Le Drian connaît la recette du « grand projet régional mobilisateur »

Avec Jean-Yves Le Drian, les choses étaient faciles aux élections régionales. On ne votait pas « gauche » ou « PS », mais Le Drian – le seul homme politique que les Bretons connaissent pour le voir fréquemment dans les journaux et à la télévision. Qui soutiendra-t-il en mars 2021 ?

Les élections municipales sont derrière nous, les élections sénatoriales appartiennent maintenant au passé – en Bretagne, seuls les départements des Côtes-d’Armor, du Finistère et de l’Ille-et-Vilaine étaient concernés -, les professionnels de la politique regardent maintenant en direction des prochaines élections régionales qui auront lieu en mars 2021.

Les uns et les autres aimeraient bien savoir qui Jean-Yves Le Drian soutiendra. Loïg Chesnais-Girard, qui lui a succédé au poste de président du conseil régional en juin 2017, ou bien une liste LREM ? À moins que, répondant au vœu d’Emmanuel Macron, le « duc de Bretagne » pousse à la création d’une liste mi-figue mi-raisin : Chesnais-Girard et ses copains « socialistes » faisant alliance avec les marcheurs ; ce qui correspondrait à la recette utilisée par Le Drian dans le passé. Si le ministre des Affaires étrangères n’a pas encore tranché, il insiste sur l’importance du projet : « J’ai toujours fonctionné de manière identique. Il faut d’abord qu’il y ait un grand projet mobilisateur. Et autour, un rassemblement d’ouverture… » (Le Parisien, dimanche 27 septembre 2020). Bien entendu, Le Drian demeure un « homme de gauche »… Un homme de gauche à la sauce Le Drian, c’est une race bien particulière…

Qui aura le soutien de Le Drian ?

Donc le ministre Le Drian ne sait pas encore qui il soutiendra aux prochaines élections régionales. On peut rappeler qu’aux municipales de mars, il avait soutenu, à Lorient, le candidat LREM, Laurent Tonnerre, un ancien socialiste. Très timidement, en faisant le service minimum. Finalement, la liste de droite conduite par Fabrice Loher avait mis fin à un règne de 55 ans de la gauche à Lorient. Ce dernier avait même eu droit à une petite surprise la veille du second tour : d’abord un SMS signé Le Drian, ensuite un appel téléphonique du ministre : « Il m’a signifié qu’il était de tout cœur avec moi et- qu’il serait à ma disposition pour m’aider à gérer les futurs dossiers lorientais. » (Le Télégramme, Lorient, lundi 29 juin 2020). Explication fournie ensuite par Jean-Yves Le Drian : « La campagne était close et les dés étaient jetés. Aucune influence des électeurs lorientais n’était possible à ce stade, il est donc difficile de parler de « soutien ». Mais oui je me suis permis la courtoisie de lui souhaiter « bonne chance » comme deux anciens combattants qui proclament la paix des braves. J’ai surtout voulu le rassurer sur ma disponibilité à continuer à servir Lorient, comme je l’ai fait pendant vingt-deux ans aux côtés de Norbert Métairie. » (Ouest-France, Bretagne, vendredi 3 juillet 2020). Certes Le Drian oublie de préciser que son dauphin Métairie figurait à la dernière place de la liste « de gauche » conduite par Bruno Blanchard. Sans oublier la liste « Lorient en commun » dirigée par Damien Girard et soutenue par le PS. Point commun de tous ces personnages : ce sont des héritiers de Le Drian…

Il est amusant de le voir souligner l’importance du « grand projet régional mobilisateur ». En effet, aux régionales de décembre  2015, alors que Le Drian était ministre de la Défense nationale, on ne vit pas la trace d’un « grand projet ». Le facteur apporta une carte postale  aux électeurs en guise de journal électoral. Au second tour, la profession de foi résumait le « projet » en cinq fondamentaux : «  Créer de la richesse par nos entreprises pour l’emploi durable, former chacune et chacun pour qu’il trouve sa place dans la métamorphose économique, assurer la transition écologique, dynamiser notre culture, mettre en œuvre toutes les formes de désenclavement. » Bref, Marc Le Fur aurait pu reprendre à son compte toutes ces généralités.

Bernard Morvan

Crédit photo : Flickr (cc) :
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Une réponse à “Le Drian connaît la recette du « grand projet régional mobilisateur »”

  1. Vince dit :

    LE GRAND PROJET, le vrai, ou plutôt UN vrai, … c’est un rêve, … la réunification avec la résurrection du CELIB … mais là, il faudrait des Têtes …
    Lecoq Gadby existe toujours mais où sont les Têtes … ?

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