En Espagne, les enfants qui se sont peu souciés du sort de leurs parents durant le confinement risquent de le regretter : le nombre de personnes âgées souhaitant déshériter leur descendance après s’être senties abandonnées a fortement augmenté.
Covid-19 : certains Espagnols ont peu apprécié l’ingratitude de leurs descendants…
Si la pandémie de Covid-19 a révélé les limites des systèmes de santé dans plusieurs pays européens, particulièrement en France, elle a aussi mis au grand jour une autre faille de nos sociétés, à savoir la solitude de beaucoup de personnes âgées.
Des anciens qui ont parfois ressenti un sentiment d’abandon de la part de leurs enfants durant les longues semaines de confinement. En Espagne, pays où la notion de famille est traditionnellement très forte, un nouveau phénomène a lieu depuis quelque temps : des seniors cherchent à déshériter leur progéniture, considérant que cette dernière les a abandonnés durant l’épisode de coronavirus du printemps.
L’hebdomadaire L’Express rapporte ainsi que l’Union démocratique des retraités, un organisme basé à Madrid, est sollicité plusieurs fois par jour par des retraités souhaitant déshériter leurs enfants. Un autre organisme espagnol indique quant à lui que les demandes en la matière ont été multipliées par trois entre les mois de mars et de juillet 2020 par rapport à la même période en 2019.
Espagne : une maltraitance psychologique à prouver pour déshériter
Si l’Espagne était réputée jadis pour ces grandes réunions familiales, cette solidarité intergénérationnelle s’est visiblement érodée durant le confinement, lequel s’est étendu de la mi-mars à la fin du mois de juin et a été l’un des plus stricts au monde avec seulement trois heures de sortie accordée par jour pour les personnes âgées de plus de 70 ans.
Des journées sans fin pour une partie des seniors abandonnés par leurs enfants, ne pouvant donc compter sur leurs visites et leurs appels.
L’heure serait donc à la vengeance pour certains qui ont décidé de priver leur descendance de leur patrimoine. Mais si l’abandon des parents a déjà fait l’objet de sanctions par le passé dans la jurisprudence espagnole, il est nécessaire de prouver la maltraitance psychologique subie ou l’abandon effectif avant de pouvoir déshériter ses enfants.
AK
Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V