Julian Alaphilippe est champion du monde 2020 de cyclisme. Au terme d’une course folle, disputée le 27 septembre 2020, le Français a été sacré après un joli numéro devant Van Aert et Hirschi. Comme un symbole, les trois coureurs les plus offensifs de la saison réunis sur un podium.
Tout avait commencé 258 km plus tôt, sur les terres italiennes et automobiles d’Imola, tombeau du mythique pilote de F1 Ayrton Senna. L’équipe de France ne faisait pas figure d’épouvantail cette année. Julian Alaphilippe était décrit comme étant un niveau en dessous de l’an passé quand il volait sur le cyclisme avant qu’un certain Wout Van Aert ne vienne lui disputer la palme.
Et pourtant, les choix de Thomas Voeckler, sélectionneur et fin tacticien, se sont révélés géniaux. Pas de noms ronflants à côté d’Alaphilippe. Juste une équipe fabriquée pour l’amener dans la dernière bosse, à 12 km de l’arrivée. Et à partir de 50 km de la ligne, lorsque la course s’est réellement emballée, on a vu les Quentin Pacher, les Madouas, les Molard, les Peters se sacrifier littéralement pour préparer le casse du siècle.
Peloton écrémé, fatigué. Attaque de Pogacar qui roulera en tête quelques kilomètres avant d’être repris par une meute, par un plateau royal (Van Aert, Fuglsang, Woods, Nibali, Landa, Roglic, Kwiatowski, Valverde, Hirschi…tout le gratin du cyclisme réuni à la poursuite de l’arc en ciel…). Dans la dernière bosse, certains tentèrent, trop tôt.
Puis arriva Julian Alaphilippe, auteur d’un effort violent, sidérant, à quelques centaines de mètres du dernier sommet, face auquel personne n’a pu répondre. 10 secondes d’avance, puis 15, sur quelques rescapés en chasse derrière, mais ne voulant pas trop en faire non plus, l’épouvantail Van Aert étant dans le lot et menaçant de régler tout ce petit monde au sprint. Puis de nouveau 10 secondes…ils reviennent…mais non, finalement Julian ne peut pas être repris.
Pas lorsque l’on a perdu son Papa il y a quelques mois et qu’on veut lui offrir, de là où il est, un moment de bonheur et de fierté. Pas lorsque l’on a la rage de vaincre et l’envie de remettre les points sur les I vis à vis de concurrents qui ont bousculé Julian depuis quelques semaines notamment sur les routes du Tour ou lors des premières classiques.
Et le voila qui franchit la ligne à Imola, plein de larmes, plein d’émotion, plein de joie. Bravo Julian Alaphilippe. La France n’avait pas eu ce titre de champion du monde depuis un autre grand, Laurent Brochard, dans les années 90. Il l’a fait. L’aboutissement d’une carrière qui s’annonce pourtant encore longue, et sans aucun doute pleine de victoires.
Même si c’était sans doute la bonne année pour l’emporter, eu égard de la meute de jeunes talents qui ont la bave aux lèvres et qui se bousculent pour tout décrocher dans les prochaines années.
Bravo Julian, tu as fais vibrer les amateurs de cyclisme en ce dimanche gris annonçant le retour de l’automne. Bravo champion, et à très vite, sur les routes des classiques à venir à la chaine !
Yv
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