La brocante des Trois jours de Viarme à Nantes, finalement maintenue, s’est tenue le week-end dernier à Nantes. Plombée par des trombes d’eau le samedi – nuancées par un temps clément le dimanche, elle a permis à des brocanteurs de s’en sortir, d’autres moins. Très apprécié en revanche, le geste de l’organisation de ne pas faire payer les brocanteurs habitués à venir le samedi.
« Heureusement qu’on ne paye pas ! ça fait plusieurs centaines d’euros à ne pas sortir, ça change tout », s’exclame un brocanteur. « Oui, on a plutôt bien bossé, dans la mesure où on s’attendait à ne rien faire ». Un autre ajoute : « j’ai mis des objectifs très bas, je les ai dépassés, je suis content. Puis dimanche il a fait beau, j’ai pu m’étaler, donc bien vider les stocks ». Plus bas sur la place, un autre habitué du samedi affirme « avoir bien bossé ».
Un de ses collègues ajoute : « on a des petits prix, donc c’est plus facile. Les gens prennent car ce n’est pas cher. Ceux qui vendent peu et profitent de cette brocante pour mettre des prix pour se refaire, eux, n’ont rien fait ». Effectivement. Un brocanteur angevin explique : « les petites merdes à cinq, dix euros, c’est parti. Mais le reste, non. J’ai vidé la moitié du camion, et je repars avec. En Belgique, quand on fait un déballage, on vide tout le camion et on repart avec la moitié, y a des allemands, luxembourgeois, anglais, hollandais, et ils achètent ».
Plombés par l’abandon des salons, mais aussi de grosses brocantes comme la braderie de Lille, nombre de brocanteurs et d’antiquaires se reportent sur des déballages en Belgique pour passer l’automne. « D’autant qu’on voit bien qu’en France les gens ont peur, ils n’achètent plus rien. Et ça a un effet domino – comme je ne vends rien, je n’achète plus rien jusqu’à Noël, nada », coupe un antiquaire de Loire-Atlantique.
A Paris, « aux puces de Saint-Ouen, c’est dramatique. Le samedi y a encore un peu de monde, mais le dimanche et surtout le lundi, rien. Beaucoup de boutiques restent fermées, ça ne sert à rien d’ouvrir pour le peu de clients qu’il y a, les étrangers ne sont pas là ». Ce qui fait les affaires d’amateurs d’art avertis : « les puces, je n’y allais jamais, trop cher. Mieux vaut aller à Bruxelles, y a de la belle came pour des prix raisonnables. Mais maintenant, j’y vais de temps à autre. Comme il n’y a plus d’étrangers, ils sont bien obligés de vendre aux français, et donc d’adapter leurs prix. C’est le moment ».
Louis Moulin
Illustration : DR
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