Malgré des effectifs notoirement insuffisants et une réponse judiciaire très insatisfaisante – qui donne parfois une réputation de laxisme au ressort judiciaire de Nantes, la police est sur tous les fronts, et notamment celui de la lutte anti-stupéfiants, remise sur le devant de la scène par le ministre de l’Intérieur.
Il ne sera jamais que l’énième à avoir eu l’idée de lutter contre les stupéfiants pour tenter d’enrayer la délinquance et laisser une trace de son passage.
Ce 22 septembre, une centaine de policiers accompagnés d’agents de la DIRECCTE, de l’URSSAF et autres ont débarqué pour contrôler les commerces de la place Mendès France à Bellevue, un quartier «sensible » partagé entre Saint-Herblain et Nantes. La place est connue pour être un haut lieu du trafic de drogues – pas moins de quatre bandes se partagent la place –, plusieurs fusillades ont eu lieu ces dernières années sur la place ou à ses abords immédiats, et les forces de l’ordre ont des raisons de penser que certains commerces puissent, parfois contre le gré des commerçants, servir de base arrière au trafic de drogue.
Dans les parties communes d’un immeuble, les forces de l’ordre ont trouvé 100 grammes de résine de cannabis [660 € à la revente au détail] cachés dans des colonnes sèches. Un jeune homme a aussi été interpellé avec près de 4000 € en liquide dans sa sacoche. Quatre hommes ont aussi été interpellés dans une voiture qui contenait de la résine de cannabis et des dizaines de sachets de conditionnement, aux couleurs des Angry Birds, que les forces de l’ordre soupçonnent d’être utilisés pour emballer les doses de drogue. Quinze personnes en tout ont été interpellées, principalement pour détention de produits stupéfiants.
Ce genre d’opération à Bellevue a déjà été effectué les semaines précédentes – le 15 septembre à Bellevue, ce sont 46 agents de la police nationale et de la police municipale de Saint-Herblain qui ont été mobilisés ; trois personnes ont été interpellées, 9 halls d’immeuble fouillés. Le 8 septembre, 30 policiers étaient mobilisés et 6 immeubles fouillés. Ces opérations ont comme objectif affiché de perturber le trafic de drogue, « mais on ne se fait pas d’illusion : ça recommence dès qu’on s’en va, et on ne peut pas y être 24h/24. Ce sont les trafiquants qui tiennent les quartiers et les font vivre, pas nous », commente, désabusé, un policier nantais.
Louis Moulin
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