Parmi les victimes économiques de la crise sanitaire, les guides conférenciers professionnels qui pâtissent de l’absence de touristes étrangers en France suite aux mesures restrictives.
Tourisme : des guides traducteurs inquiets
Suite à la crise du Covid-19, quel avenir pour les professionnels du tourisme en France, tout particulièrement pour ceux dont l’activité relève exclusivement des touristes étrangers ?
Pour exprimer leur scepticisme face à ce futur incertain, des guides conférenciers professionnels organisaient une manifestation le 19 septembre à Rennes afin d’alerter sur les difficultés du secteur. Ils étaient donc une vingtaine à se réunir sur les marches de l’opéra à l’occasion des journées du patrimoine.
Des guides conférenciers dont 80 % travail se fait en langue étrangère, le marché en langue française ne représentant que 20 % de l’activité. Or, avec l’imposition de quatorzaines à l’aller et au retour de voyage aux touristes chinois mais aussi américains encore australiens, ces derniers se sont montrés très rares en France durant la saison estivale.
Dans cette situation, les guides conférenciers sont donc parmi les premiers impactés face à l’absence de touristes étrangers. Le manque à gagner est énorme et certains esquissent déjà la question de la reconversion professionnelle.
À quand le redémarrage pour les touristes étrangers ?
Plus qu’un cri de détresse, les manifestants souhaitent surtout l’obtention d’une année blanche de la part de l’État, permettant ainsi la prolongation de leurs droits au chômage jusqu’en 2021. Un modèle calqué sur celui des intermittents du spectacle auquel les guides n’ont pas encore accès. Ils attirent aussi l’attention sur le fait qu’ils contribuent, à leur manière, à la valorisation du patrimoine hexagonal et ont donc leur rôle dans l’économie touristique nationale en générant également de l’activité pour les restaurateurs et les hôteliers.
Avec les mesures de restriction sanitaire liée au Covid-19, les visites de groupes ont donc connu un coup d’arrêt pour ces guides conférenciers qui sont aussi confrontés aux limitations de regroupement. Par exemple, il n’est plus possible de réunir plus de 10 personnes au Mont-Saint-Michel actuellement et les visites ne peuvent se faire que de façon dynamique. De plus, pour ces guides aux employeurs multiples (autocaristes, groupes scolaires, etc.), impossible d’avoir accès au chômage partiel.
À quel horizon peut-on espérer un retour des touristes étrangers en France ? Pour certains, il pourrait être nécessaire d’attendre 2023, le temps que le trafic aérien reprenne progressivement une fois une un vaccin contre le coronavirus disponible. Mais, encore faut-il que le taux de remplissage des avions soit suffisamment important pour que les tour-opérateurs proposent des tarifs attractifs. Beaucoup de conditionnel donc pour une profession qui n’aura peut-être pas les moyens de patienter jusque-là.
AK
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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