Racisme et propagande. Les USA de 2020 sont-ils ceux de 1960 ? [Désintox]

Après la mort de George Floyd, nous voici à plus de quatre mois du début du mouvement Black Lives Matter. Au début, il bénéficiait aux USA d’un soutien de 54 % de l’opinion américaine, il serait aujourd’hui de 39 %. En cause assurément les violences qu’il a provoquées et ce malgré d’autres bavures policières, police qui n’a rien de commun avec celle le la France (1 004 tués aux USA, contre 19 en France pour 2019).

Les événements qui ont amené le mouvement Black Lives Matter tendent à valider l’idée que les USA sont toujours racistes malgré soixante ans de réformes, de lois, de discrimination positive au profit des Noirs et autres minorités… Les événements qui ont suivi, les réactions qui ont soutenu BLM, la présentation à satiété de la part de politiques, sociologues, médias, tant aux USA qu’en Europe, d’une Amérique qui n’a pas changé d’ADN, en sont-ils la confirmation ? La contagion qui obère toute vie culturelle, sociétale, économique dans une partie du monde entier, une idéologie racialiste qui s’enkyste, en France même, doivent nous amener à dépasser l’émotion et à sonder la réalité des choses.

Depuis environ 10 ans, des informations tendent à modérer la vision des USA

Une première parue en France et peu médiatisée, et ce n’est pas la réinformation qui l’apporte, mais un article du Monde de 2012. Son titre : « Qui tue qui aux États-Unis ? ». Il se réfère pour cela à des données statistiques tenues par le Wall Street Journal.

En résumé, entre 2000 et 2010, les statistiques des meurtres aux USA révèlent que : les Blancs ont tué 4 157 Noirs ;  les Noirs ont tué 8 062 Blancs. Compte tenu des proportions des communautés noire (13 %) et blanche (64 %), un Noir a une probabilité de tuer un Blanc 9,5 fois supérieure à l’inverse…

Autre formulation, si les Blancs étaient aussi meurtriers que les Noirs, ils auraient tué pour le moins 39 000 Noirs en 10 ans. Trivialement, nous serions tentés de dire, « Il n’y a pas photo ! ». Le Monde, nous nous en doutons, a tout de suite l’explication, ce n’est pas dû à un racisme noir, mais c’est dû aux vols, en somme à la pauvreté de la communauté noire ! La disproportion est telle qu’on peut en douter. L’excuse de la pauvreté a du plomb dans l’aile, et par la suite vous en aurez un peu plus la preuve…

Les statistiques sur la criminalité en 2018 aux USA du Department of Justice

Difficiles à critiquer, les juges se répartissant entre démocrates et républicains, au moindre écart avec la réalité, sûr que les « plus démocrates que les autres » monteraient au créneau ! Elles n’ont pas grand chose de comparable avec les provocations politiques des uns et des autres. Les USA dans leur réalisme brutal ont l’avantage de pratiquer les statistiques ethniques dont nous sommes privés sur nombre de sujets… sauf lorsqu’il s’agit d’opérations devant prouver que les Français ne sont pas des gens bien, en particulier qu’ils sont racistes. Ce qui fut tenté avec les CV anonymes… Chou blanc, la démonstration fut inverse : les entreprises ayant accepté d’entrer dans l’expérience recrutaient plus de « diversité » avec des CV nominatifs et détaillés. Inconsciemment, ces entreprises favorisaient certains à compétence égale et ce n’était pas les « souche » ! Culpabilisation ? Volonté de montrer leur ouverture au vivre-ensemble ? Mais bien sûr, certains veulent encore l’imposer et refusent d’en voir l’absurdité revenant à la charge.

Pour revenir aux données US, deux tableaux sont explicites, le 12 et le 14. Les pourcentages, avec un taux de confiance proche de 95%, peu différents dans leur fond de l’exemple précédent et à huit années d’écart ou plus.

Il ne s’agit pas que des meurtres ou assassinats, mais de tous les types de criminalité (vols, agressions, viols, délits importants, etc.).

Première comparaison, les rapports (parenthèses) entre auteurs d’actes criminels et victimes relatifs au poids de la « communauté ».

