Situé au creux d’une vallée sauvage, à la lisière de la mythique forêt de Brocéliande, le château de Trécesson avec sa beauté crépusculaire, son apparence romantique et mystérieuse, prédispose l’imagination à recueillir avec émotion les légendes que l’on raconte sur ce grand manoir. L’œil croit apercevoir, partout dans cet environnement de bruyères et d’ajoncs, revenants et fantômes. C’est le château des esprits !
Un cadre propice à l’inspiration
Le château, dans son état actuel, date de la fin du XIVe siècle ou du début du XVe siècle. Il aurait été bâti par Jean de Trécesson, chambellan du duc Jean IV de Bretagne.
L’approche de cette belle demeure aristocratique avec ses murailles de schiste rougeâtre rongées de lichens et tapissées de lierre, avec son imposant porche et ses tours se reflétant dans un miroir d’eau dormante, se fait par un banal chemin creux, à son angle un petit calvaire puis une ferme avec sa basse-cour et enfin apparaît, droit venu du XVe siècle, le plus beau château de Brocéliande semblable aux châteaux des quêtes chevaleresques, qui nous rappelle que l’Écosse n’a pas le privilège des châteaux aux fantômes…
Le pont qui traverse la douve permet d’accéder à la cour par le châtelet ou logis-porche à deux étages. La galerie originelle à mâchicoulis a été enclose pour constituer un troisième niveau. Quant à l’entrée, elle est flanquée de deux tours étroites formant un encorbellement à la base. La cour en trapèze est bordée de quartiers résidentiels, d’une chapelle castrale et d’autres bâtiments domestiques, avec une tour hexagonale à l’angle sud-est.
Décor fantastique et château des esprits
Comme la plupart des châteaux médiévaux, Trécesson est réputé hanté. Plusieurs légendes circulent sur son compte et pas des moindres : la légende du Pied d’Anon, la légende de la chambre des revenants, la partie de cartes fantôme… et la plus célèbre, la légende de la Mariée de Trécesson ou la Dame blanche.
La légende est relatée dans un volume de la revue « Le Lycée armoricain » en 1824. Les faits se seraient déroulés entre 1740 et 1760.
« Dans la nuit, près des fossés de Trécesson, un carrosse noir s’arrête et deux hommes en descendent. Armés de pelles et de pioches, ils creusent en silence une fosse profonde. Puis ils tirent de la voiture une jeune femme en robe de mariée, aussi pâle que le satin de sa robe. Elle ne supplie ni ne pleure, et ne se débat même pas lorsque ses bourreaux la couchent dans la tombe, la recouvrant prestement de terre. Puis ils s’enfoncent dans l’obscurité, au grand galop de leurs chevaux. Un braconnier a vu la scène et finit par trouver le courage d’alerter les gens de Trécesson. Malgré leur hâte à secourir la malheureuse, elle respire à peine lorsqu’ils la libèrent de sa prison de glaise, et dans la lumière du petit matin, elle rend l’âme sans un mot. Son pâle fantôme revient parfois flotter sur les eaux, encore vêtu de sa robe de mariée. Personne n’a pu découvrir son nom, ni la raison de son supplice ». (Claudine GLOT, Centre de l’imaginaire Arthurien).
Une visite s’impose. Vous serez ébloui par la beauté de ce château qui semble sortir d’une légende celtique. Par beau temps vous y verrez ses tourelles se reflétant dans le miroir parfait d’une onde immobile, ou quand le brouillard glisse doucement sur les landes environnantes, la vaste bâtisse revêtira une allure irréelle évoquant tous les sortilèges de la grande forêt voisine, Brocéliande.
Per Manac’h pour la revue War raok (pour s’abonner c’est ici).
Crédit photo : DR
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Une réponse à “À la découverte du château de Trécesson (56)”
Magnifique ChÄteau qui semble être bien conservé ou restauré avec élégance ….oui il promet des contes et légendes enfouis dans ses combles ….il prête à la découverte de merveilleux mystères et invite à la rêverie..AG