C’est ce qu’on appelle l’arroseur arrosé, même si la judiciarisation des déclarations publiques a un aspect insupportable pour les défenseurs de la liberté d’expression que nous sommes (difficile de dénoncer les persécutions judiciaires visant Zemmour ou autres dissidents et de se féliciter de celles que subissent d’autres pour des écrits ou des paroles).
Une plainte vient ainsi d’être déposée contre Alice Coffin, pour « racisme anti-masculin », suite aux propos écrits dans son livre « Le génie lesbien » (paru chez Grasset), propos étayés sur plusieurs chaines de télévision.
Une plainte déposée par l’AGRIF, l’Alliance générale contre le racisme et pour le respect de l’identité française et chrétienne, qui lutte, principalement par voie juridique, contre « le racisme antifrançais et antichrétien, la pornographie et les atteintes au respect de la femme et de l’enfant ».
Voici ce qu’indique le communiqué de l’association qui justifie le dépôt de plainte :
Ayant analysé les propos stupéfiants d’Alice Coffin émis sur différents canaux et dans son livre Le génie Lesbien, le bureau de l’Agrif a décidé de déposer plainte pour racisme antihumain contre l’élue (E.E.L.V.) au Conseil de Paris.
Madame Alice Coffin a en effet notamment écrit qu’elle considérait les hommes comme des « assaillants ». Dans cette logique, elle s’adresse ainsi aux femmes: « Il ne suffit pas de nous entraider, il faut, à notre tour, les éliminer ». On se souvient qu’elle avait, en 2018, déclaré en direct à la chaîne russe RT: « Ne pas avoir un mari, ça m’expose plutôt à ne pas être violée, à ne pas être tuée, à ne pas être tabassée. Et cela évite que mes enfants le soient aussi. »
« Ne pas avoir un mari, ça m’expose plutôt à ne pas être violée, ne pas être tuée, ne pas être tabassée. »
Je découvre Alice Coffin, l’élue EELV qui a obtenu la démission de @cgirard. On sent dans ses propos toute la pondération de son combat féministe. pic.twitter.com/gqY2UEz7SQ— Philippine Laniesse (@PhilippineLan) July 24, 2020
Ces assertions que nos collaboratrices commenteront plus longuement par ailleurs avec allégresse, constituent évidemment une incitation, parfaitement raciste au sens de la loi, à la haine des femmes contre l’autre moitié de l’humanité. Car madame Alice Coffin, militante LGBT, élue politique, journaliste, huit ans durant enseignante à l’Institut Catholique de Paris, mesure évidemment le sens et la portée de ses propos.
Certes, elle ne poursuit qu’une pitoyable, très vieille et vaine utopie de dialectisation conflictuelle du couple humain déjà superbement moquée par Aristophane dans « l’Assemblée des femmes ». Mais son intensité de fulmination haineuse contre l’homme, qui n’a évidemment rien à voir avec un authentique féminisme, ajoute encore au large phénomène actuel de racialisation subversive des sociétés.
Ni authentiquement écologiste, ni authentiquement féministe, Alice Coffin développe hélas un réel racisme lesbien contre les hommes.
L’Agrif ne saurait lui laisser libre cours et a chargé ses avocats d’intenter les poursuites qui s’imposent.
Finalement, toute cette histoire ne fait-elle pas plus de publicité au livre d’Alice Coffin que n’espéraient les éditions Grasset ? La question est posée. La judiciarisation du débat public est, quant à elle, inquiétante (tout comme le sont les lynchages médiatiques, signes d’une fracture qui va en s’aggravant entre les citoyens de ce pays).
Présentation du livre par l’éditeur :
« Enfant, je m’imaginais en garçon. J’ai depuis réalisé un rêve bien plus grand : je suis lesbienne. Faute de modèles auxquels m’identifier, il m’a fallu beaucoup de temps pour le comprendre. Puis j’ai découvert une histoire, une culture que j’ai embrassées et dans lesquelles j’ai trouvé la force de bouleverser mon quotidien, et le monde. »
Journaliste dans un quotidien pendant plusieurs années, la parole d’Alice Coffin, féministe, lesbienne, militante n’a jamais pu se faire entendre, comme le veut la sacrosainte neutralité de la profession. Pourtant, nous dit-elle, celle-ci n’existe pas.
Dans cet essai très personnel, Alice Coffin raconte et tente de comprendre pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième sexe, et malgré toutes les révolutions qui l’ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c’est l’homme », est toujours d’actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe féministe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l’argent par quelques milliers d’hommes blancs. » Elle revient sur l’extension de la PMA pour toutes, sur la libération de la parole des femmes après #Metoo ; interroge aussi la difficulté de « sortir du placard ». Et sans jamais dissocier l’intime du politique, nous permet de mieux comprendre ce qu’être lesbienne aujourd’hui veut dire, en France et dans le monde.
Combattif et joyeux, Le génie lesbien est un livre sans concession, qui ne manquera pas de susciter le débat.
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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4 réponses à “Une plainte pour « racisme anti-masculin » déposée contre Alice Coffin”
L’AGRIF obtiendra au mieux 1 euro symbolique de dédommagement, lorsque les Zemmour et autres consorts sont condamnés à payer des dizaines de milliers d’euros aux officines antiraciste ( CRIF , LICRA ) qui font leur miel de ces procès, lorsqu’ils ne sont pas tout bonnement jetés en prison ( cas d’herve Ryssen) . Justice à deux vitesses excecrable.
Le racisme anti-masculin, c’est pas plutôt du sexisme?
Sur la photo de votre article, elle parait plutôt jolie , blonde au yeux bleus clairs, alors que lorsqu’on la voit sans son masque , elle parait appartenir à la gente masculine qu’elle prend pourtant pour cible de ses attaques. Vouloir ressembler physiquement à ceux que l’on dénigre, n’y a t’il pas là un paradoxe ?
Peut-être qu’une bonne psychothérapie lui permettrait de comprendre et d’apaiser ma misandrie. Mais je pense qu’elle cherche surtout à se faire connaitre pour vendre son bouquin. Elle dessert les vraies lesbiennes qui ne cherchent qu’à vivre leur vie et leur amour sans les bâtir sur la haine.