  • Les Blancs 62.3% de la population : – 50.2% des auteurs d’actes criminels (==> 0,81*) – 66.5% des victimes (==> 1,07**). * rapport entre % auteurs actes criminels et % population ** rapport entre % victimes et % population
  • Les Noirs 12.0% de la population : – 21.7% des auteurs d’actes criminels (==> 1,81) – 10,8% des victimes (==> 0,90).
  • Les Hispaniques 17.1% de la population : – 14.4% des auteurs d’actes criminels (==> 0,84) – 13.9% des victimes (==> 0,81).
  • Les Asiatiques 6.3% de la population : – 2.5% des auteurs (==> 0,40) – 4.2% des victimes (==> 0,67).
  • Les autres 2.4% de la population (Blancs ou Noirs non-hispaniques non US, Hawaïens ou autres îliens du Pacifique, Amérindiens et natifs de l’Alaska, métis… ) : – 9.0% des auteurs (==> 3,75) – 4,7% des victimes (==> 1,96) .

Ainsi les Blancs sont la SEULE communauté définie à avoir une proportion de victimes supérieure à son poids dans la société américaine.

La deuxième observation est l’extraordinaire assimilation des Asiatiques, comme en France. Les Hispaniques, la 2ème communauté des USA, ne sont guère plus criminels que les Blancs et ainsi s’assimilent relativement bien. Les USA apparaissent comme une société ouverte à ceux qui le souhaitent. Les Asiatiques et les Hispaniques migrants arrivent pauvres, sans grande maîtrise de la langue mais se comportent mieux que les Noirs natifs des USA. L’excuse de pauvreté des Noirs américains s’affirme comme un faux argument…

Les Noirs sont les plus délinquants, 2 fois plus délinquants que les Blancs (1,81/0,81 = 2,23) et même que les Hispaniques (1,81/0,84 = 2,15). Les Hispaniques ont pratiquement le même comportement que les Blancs, pourtant des tensions existent avec l’immigration…

La criminalité intra-communautaire

Elle a pour réputation d’être plus importante au sein des proches, donc de la communauté, c’est le cas des Blancs 62,1% et des Noirs 70,3%. Les Hispaniques et les Asiatiques ne sont victimes des leurs que pour 45,4% et 24,1%. La criminalité inter-communautaire. Les Noirs (12% de la population) effectuent 15,3% des actes criminels contre les Blancs (3581360 X 0,153 = 547948).

À l’inverse les Blancs (62,3% de la population) effectuent 10,6% des actes criminels contre les Noirs (563940 X 0,106 = 59777). Les Noirs qui sont 12% de la population s’en prennent 9,1 fois plus aux Blancs 62,3% que l’inverse, en somme un rapport équivalent à celui des assassinats et meurtres vu préalablement… Il n’y a toujours pas photo !

S’il existe un racisme entre Noirs et Blancs, c’est d’abord celui des Noirs contre les Blancs.

On est obligé de conclure qu’il y a eu en 60 ans une inversion du racisme. Certes, il existe bien des Blancs racistes indécrottables contre les Noirs, mais ils sont minoritaires et moins violents. Les Asiatiques (6,3% de la population) sont particulièrement visés par les Noirs, 27,5% des agressions (182230 X 0,275 = 50113). C’est la seule communauté où les crimes intracommunautaires sont inférieurs aux agressions noires.

Inversement, les agressions des Asiatiques sur des Noirs sont très rares.

Les Hispaniques (17,1% de la population) subissent des Noirs 15,3% des actes à leur encontre (734410 X 0,153 = 112364). À l’inverse, c’est 7,9% des agressions sur les Noirs (563940 x 0,079 = 44551). Les Hispaniques sont bien plus victimes des Blancs : 28,2% (207103). S’il y a un racisme des Blancs, c’est à l’encontre des Hispaniques (nouveaux arrivants). Les Blancs devraient réfléchir à l’intérêt à assimiler les Hispaniques pour la stabilité de leur nation. La catégorie autres (2,4% de la population) représente 9% des agresseurs des diverses catégories, dont numériquement les Blancs en premier !

Désintox : les Blancs ne seraient pas plus victimes de crimes interraciaux que les Noirs ?

Les Blancs ne seraient pas plus victimes de crimes interraciaux que les Noirs ? France Info TV reprend ainsi les statistiques du Department of Justice 2018. Inversement, l’analyse part des victimes et non des auteurs d’agression pour les crimes intracommunautaires.

