Cette année encore, la cave du Leclerc de Saint-Brévin récidive dans le choix de se démarquer d’une offre généraliste attractive en tarifs, à l’origine de la martingale des foires aux vins. Pour cette année 2020 un nouveau cap est donné : direction les petits terroirs de poche, situés hors des radars traditionnels :
L’Ariège, les côtes Roannaises, les coteaux Charitois, le Brulhois, le Marcillac, les coteaux du Loir, l’Irancy, le Tonnerrois, Epineuil, Palette, Bellet, autant de noms à la sonorité obscure susceptible d’effrayer les aficionados de l’establishment vitivinicole. Loin des valeurs établies et des appellations ronflantes souvent porteuses de franches désillusions, une vaste sélection de plus de 30 références vous emmène dans les zones grises du vignoble français.
Tout l’intérêt de cette sélection réside dans l’opportunité de découvrir l’unicité et la forte individualité de terroirs confettis, capables d’étonner et de dépayser l’amateur sur des niveaux de prix raisonnables.
D’authentiques vins de terroir
Dans une fourchette de prix comprise entre 6 et 15 euros, les passionnés de vins inédits, trouveront de grandes signatures en mesure d’illuminer les qualités méconnues des terroirs tenus en faible estime. Mais au-delà de la bonne affaire, ce qui est mis en lumière concerne avant tout l’incroyable renouveau mis en en œuvre au sein de ces vignobles oubliés. Une révolution silencieuse qui s’est opérée à la faveur de l’installation d’une nouvelle génération de vignerons pionniers.
Autant dire que la cave du Leclerc de Saint-Brévin présente cette année d’authentiques vins de terroir façonnés par des noms qui n’ont habituellement pas le droit de cité au sein de la grande distribution. Une façon de rompre avec l’absurde frontière manichéenne qui voudrait séparer le monde des vertueux cavistes de celui de l’inique hypermarché tant décrié par un certain milieu bienpensant du vin.
Nous vous livrons en exclusivité les « bons coups » de cette sélection parallèle disponible en quantités limitées…
Brulhois, le domaine de Boiron
Boiron est la propriété de Francis Cabrel, toutefois ce vin est bien éloigné de l’univers people car l’intéressé garde la plus grande discrétion vis-à-vis de sa propriété qui a gagné un fort crédit sans recourir à la célébrité de son géniteur. Le frère de Francis Cabrel, Philippe, est aux commandes du chai et ce dernier a su au fil des années, tirer le meilleur parti d’une ligne très noire et concentrée. Les vins ont su acquérir au fil du temps une douceur stupéfiante dans le grain du tannin. Merlot et malbec arborent des notes foncées de cacao et d’expresso sur une intensité de flaveurs unique qui se prolonge sur la cerise amarena pour la grande cuvée. Exceptionnel !
Marcillac, domaine Laurens
Le domaine Laurens a toujours tenu le haut du pavé dans le Marcillac, la cuvée de Flars constitue un modèle du genre qui permet notamment de plonger dans les dessous aromatiques d’un cépage autochtone : le fer-servadou dit mansois. Celui-ci a forgé le caractère distinctif des vins de cette appellation de l’Aveyron. Le vin est complet grâce à son élevage de 12 mois, mais sa solidité de structure se concilie avec une vraie finesse aromatique, reconnaissable dans ce subtil arrière-plan d’amande douce et des senteurs de noyau de cerise si caractéristiques du cépage.
Charente Périgourdine, domaine Marvelan
Installé dans les confins de la Charente, la micro-exploitation d’Olivier Pucek donne naissance à d’incroyables gamays de compétition à la concentration inouïe. Les vins riches, pourvus d’une matière hors norme pour ce cépage, profitent de rendements dérisoires et d’un élevage luxueux magnifiquement intégré à la générosité des jus.
Pécharmant, domaine de Corbiac
Il s’agit véritablement du joyau de cette appellation prisé pour ses vins solidement constitués mais qui peuvent souffrir parfois d’un manque de subtilité. L’héritier de la famille descendante des Cyrano de Bergerac vinifie un pécharmant très abouti dans le style Sud-Ouest grâce à une superbe profondeur de fruit et un élevage bien ajusté.
Côtes Roannaises, domaine Vial
A l’évidence ce sont les blancs élaborés à partir de viognier ou de chardonnay qui s’imposent avec maestria sur ce terroir granitique. Au premier chef, le viognier, irrésistible par ses arômes floraux légèrement capiteux il se cambre sur une vivacité appréciable qui le distingue de ses homologues sirupeux de l’Ardêche …. Rapport qualité/prix éblouissant à moins de 7€
Ariège, Coteaux d’Engravies :
Ce domaine né il y a une petite décennie défend l’expression sans concession d’une syrah montagnarde au fruit pur et droit doté d’une grande vivacité aromatique. Vivifié par une acidité qui articule avec justesse la matière riche et dense, le vin s’étire sur une étonnante sensation de fraicheur mentholée et poivrée. Authentique vin de lieu.
Palette, domaine Henri Bonnaud
Le grand château Simone éclipse habituellement de sa superbe les autres challengers de cette mini appellation sise au pied de la montagne Sainte-Victoire près d’Aix-en-Provence. Parmi cette poignée de propriétés, Le domaine Henri Bonneau tient le rang d’outsider et tend à s’imposer sur l’illustre propriété de la famille Rougier par des rouges aux élevages mieux calés et qui affichent une tenue en bouche souveraine.
Bellet, château de Crémat
Ce terroir aménagé en petites terrasses est enserré dans les extensions de l’agglomération niçoise et doit composer de fait avec un environnement urbain hautement spéculatif pour garantir sa survie. Le château de Crémat, installé dans un magnifique château de la Riviera au style belle époque, a retrouvé tout son lustre grâce aux énormes investissements financiers consentis par son richissime propriétaire néerlandais Cornelis Kamerbeek (qui a vendu depuis). Le vin rouge se particularise par la présence de l’endémique braquet et offre une opulence épicée somptueuse, il est reconnu comme étant l’un des meilleurs vins provençaux.
Foire aux vins du Leclerc de Saint Brévin, jusqu’au 10 octobre
Raphno
Illustration : DR
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