La situation des fermiers blancs d’Afrique du Sud s’est encore dégradée davantage ces derniers temps. Pour sa part, le président du pays refuse de parler de crimes racistes.
Des fermiers blancs se révoltent en Afrique du Sud
C’était à Pretoria samedi 10 octobre. Des centaines de fermiers blancs se sont réunis afin de manifester leur colère face à la faiblesse de la réponse gouvernementale à la suite des multiples attaques commises par des Noirs dans certaines régions rurales d’Afrique du Sud.
L’une des organisatrices de ce rassemblement, lors d’une prise de parole, a témoigné de l’état d’esprit dans lequel se trouvent nombre de ces fermiers : « Le président Ramaphosa doit réagir et d’abord reconnaître qu’il y a des meurtres de fermiers en Afrique du Sud, et il ne doit pas dire au monde que cela n’arrive pas, car cela existe. […] si le gouvernement ne se lève pas, nous devons nous lever nous-mêmes ».
Quelques jours auparavant, le 6 octobre dernier, quelques 3 000 manifestants, dont une très grande majorité de fermiers blancs venus de toute l’Afrique du Sud, s’étaient regroupés devant le tribunal de Senekal tandis que Sekwetje Isaiah Mahlamba, 32 ans, et Sekola Piet Matlaletsa, 44 ans, comparaissaient devant un juge à la suite du meurtre de Brendin Horner, un fermier blanc de 21 ans retrouvé pendu à un poteau le 2 octobre…
Les manifestants, excédés par cet énième crime, ont notamment tenté de pénétrer dans les cellules où avaient été placés les deux accusés.
BRENDIN HORNER MURDER ACCUSEDS APPEAR IN COURT : SENEKAL. FS. HUNDREDS OF FARM COMMUNITY INVADE COURT & WREAK HAVOC. SAPS MV TORCHED. pic.twitter.com/MM8UBHD7eO
— REZA (@crimeairnetwork) October 6, 2020
Le président Ramaphosa ne voit pas de racisme anti-Blanc…
Toujours au début de ce mois d’octobre, outre le meurtre de Brendin Horner, une fermière banche de 44 ans avait été agressée sexuellement et tuée par deux hommes dans sa ferme près de Johannesbourg. Des faits qui viennent s’ajouter à une liste déjà très longues d’exactions de la sorte en Afrique du Sud, où la question du partage des terres agricoles se mélange allègrement à la haine raciale de certains Noirs envers les fermiers blancs.
Quant à la réaction des autorités sud-africaines, elle est venue du chef de l’État Cyril Ramaphosa, qui a déclaré le 12 octobre qu’il ne laisserait personne rallumer « le brasier de la haine raciale » dans le pays.
Face à la colère des fermiers blancs, Cyril Ramaphosa considère qu’il est nécessaire de « résister à toute tentative » d’utilisation de ces crimes « pour mobiliser selon des lignes raciales ». Le président sud-africain visant là certaines organisations blanches qui ont l’outrecuidance de parler de « nettoyage ethnique » et parfois même de « génocide » des fermiers blancs.
Il a ajouté que d’« affirmer que les crimes commis dans les fermes font partie d’un plan orchestré de la part de Noirs pour chasser les Blancs de leurs terres n’est simplement pas étayé par les faits ». Selon le chef d’État, « de nombreuses études » rapporteraient qu’une majorité de ces meurtres de fermiers n’auraient pas une motivation raciste mais plutôt crapuleuse.
Peut-on toutefois s’accorder à penser que l’un n’empêche pas l’autre ?
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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