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Un détenu transgenre de la prison pour femmes de Rennes porte plainte contre FO Pénitentiaire

Nous avons publié un article intitulé « Ça chauffe dur dans les prisons de Nantes et de Rennes » début juin 2020 qui relatait plusieurs tensions et agressions dans les prisons de Rennes et de Nantes, et notamment le cas d’un détenu transgenre accusé d’avoir semé la pagaille dans la prison pour femmes, après avoir mal pris la demande d’une surveillante d’écourter sa communication téléphonique et de rentrer dans sa cellule. 

Nous avons reçu il y a quelques jours le témoignage de ce détenu transgenre, Emma L., qui affirme avoir porté plainte contre le syndicat FO pénitentiaire pour « diffamation et discrimination », à la suite de cette affaire et des propos tenus à son sujet. Nous vous proposons de découvrir son point de vue ci-dessous, fidèle à notre volonté de donner la parole à tous et à nos lecteurs de se faire leur opinion.

Je m’appelle Emma, je suis transgenre, J’ai été détenue au centre pénitentiaire des femmes de Rennes, entre décembre 2018 et août 2020 où j’ai subi des violences répétées par le personnel pénitentiaire, la direction et les détenues.

En décembre 2018 j’arrive au centre de détention des femmes de Rennes, où je suis intégrée à la maison d’arrêt de Rennes ; mon entrée a débuté par une fouille au corps avec palpation, Quand je suis arrivée je ne me sentais pas bien, on ne m’a pas donné mes hormones comme il se doit, car le docteur S a refusé pour des raisons qui la concernent. Elle m’a appelé Monsieur en plein rendez-vous.

En janvier 2019 et février 2019, Monsieur B, directeur de la prison des femmes de Rennes s’est permis, de m’insulter en donnant son avis sur mes organes génitaux, à la suite de quoi j’ai été mise au quartier disciplinaire, ainsi qu’au quartier d’isolement pour une période totale de 8 mois, car Monsieur le directeur m’a dit très frontalement qu’il pensait que j’avais un sexe masculin.

Sans mes hormones, ma transformation était compliquée psychologiquement et physiquement, d’autant qu’en isolement on est maltraitée : violences et brimades par les surveillantes, pas le droit de sortir, pas le droit aux activités, c’était ce qu’ils appelaient le « régime de contrôle ».

La seule activité à peu près autorisée était le sport, pour toute autre activité il fallait demander l’accord du chef de détention. Les femmes qui se retrouvent en isolement perdent leur travail ou ne peuvent pas travailler, je suis restée un an et demi sans travail à cause des refus répétés du Directeur de la prison. J’ai passé ma détention entre quartier disciplinaire et isolement et de temps à autre au centre de détention quand le personnel ne trouvait plus de motif à me mettre à l’isolement Je tiens à vous préciser que j’ai vu plusieurs filles aller en isolement à la demande du directeur du centre pénitentiaire des femmes de Rennes ou sur simple décision du chef de détention, et cela m’est arrivé à la fin de ma détention au sein du CPF, sans motif valable. En ce qui concerne les violences, après une tentative de suicide, j’ai été mise à l’isolement ce qui a généré chez moi une incompréhension mêlée à un sentiment d’injustice devant cet abus d’autorité. En tant que personne fragile cela était compliqué pour moi de rester enfermée 24 heures sur 24, dans une cellule de 7,35 m².

Au régime régime d’isolement, les douches sont très peu nettoyées ; quand on me donnait à manger c’était dans de l’aluminium.

En mai 2020, je me suis énervée contre les surveillantes qui avaient eu des remarques déplacées sur ma transidentité. Je leur ai dit qu’elles avaient un délire de persécution, elles m’ont alors plaquée au sol à plusieurs, deux hommes étaient présents, l’un des deux m’a tiré par les cheveux en me disant « tu aimes bien le quartier disciplinaire ». Il m’a fait très mal, ils ont utilisé une prise d’étranglement, je ne pouvais plus bouger, j’étais paralysée et je ne pouvais plus respirer. J’avais la main en sang car les plaies de ma tentative de suicide s’étaient rouvertes dans la bagarre. La surveillante m’a donné un coup de poubelle métallique sur la figure. J’ai encore à ce jour deux crans à la tête, qui témoignent de la force qu’elle a mise à ce geste ; à ce jour j’ai encore des pertes d’équilibre dues à cette bagarre.