« L’analyse » s’arrête étrangement aux seuls Blancs. Il est ainsi formulé qu’il est normal que les Blancs soient ceux qui représentent le plus de victimes, car plus nombreux et du fait de 62,1% de criminalité entre Blancs (il est courant que les crimes aient surtout lieu d’abord dans le milieu familial ou proche).

L’analyse complète des données sur les victimes est à faire et comparons le pourcentage des victimes intercommunautaires au sein de chaque communauté. Les surprises ne manquent pas… Les Blancs représentent 66,5% des victimes au-delà de leur poids statistique de 62,3% du fait d’un taux de criminalité interne de 62,1%. Inversement, 37,9% sont le fait d’agressions externes à la communauté… soit 0,79% de la population blanche. (Les victimes blanches des autres communautés / l’effectif de la communauté blanche : ([3581360 X 0,379] / 171493180 = 0,0079… ) dont 0,32% par les Noirs.)

Appliquons le raisonnement aux Noirs qui représentent 10,6% des victimes pour 12% de la population totale, avec… 70,3% de criminalité interne. Inversement, 29,7% sont le fait d’agressions externes à la communauté… soit 0,51% de la population noire, dont 0,18% par les Blancs.

Pourquoi ne serait-ce pas le contraire ?

Une ethnie moins nombreuse plus agressée que son poids dans la population par l’ethnie la plus nombreuse serait plus logique, d’autant que cette ethnie (blanche) est par principe la plus raciste… Si on applique le même raisonnement aux Hispaniques qui représentent 13,9% des victimes pour 17,1% de la population, avec un taux de criminalité interne de 45,4%. 54,6% sont le fait d’agressions externes à la communauté… soit 0,85% de la population hispanique dont 0,44% par les Blancs.

Eux ont de sérieuses raisons de se sentir visés par les autres, surtout par les Blancs ! Pour les Asiatiques, 4,7% des victimes pour 6,3% de la population, avec un taux de criminalité interne de 24,1%. 75,9% sont le fait d’agressions externes à la communauté… soit 0,80% de la population asiatique dont 0,29% par les Noirs. Eux aussi ont des raisons de se plaindre !

Désintox : L’argument d’une jeunesse noire plus importante pouvant expliquer un plus grande criminalité chez les Noirs…

Faux argument : la population noire reste stable, voire diminue, aux USA, moins de jeunes que sous-entendu

Seule la population hispanique a un taux de fécondité atteignant 2. La croissance de population hispanique est donc essentiellement due à l’immigration… Les Hispaniques, plus jeunes en proportion, ne sont pas plus criminels que les Noirs, bien au contraire ; avancer l’argument d’une jeunesse noire plus importante est fallacieux.

Désintox : Le racisme de la police (blanche ! pas que…) qui tue plus les Noirs que les Blancs

Le calcul présenté ici est simple : les tués par million. Les chiffres 2017 (peu de tués indéterminés donc plus fiables, de façon générale le nombre de tués est stable, les années se suivant d’après le Washington Post).

Les Blancs : 457 pour 171 millions = 2,67 par million. Les Noirs : 223 pour 33 millions = 6,76 par million. Les Hispaniques : 179 tués pour 47 millions = 3,8 par million.

En tenant compte de la criminalité des Noirs supérieure à celle des Blancs (rappel : 2,23), on serait ramené à 3,02. Argument qui peut être retenu… mais à tenir compte que les Noirs s’en prennent plus aux Blancs qu’à tout autre, on a vu 9,1 fois plus agressifs contre les Blancs que l’inverse.

En ce qui concerne les Hispaniques (à peine plus de délinquants que les Blancs) plus victimes des Blancs que les Noirs, on ne peut dire que la police leur fasse plus de cadeaux qu’aux Noirs, au contraire.

Les conclusions

Le racisme a bien changé de sens aux USA, désormais c’est celui des Noirs à l’encontre des Blancs et des Asiatiques. Le racisme blanc vise d’abord les nouveaux arrivants, les Hispaniques, sans doute pourtant plus facilement assimilables…

La dernière conclusion est la démonstration d’une presse qui, par choix politique, gommant toute déontologie ou éthique journalistique, affirme un raccourci en guise d’analyse en opposition avec la réalité.

Illustration : Flickr (cc)
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