Une reconstitution de l’affaire Steve Maia Caniço a eu lieu ce mardi à Nantes sur les quais de la Loire, où le jeune homme a disparu lors d’une intervention policière controversée en 2019, le soir de la fête de la musique. «Les opérations techniques conduites sous l’autorité du magistrat instructeur se dérouleront sur le lieu des faits entre 14 et 18 heures», a détaillé Philippe Astruc, le procureur de la République de Rennes, où l’affaire a été dépaysée début septembre 2019.
La reconstitution s’est déroulée en plein jour, car les conditions de marées étaient équivalentes à celles de nuit du drame.
Illustration : DR
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Une réponse à “Mort de Steve Maia Caniço : une reconstitution à Nantes”
L’immersion d’un mannequin dans la Loire pourrait bien n’être qu’un stratagème destiné à apaiser l’opinion grâce à des images spectaculaires. On peut douter que le juge d’instruction espère vraiment découvrir quoi que ce soit par ce moyen largement aléatoire. A ce jour, on ne sait même pas si Steve Maia Caniço est tombé du quai Wilson ou d’un autre endroit. Seul élément certain : son corps a été retrouvé cinq semaines plus tard, mais en aval, dans un autre bras de la Loire. L’enquête devrait donc procéder à rebours à partir du lieu de la découverte. Et même si elle montrait que ce parcours surprenant n’est pas à exclure en raison des courants de la Loire, elle ne démontrerait pas qu’il s’est bel et bien produit, ni à quel moment. Apparemment, le mannequin n’a été jeté que du quai Wilson et non du quai des Antilles. Un tel essai aurait exaspéré ceux pour qui Steve Maia Caniço est forcément tombé à l’eau là où la police est intervenue. Mais dans une perspective d’enquête, il aurait été normal de l’effectuer. Si on ne l’a pas effectué, que conclure ?
Les expériences sur des téléphones portables tendent aussi à montrer que celui de la victime n’a pas livré d’indications exploitables. Car on imagine que le juge d’instruction n’a pas attendu plus d’un an pour étudier la question. Que cherche-t-il à savoir ? Où et quand exactement Steve Maia Caniço est tombé à l’eau. Ce n’est pas en jetant d’autres appareils à l’eau qu’il aura la réponse. Et si le but était d’étudier la dégradation d’un téléphone sous l’eau au bout de cinq semaines, il aurait fallu faire l’expérience en été, pour avoir à peu près les mêmes conditions thermiques, et pas à l’automne. Là encore, on peut soupçonner une mise en scène destinée à l’opinion pour pouvoir dire un jour : « voyez, on a tout essayé ».