On raconte que Christian Troadec est en train de se rabibocher avec le PS en vue des élections régionales de mars 2021. En 2015, Jean-Yves Le Drian ignorait son existence, mais, l’an prochain, Loïg Chesnais-Girard (PS) pourrait rechercher des renforts du côté des régionalistes. Et comme Troadec en a marre des « petites listes », ils sont faits pour s’entendre…
« Il semble que Christian Troadec ait signé pour un accord de premier tour. Cela irait dans le sens de son soutien au PS pour les sénatoriales : un accord global entre départementales et régionales (pour rappel, Christian Troadec est conseiller départemental du Finistère et siège avec le PS). Or on voit mal Richard Ferrand et Christian Troadec sur la même liste ! », nous explique Gaël Briand (Le Peuple breton, octobre 2020).
Si tel était le cas, Troadec s’épargnerait bien des soucis. Ce serait la belle vie s’il figurait en position éligible sur la liste conduite par Loïg Chesnais-Girard (PS). Plus besoin de se démener pour dégoter 82 colistiers, plus besoin de frapper aux portes pour trouver les finances nécessaires, plus besoin de monter un hebdomadaire (« Le Journal de la Bretagne ») pour séduire les foules comme ce fut le cas pour les élections régionales de 2015. Et toute cette débauche d’énergie pour un résultat médiocre : 6,71 % des suffrages exprimés, c’est-à-dire impossibilité d’être qualifié pour le second tour et d’avoir des élus pour la liste « Oui la Bretagne » (alliance Troadec-UDB). Une consolation : dans sa bonne ville de Carhaix, il termine en tête (44,83 %), devançant aisément Le Drian (21,95 %). Fâché, Troadec n’avait pas donné de consignes de vote pour le second tour : « On pense que les électrices et les électeurs sont assez grands pour savoir ce qu’ils ont à faire. Et évidemment pas de fusion non plus. Notre seul objectif était de nous maintenir au second tour et d’avoir des élus » (Le Télégramme, mardi 8 décembre 2015). C’était une réponse habile, sachant que Le Drian n’avait nulle envie de faire appel à ses services, pas plus qu’à ceux des écolos.
Mais le leader des Bonnets rouges a d’autres cordes à son arc : il ambitionne de se lancer dans l’élection présidentielle de 2017 ; il annonce donc un « tour de France afin de recueillir les promesses de signatures permettant une candidature régionaliste à cette élection majeure en France » (Ouest-France, Bretagne, vendredi 10 avril 2015). Mais recueillir 500 signatures, c’est plus facile à dire qu’à faire…
Rappelons que Christian Troadec est un habitué des élections régionales puisqu’il fut élu en 2004, mais battu en 2010 car sa liste « Nous te ferons Bretagne » n’obtint que 4,37 % des suffrages exprimés ; et là, il passe sous les Fourches Caudines : « J’appelle à voter Le Drian sans hésitation » (Le Télégramme, lundi 15 mars 2010).
Si Troadec monte sur le porte-bagages d’un PS affaibli – après en avoir dit beaucoup de mal dans le passé – c’est évidemment pour devenir à coup sûr conseiller régional. Grâce à une aimable négociation il obtiendra – si ce n’est déjà fait – une place éligible. En effet, si Loïg Chesnais-Girard doit subir la concurrence d’une liste LREM, récupérer des électeurs étrangers au cercle « socialiste » s’impose. Et comme Troadec possède un électorat, une certaine notoriété et incarne une grande idée, c’est un allié qui ne vient pas les mains vides…
On peut également s’interroger sur le devenir de Paul Molac, député de Ploërmel (Libertés et territoires), mais également conseiller régional de Bretagne (groupe régionaliste). S’il veut demeurer à l’assemblée régionale, il lui faudra faire le « bon choix » : ou bien Loïg Chesnais-Girard, ou bien EELV-UDB. C’est évidemment le président sortant qui offre le maximum de chances…
Bernard Morvan
Crédit photo : Wikimedia (CC)
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2 réponses à “Christian Troadec retrouve ses « amis » du PS”
Comme les autres : opportuniste, traitre, collabo……etc…. Tous, ils me dégoûtent!
Tout cela n’a jamais été que du socialop& co compatibles ad nauseam.