Anne-Lise Blanchard. Carnet de route, de l’Oronte à l’Euphrate, les marches de la résurrection

Anne-Lise Blanchard est née à Alger en 1956. Elle a été successivement danseuse, chorégraphe, puis thérapeute. Depuis 2014, elle travaille au sein d’une organisation humanitaire tournée vers les chrétiens d’Orient. Elle est renommée pour ses recueils de poésie ; une dizaine sont parus à ce jour.

Dans son livre, elle tient un carnet de route minutieux de ses voyages dans le levant entre août 2017 et août 2018. Elle a visité pour le compte de son association de multiples communautés chrétiennes soit pour apporter du matériel, soit pour inspecter l’avancement des travaux financés par son organisation.

Les communautés chrétiennes du Levant sont nombreuses et diverses. À côté des catholiques latins, nous trouvons les maronites (qui sont catholiques), les melkites (terme qui signifie « royaux » en grec, car ils pratiquaient la religion de l’empereur d’orient) qui se sont ralliés à Rome, les orthodoxes qui sont les melkites qui ont refusé de rejoindre l’Église catholique. Nous avons encore l’Église jacobite dite encore église syriaque orthodoxe, qui est monophysite, c’est-à-dire qu’elle ne reconnaît qu’une seule nature au Christ, la divine ayant absorbé l’humaine. Orthodoxes et catholiques estiment eux que les deux natures cohabitent sans se mêler. Entre 1656 et 1830, une partie des jacobites se rallièrent à Rome et fondèrent l’église syrienne catholique.

Un autre grand courant chrétien est l’Église nestorienne. Elle va plus loin que les positions catholiques et orthodoxes en affirmant que deux hypostases l’une humaine et l’autre divine coexistent dans le Christ. On les appelle également Assyriens ou Chaldéens. Une partie d’entre eux s’est ralliée à Rome tandis qu’un schisme s’est produit en 1968, lors de l’adoption du calendrier grégorien qui a été refusé par une partie des fidèles.

Toutes ces communautés sont menacées et le nombre des fidèles décroît dangereusement du fait de l’émigration, le principal pays d’accueil étant l’Australie ravie de renforcer sa population par des personnes qui ne remettront pas en cause le mode de vie australien.

Mme Blanchard est d’abord allée en Syrie, dans des villages ou quartiers entièrement chrétiens d’où elle nous décrit les charmes et les églises. Mme Blanchard est favorable à Bachar El Assad et ne comprend pas la politique française. Il est certain que les soi-disant syriens libres sont en réalité des djihadistes qui s’en sont violemment pris aux chrétiens et non des adversaires démocrates du président El Assad. Les fidèles du Christ sont donc tous du côté du gouvernement de Damas, qui leur assure la sécurité et leur permet de vivre librement. Bachar El Assad a même déclaré récemment : « les chrétiens ne sont ni des invités ni des oiseaux migrateurs. Ils appartiennent aux origines de la nation et sans eux il n’y aurait pas de Syrie. » Aucun président français n’a reconnu avec une telle force que les racines de son pays étaient chrétiennes. Bien sûr, Mme Blanchard est partiale et met de côté les accusations qui pèsent sur M. El Assad, les bombardements chimiques, (dont il est difficile de savoir s’ils ont eu lieu ou pas), les exactions, les exécutions sommaires. La révolte de 2011 n’a pas été importée de l’étranger ; elle est née spontanément au sein d’un peuple qui ne supportait plus son despote. Son drame est d’avoir été confisquée par les islamistes.

Mme Blanchard s’est rendue également en Jordanie, où la communauté chrétienne s’accroche comme elle peut. La pression musulmane qui s’exerce sur elle est forte, par exemple les fidèles du prophète boycottent les magasins et les entreprises des chrétiens ce qui les empêchent de gagner leur vie.

Dans le dernier pays visité, l’Irak le gouvernement autonome kurde protège les chrétiens, mais il ne peut guère faire autrement du fait de la protection que lui accordent les gouvernements occidentaux. Mais lors de l’occupation de Daesh, nombre de terres chrétiennes ont été confisquées par des musulmans qui ne les ont pas rendues à la libération.

Ce livre est un guide de voyage, il permet de voyager en pensée dans des contrées peu connues, mais belles de l’Orient compliqué (dixit le général de Gaulle) et nous dépayse ce qui est le but de toute littérature.

Christian de Moliner

Illustration : DR
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Une réponse à “Anne-Lise Blanchard. Carnet de route, de l’Oronte à l’Euphrate, les marches de la résurrection”

  1. soli dit :

    Arretez de relayer les accusations des ennemis du gouvernement syrien! On est inondés de la propagande anti Assad, c’est pas la peine de faire de la surenchère anti Assad! Sans lui, plus de chrétiens en Syrie!

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