Pour le sonneur Yannick Martin, le métissage, une obligation ?

Métissez-vous ordonnerait presque le sonneur Yannick Martin dans un entretien donné à France 3 Bretagne.

Celui-ci, professeur d’éducation musicale au collège Sainte-Jeanne-d’Arc de Gourin, avait été au cœur d’une affaire judiciaire impliquant Boris Le Lay, qui avait écopé d’une peine de 18 mois de prison avec sursis puis de 6 mois de prison ferme en 2011 pour avoir, évoquant le sonneur, déclaré qu’il n’existait pas historiquement de Celtes noirs, ce qu’aucun historien n’a démenti jusqu’ici. Poursuivi par Yannick Martin, mais aussi par les traditionnelles ligues de vertu, ainsi que par Mona Bras, Boris Le Lay avait également écopé de lourdes amendes.

Dans l’interview donnée à France 3 Bretagne il y a quelques jours, le sonneur, d’origine colombienne (mais aussi nigériane si l’on remonte son arbre généalogique) et adopté par des Bretons, déclare lorsqu’il est interrogé sur sa couleur de peau et sur la curiosité que cela a pu susciter de voir un sonneur de bombarde noir dans un bagad : « La musique, c’est du métissage, c’est du mélange. À partir du moment où on ne comprend pas ça, où on ne souhaite pas mélanger la culture dans laquelle on est, la culture bretonne avec une autre culture, on n’avancera pas. Ce n’est même pas une question, c’est une obligation de le faire. »

Remarquons que la déclaration, apologie du métissage – et donc in fine de la disparition culturelle et ethnique de ceux qui se métissent sur plusieurs générations – n’a pas provoqué la même levée de boucliers que concernant l’existence de Celtes noirs.

Mais Yannick Martin a d’autres projets (plus politique ?) en tête comme le rapporte le journaliste de France 3 : Avec son frère jumeau, Tangi Josset (adopté aussi par une famille bretonne), il travaille désormais sur un nouveau projet baptisé « Slavery ». « Slavery c’est un spectacle, un concert d’1 h 30 qui va être monté autour de musiciens afro-américains. On voulait avoir autour de nous ces musiciens qui sont descendants d’esclaves, qui ont grandi dans cette culture. Nous on l’est aussi, pas du même endroit. On veut ce projet avec les bombardes. On va apporter à leur touche musicale notre touche musicale à nous. Ce mariage fait qu’on fera avancer la musique. On fera surtout avancer le fait que les bombardes soient reconnues à travers le monde. »

L’histoire ne dit pas si les Bretons qui assisteront au spectacle se mettront à genoux, et se flagelleront pour faire repentance… à moins qu’ils aient lu la mise au point récente de Bernard Lugan sur l’esclavage en Afrique dans l’histoire ?

Illustration : DR
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Une réponse à “Pour le sonneur Yannick Martin, le métissage, une obligation ?”

  1. Pschitt dit :

    Ce musicien peut bien jouer de son instrument comme il en a envie, fût-ce pour le galvauder. Mais qu’il présente une tentative de gloubi-boulga musical comme une « obligation » serait franchement abusif si ça n’était pas tout simplement ridicule. Pour qui se prend-il ? Si encore le monde musical le tenait pour un artiste de premier plan, il pourrait livrer une opinion d’expert, mais ça n’est même pas le cas…

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