Vouloir être présent à toutes les consultations électorales n’est pas forcément une bonne idée. Aux récentes élections sénatoriales, les Insoumis étaient absents en Bretagne, mais le Rassemblement national, lui, figurait sur la ligne de départ oubliant lucidité et réalisme…
Les militants de la France insoumise sont des gens prudents. Ils ont compris que les élections sénatoriales constituaient une compétition qui n’était pas faite pour eux. Pour briller à cette occasion, il faut en effet posséder une petite armée d’élus locaux (maires, adjoints, conseillers municipaux) ; ce qui n’est pas le cas des insoumis. En restant sur le banc de touche, ils ont évité une déculottée et réalisé des économies. Donc pas de liste LFI dimanche 27 septembre dans les Côtes-d’Armor, le Finistère et l’Ille-et-Vilaine.
Au Rassemblement national, le raisonnement fut différent puisque le parti de Marine Le Pen avait tenu à présenter des listes dans les trois départements bretons concernés. Résultat des courses : 22 voix (1,29 %) sur 1 704 suffrages exprimés dans les Côtes-d’Armor (Gérard de Mellon) ; 35 voix (1,55 %) sur 2 258 suffrages exprimés dans le Finistère (Renée Thomaïdis) ; 69 voix (2,70 %) sur 2 558 suffrages exprimés en Ille-et-Vilaine (Gilles Pennelle). La leçon apparaît simple : les grands électeurs ne votent pas comme le « grand public » ; ils incarnent le Système au niveau local et, de ce fait, votent pour la « droite » ou la « gauche ».
On pourra observer que le RN aurait pu également s’abstenir de présenter des listes aux dernières élections municipales dans les grandes métropoles bretonnes. Là, le parti populiste était assuré de connaître une sévère défaite pour des raisons sociologiques. En effet, les classes populaires, qui constituent sa base électorale, font défaut aussi bien à Nantes qu’à Rennes. Résultat des courses pour ces municipales : 4,76 % pour la première et 4,21 % pour la seconde. Une mauvaise affaire financière puisque, d’après le code électoral, « il est remboursé aux candidats le coût du papier, l’impression des bulletins de vote, affiches et circulaires, ainsi que les frais d’affichage » (article L 242) mais ces dépenses ne sont remboursées qu’aux listes « qui ont obtenu au moins 5% des suffrages exprimés » (article L 243). Voilà des dépenses qui viendront dégrader un peu plus la situation financière du RN. « L’exercice 2018 de ses comptes affichait des dettes grimpant à 24,4 millions d’euros et une perte de 2,4 millions sur l’année et de 19,2 millions d’euros en cumulé sur sept ans » (Le Monde, vendredi 25 septembre 2020).
Bernard Morvan
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3 réponses à “Les notables ne votent pas pour le Rassemblement national”
Les abstentionnistes ont vocation à grossir les rangs de ceux qui considèrent que le règne des partis n’a plus lieu d’être.
Si après le 29 mai 2005 les élections sont encore validées, elles sont on ne peut plus illégitimes, alors à quoi bon voter puisque la mascarade à déjà 15 ans d’existence et que la réputation de la classe politique de ce pays n’est plus à faire.
Elle ne peut que gagner du temps avant le grand départ.
Voilà le genre d’article qui donne raison à tout ceux qui disent à quoi bon! Bilan pays de larves soumises .Le RN a raison même s’il se fait tailler par les bretons .
les electeurs de rn n’ont rien compris ! il faut quitter la zone euro les abstentionnistes sont aussi demeurés et font le jeu de macron ! attention grosse casquette de lendemain electoraux !