refus de prise d’ADN, « une troisième pour usage et détention de stupéfiants et détention de munitions, une quatrième faisant l’objet d’un mandat de recherche pour viol émanant d’un juge hors ressort [de Grenoble] ».

D’autres squats ont été expulsés dans d’autres villes, notamment rue Triolet à Montpellier dans un bâtiment occupé depuis deux ans. Cependant la montée en puissance de la misère en France post-Covid, la hausse prévue des impayés de loyer et des expulsions locatives, ainsi que le maintien de flux migratoires forts en provenance d’Afrique et du Maghreb via l’Italie et l’Espagne vont conduire à une forte augmentation des personnes à la rue, dont d’ouverture des squats. Force est de constater que l’État ne fait rien pour prévenir cette situation, voire l’aggrave.

Louis Moulin

Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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