Le plan de relance de 2 milliards d’euros initié par le gouvernement et destiné à la culture fait la part belle à Paris au détriment du reste de l’Hexagone.
Culture : une enveloppe pour sauver le secteur
Une enveloppe de 2 milliards d’euros pour remettre à flots un secteur culturel français sinistré par le Covid-19, voici donc la teneur du plan de relance initié par le ministère de la Culture et annoncé le 3 septembre dernier par le Premier ministre Jean Castex.
Lors de l’annonce du plan, les professionnels de la culture dans leur ensemble se sont dits confiants. Mais, à y regarder de plus près, ce sont surtout les grands opérateurs parisiens qui sont les plus favorisés quant à l’attribution de la somme.
Dans le détail, sur ces 2 milliards d’euros alloués, 614 millions sont destinés au patrimoine. Pour le ministère de la Culture, il s’agit d’une « relance alliant activité dans les territoires et attractivité de la France ».
Un plan de relance de 2 milliards d’euros « parisiano-centré » ?
Concernant ces 614 millions d’euros, le soutien à la reprise d’activité des établissements publics patrimoniaux soutenant l’attractivité et le rayonnement international de la France se fera à hauteur de 334 millions d’euros.
Parmi ces établissement publics, une grande partie est située en région parisienne, du musée du Louvre (46 millions d’euros prévus) au château de Versailles (87 millions d’euros) en passant par le musée d’Orsay et de l’Orangerie et le Centre Pompidou. Des établissements traversant aujourd’hui « une crise sans précédent, qui affecte leur modèle économique et culturel » selon les mots du ministère de la Culture. Qui considère leur rôle comme « essentiel en termes de rayonnement international et d’attractivité de la France et de locomotive du tourisme ».
Les miettes financières pour les régions
Un autre symbole de cette répartition budgétaire très favorable à Paris est le volet dédié au spectacle vivant subventionné. Sur un total de 206 millions d’euros, les six opérateurs nationaux se répartissent 126 millions d’euros et l’Opéra de Paris bénéficie à lui seul de 81 millions d’euros…
Comme le déplore Nicolas Dubourg, directeur du Théâtre La Vignette de Montpellier et président du Syndeac (syndicat des entreprises artistiques et culturelles), « Tous les moyens sont concentrés sur les grands équipements de la capitale. Le déséquilibre entre Paris et les régions est inacceptable ».
Des régions où les collectivités territoriales vont devoir se débrouiller pour financer la relance culturelle. Une situation qui n’a rien de vraiment surprenant lorsque l’on se rappelle qu’en 2019, le magazine L’Express rapportait que le ministère de la Culture dépense chaque année en moyenne 139 euros par habitant en région Île-de-France. Une somme qui tombe à 15 euros pour les autres régions de France. Soit un rapport de 1 à 9 au profit des Franciliens… La crise du Covid-19 ne semble pas changer la donne.
AK
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