Les grands effets d’annonce…puis le ballon qui se dégonfle. Ainsi pourrait-on qualifier le cirque autour de MaprimeRénov, aide permettant soi-disant à « tous les Français » de bénéficier de gros coups de pouce pour mettre en oeuvre des travaux de rénovation énergétique. Au final, les annonces devraient refroidir pas mal de gens qui pensaient faire des travaux pour moins cher que prévu, et qui vont se retrouver avec de toutes petites primes. Explications.
Le gouvernement nous embrouille
Le gouvernement l’avait annoncé bien fort, l’aide du gouvernement à la rénovation énergétique des logements sera accessible à tous les ménages, aux propriétaires bailleurs et aux copropriétés, à différents niveaux d’aides selon leurs ressources. Les travaux engagés dès le mois d’octobre seront éligibles à la nouvelle version de Ma prime Rénov’.
Quatre catégories de ménages sont désormais identifiées en fonction de leurs revenus, des plus modestes aux plus aisés. On peut savoir à laquelle on appartient en allant sur le site officiel. Au final, rien d’exceptionnel. Le dispositif va bénéficier avant tout aux revenus modestes et très modestes. Les classes moyennes, celles qui paient des impôts, ont moins d’aides, et ne rentrent jamais dans les bonnes cases pour l’administration française (hormis la case vache à lait ?) risquent d’être déçues
Vous pouvez retrouver tout le dossier ici
Voici ce qu’indique l’UFC que Choisir qui a effectué des simulations ; « En ce qui concerne les ménages dits aisés, l’annonce relève plutôt de l’affichage, en aucun cas de la traduction d’une volonté politique résolument déterminée à pousser vers des rénovations énergétiques ambitieuses. Hormis une aide très limitée à l’isolation des murs, ces ménages aisés n’ont en effet droit qu’à une seule aide de 3 500 €. Elle est versée en cas de rénovation thermique globale qui assure au moins un gain énergétique de 55 %, et s’ils parviennent à la basse consommation, soit aux classes A ou B, ils ont droit à un bonus de… 500 €. Au regard des coûts élevés à engager, il n’y a vraiment pas de quoi susciter des vocations. Évidemment, la présentation officielle est plus flatteuse. C’est qu’elle inclut des montants estimés de certificats d’économie d’énergie, soit 7 000 € qui s’y ajoutent. Mais eux ne sont pas versés automatiquement avec MaPrimeRénov’, ils doivent figurer sur les devis et en être déduits, sans qu’il y ait eu de surévaluation initiale, ce n’est pas si simple.
Les ménages dits intermédiaires sont un peu mieux lotis, leur prime de rénovation globale passe à 7 000 €, le bonus à 1 000 €. Surtout, ils ont droit à une prime pour un changement de chauffage ou pour des travaux d’isolation, mais ce n’est pas avec de telles mesures qu’on parviendra à des rénovations massives menant à la classe énergétique B, celle de la basse consommation. »
La démarche à suivre pour obtenir des aides
La marche à suivre :
1. Demandez plusieurs devis à des professionnels RGE. 2. Choississez votre professionnel (nous vous conseillons de vous faire accompagner par un conseiller FAIRE). 3. Créez un compte sur le site MaPrimeRenov’ et déposez votre demande (pièces ou informations nécessaires : état civil et date de naissance des membres du foyer, dernier avis d’impôt sur le revenu, adresse mail, devis d’un professionnel RGE, montant des autres aides et subventions que vous percevez pour ces travaux).
4. Vous recevez un accusé de réception par mail. 5. Vous pouvez alors lancer la réalisation des travaux. 6. Dès la fin des travaux, vous devrez transmettre la facture du solde via votre compte en ligne. 7. L’aide vous sera versée dans les meilleurs délais.
A noter : Le dépôt de la demande de prime en ligne doit impérativement être fait avant le démarrage des travaux. Lors du dépôt, un mail d’accusé de réception est envoyé, les travaux peuvent alors commencer. Pour les publics qui deviennent éligibles à MaPrimeRénov à compter du 1er octobre 2020, une dérogation à cette règle est prévue pour les demandes déposées en janvier 2021 pour des travaux réalisés entre le 1er octobre et le 31 décembre 2020 : dans ce cas, la demande de prime peut être faite après le lancement des travaux. Une dérogation à cette règle est également admise pour des travaux urgents (risque manifeste pour la santé ou la sécurité des personnes) ou résultant de dommages causés par des catastrophes naturelles, tempêtes, ouragans et cyclones
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine