L’Université de Glasgow a inauguré mercredi 16 septembre un Centre de recherche sur le fantastique et l’imaginaire. C’est une première mondiale.
Le Centre for Fantasy and the Fantastic réunit une concentration inégalée d’universitaires spécialistes du domaine. Il proposera des activités de recherche, de diffusion, d’échange et de formation. Il s’intéresse à toutes les expressions du fantastique et de l’imaginaire dans la littérature, la peinture, l’illustration, les jeux vidéo, le cinéma et la télévision, etc.
Installé au College of Arts de l’Université, le centre entend s’imposer comme la référence mondiale en matière d’études sur le fantastique. Il compte attirer des spécialistes de premier plan ; plusieurs doctorants travaillent déjà sur le sujet à l’université de Glasgow. Il mettra en relation les universitaires et la communauté internationale du fantastique pour réfléchir à ses enjeux intellectuels, culturels et sociaux.
De nombreux thèmes de recherche sont déjà prévus : théorie du fantastique, langages imaginaires, fantasy et anthropocène, le fantastique dans les médias, gothique et imaginaire, etc.
Un cadre prédestiné
Le Centre est dirigé par Dimitra Fini et Rob Maslen. D’origine grecque, Dimitra Fini a obtenu un PhD à Cardiff University et enseigné à Cardiff Metropolitan University. Elle a rejoint Glasgow en 2018 comme chargée de cours senior en fantasy et littérature pour enfants. Spécialiste reconnue de J.R.R. Tolkien, elle s’intéresse aussi aux identités celtiques et à la « celticité » inspirée par les mythes irlandais et gallois dans le fantastique pour enfants.
Robert Maslen, docteur en anglais de l’université d’Oxford, chargé de cours senior en littérature anglaise, est spécialiste du fantastique et de la littérature moderne. Il a déjà créé voici cinq ans, à Glasgow, le premier master mondial en littérature fantastique. Il est l’auteur de quatre livres dont deux consacrés à Shakespeare.
L’Université de Glasgow était un cadre tout indiqué pour la création d’un tel centre : ses bâtiments néo-gothiques lui donnent un petit côté « Poudlard » (plusieurs films y ont été tournés, en particulier des épisodes de la série télévisée Outlander, située dans l’Écosse du XVIIIe siècle). Mais elle est aussi renommée pour l’excellence de ses travaux de recherche dans de nombreux domaines.
Un retentissement déjà international
Le discours inaugural a été prononcé par l’éditrice et auteure américaine Ellen Kushner, connue des lecteurs français pour Thomas le Rimeur et À la pointe de l’épée. « La tradition du fantastique dans l’art et la littérature est bien plus profonde et complexe que beaucoup de gens ne le réalisent », a-t-elle souligné. « Je suis absolument ravie de la création de ce Centre dirigé par une équipe remarquable d’universitaires savants et passionnés. »
Fondatrice du Centre de l’imaginaire arthurien en forêt de Brocéliande, et auteure de nombreux ouvrages sur la mythologie celtique, Claudine Glot s’est réjouie de l’ouverture du Centre for Fantasy and the Fantastic : « Une bonne nouvelle ? Mieux que ça, un faisceau de bonnes nouvelles, d’espoirs, de projets sûrement… Bravo à toutes et tous, et plein de souhaits sur vous. »
Des renseignements sont disponibles sur le blog et la chaîne YouTube du Centre.
E.F.
Illustration : [cc] University of Glasgow, photo Mike Peel (www.mikepeel.net) via Wikimedia Commons
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V