J’ai été obligée de passer une I.R.M. cérébrale pour suspicion de traumatisme et j’ai été jugée par le tribunal correctionnel de Rouen, qui n’a pas reconnu la violence que j’ai subie. J’ai été condamnée à sept mois d’emprisonnement avec sursis, dont trois ferme, avec un suivi de deux ans, obligation de soins et obligation de travail.

Je souhaite à ce jour déposer plainte contre les 8 surveillant.e.s, dont la surveillante qui m’a frappée avec la poubelle métallique pour tentative d’homicide sur personne vulnérable

Au CPF de Rennes il est monnaie courante pour les détenues de subir des agressions de la part des surveillantes lorsqu’elles sont dans des lieux à l’abri du regard des autres. J’ai été visée par 38 compte rendus d’incident : de la part des surveillantes qui se sont senties insultées si je leur répondais ou bien par des détenues qui me calomniaient, l’une d’elles a même déposé plainte contre moi pour des faits qui ne se sont jamais produits.

Juste après sa prise de fonctions la nouvelle directrice s’est permise de m’insulter en pleine commission de discipline devant l’avocat, et les assesseurs avant de me mettre au quartier disciplinaire pendant 20 jours. Je connais une détenue qui est à l’isolement, à répétition depuis au moins janvier 2019. La prison est vétuste, l’eau est calcaire, les douches ne sont pas nettoyées, les sols non plus, surtout dans les couloirs, et cela ne change pas même en temps de Covid 19. Les détenues ne portent pas de masque et n’ont pas accès à du gel hydroalcoolique, les activités sont réduites.

Crédit photo : DR
[cc] Breizh-info.com, 2020, dépêches libres de copie et de diffusion sous réserve de mention et de lien vers la source d’origine – V

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7 réponses à “Un détenu transgenre de la prison pour femmes de Rennes porte plainte contre FO Pénitentiaire”

  1. Jaouen dit :

    Depuis quand une prison doit être cinq étoiles. Elle ne doit pas donner envie d’y retourner, c’est le cas visiblement.

  2. CHRISTIAN PHILIPPE dit :

    si en s’ennuie elle peut commencer à nettoyer les douches , je ne vois pas pourquoi il faut un service d’entretien , que chacun
    nettoie après son passage et ce sera correct

    • Emma dit :

      Ben écoute fait de la prison après on en parle , conduit sans permis ou une belle faute après tu fait un tour en prison chez les hommes et tu commencera à comprendre ta douleur , sur ce bonne journée et la prochaine fois tourne 7x ta langue dans ta bouche avant de sortir des conneries plus grosses que toi .

  3. Brice Cotar-Beccaria dit :

    Je ne comprend pas pourquoi ce « monsieur » se plaint, si cet « endroit » ne lui plaît pas peut être eusse t’ il fallu y songer avant de faire les conneries qui l’ ont amenées la !!!

    • Emma dit :

      Alors je vais être clair avec vous, ce que j’ai subie dans cette prison c’est punissable par la loi car c’est de la discrimination mêlée à des agressions physique, je tiens à vous préciser aussi que je suis une femme , centre pénitentiaire des Femmes , c’est que je suis une femme , et la relation elle vas en prison donc elle doit subir par ce que c’est pas un hôtel 5 étoiles , je m’en passe, il des agressions de femmes , dont celles qui c’est passée dit clairement qu’ils sont capable d’etre Violent envers les détenues femmes , donc je vous demanderai un peu de respect, car à ce que je voit vous ne connaissez pas la prison ( je ne vous souhaite pas de la connaître) sur ce bonne journée à tous,

  4. FRANCOISE GIRAUD dit :

    Sachant cette expérience, je suis persuadée qu’il/elle feront tout ce qu’il ne faut pas faire pour retourner en prison et subir ce qui est décrit dans ‘leur’ témoignage N’EST-CE PAS Mesdames/Messieurs, ça nous fera de l’air !!!!!

  5. Ici aussi ça ramollit ? dit :

    Que fait cet article sur Breizh-info ?
    Je ne vous savais pas avoir pris le parti des LGBTxxx, ni considérer que les détenus ne sont que de pauvres victimes d’un système…

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