Dix ans après sa fondation La Vallée des Saints est devenue un succès mondialement connu et a jusqu’à présent tenu ses promesses. Plus de cent statues y ont été dressées. Les responsables actuels prétendent détourner La Vallée de sa raison même d’être. Son créateur, Philippe Abjean, avait été très clair, La Vallée des Saints « a une vocation spirituelle et culturelle, les deux étant, n’en déplaise à certains, liées ». Mais voilà que dans notre monde nihiliste, désacralisé, de laïcisation à tout va, l’appellation même de « Vallée des Saints » est devenue dérangeante. Cela renvoie trop au … christianisme, donc susceptible de heurter « d’autres croyances », et d’être contraire à une « rentabilité » (1).
En 2018, Philippe Abjean, ayant mis La Vallée des Saints sur ses rails, entendit passer la main à d’autres, ce qui ne donnait pas pour autant mandat à la nouvelle équipe de trahir « L’esprit de la Vallée ». Las ! Il ne fallut pas deux ans pour que les premières dérives surgissent. Passons sur des problèmes d’ordre financier et d’égos empoissonnant l’esprit d’équipe. Le problème actuel tient dans une conception radicalement opposée à l’esprit purement spirituel et culturel du début. Aujourd’hui, Philippe Abjean et ses amis déplorent cette dérive qui est à la fois matérialiste (souci d’une rentabilité, de faire du chiffre, façon parcs d’attractions), et de la volonté de décrocher de toutes références religieuses. Or, La Vallée des Saints tire bien son nom de Saints, ce qui renvoie au Christianisme dans toutes ses composantes, à cette foi qui imprègne viscéralement la terre bretonne, son patrimoine religieux. Eh bien, pour la nouvelle équipe c’est trop, ce n’est pas commercial, c’est même un handicap. La solution ! Désacraliser La Vallée, retirer aux saints leur qualité de … saints. Puisque ces saints sont immortalisés en géants de pierre, pourquoi ne deviendraient-ils pas tout simplement des « Géants », et rien que cela, façon géants de légendes fantastiques, d’où la nouvelle appellation de « Vallée des géants », gommant de ce fait même toutes références chrétiennes.
Il est vrai que dès sa conception, Philippe Abjean eu le tort, peut-être l’inconscience, de se référer aux géants de pierre de l’Île de Pâques, y voyant des similitudes, voire un « cousinage », sinon spirituel, en tout cas culturel, artistique. Fatale erreur qui ouvrait une voie à ceux qui aujourd’hui entendent se débarrasser de toutes références chrétiennes. Mélanger, comparer nos saints avec des idoles primitives, c’était assez maladroit. Amère, Philippe Abjean, dans un petit livre Rêve de Pierre, règle ses comptes et dénonce la présente dérive (2) : « La Vallée des Saints est en danger ! Ne plus parler de Vallée des Saints, mais de Vallée des Géants, c’est une connerie (sic). La Vallée des Saints dérange certains, pour plusieurs raisons. D’un côté, l’aspect identité bretonne trop affirmée, et de l’autre, pour ce côté spirituel. La Vallée des Géants, ça ne tiendra pas, ce n’est pas qu’une question de cailloux. Je pense que c’est l’éducation qui fait qu’ici on transmet des valeurs, les gens sont tenus. C’est vrai de la Bretagne comme c’est vrai des autres cultures ». Aujourd’hui, certains, animés d’une véritable haine contre tout le patrimoine culturel, spirituel de l’Europe, entendent « réécrire » son histoire, sa civilisation : toutes œuvres allant aux sources de nos racines sont attaquées. Ce qui arrive à La Vallée des Saints, des excités du déracinement l’appliquent de la même façon au Puy du Fou qualifié ainsi de « Parc zémourien » (sic). Il faut vraiment avoir l’esprit tordu, pollué pour en arriver là, et l’on devine bien où ces détracteurs veulent en arriver…
Escroquerie et détournement spirituel et culturel
Soyons vigilants, le vandalisme révolutionnaire, talibanesque pose, jour après jour, ses marques, et à la première occasion ne craindra pas de transformer en ruines nos monuments, nos paysages, et d’éradiquer tou ce qui rappelle notre civilisation. Et le plus triste est que nous ne manquons pas de Sans-culottes bien de chez nous, de talibans importés pour travailler à cette sinistre besogne qui est une réalité, comme en témoigne cette campagne de déboulonnage de statues. En fait, ce qui dérange, c’est bien notre culture foncièrement imprégnée de christianisme, et même notre culture pré- chrétienne, car les deux sont complémentaires, c’est notre civilisation européenne, occidentale. Nos saints ont été des évangélisateurs, devra-t-on un jour s’excuser, se repentir de les avoir sacralisés, de leur avoir construit des cathédrales, des églises, des chapelles ? N’oublions pas que des forces idéologiques songent à débaptiser nos villes, nos villages portant des noms de saints, de saintes, de la Vierge, du Christ. Récemment, certains élus de Saint Brieuc auraient souhaité voir la ville être renommée « Port Brieuc », comme sous la Révolution. Au calendrier de France 3, les Saints sont depuis longtemps devenus des « Ci-devant ». Déjà, dans un précédent article de War Raok, nous posions la question : « Devra-t-on, face à notre problème civilisationnel, leurs chapelles désertées, nous résigner à une muséification de nos saints. Leurs statues géantes seront-elles à l’image des statues de l’Île de Pâques, des idoles témoins d’une civilisation, d’une culture, d’une foi disparues ? ». La présente dérive de la Vallée des Saints semble donner la réponse. Mais cette nouvelle nomination relève aussi de l’escroquerie religieuse et culturelle. En effet, la majorité de ceux qui ont financé ces statues, l’ont fait pour honorer des saints, pas des géants mythologiques, sauf à considérer que ces saints étaient des … géants de sainteté, des géants de Dieu, mais ce n’est pas le cas, nous sommes dans une démarche de déchristianisation, une de plus.
Erwan Houardon pour la revue War Raok (abonnement ici)
1) War Raok numéro 29. « Le paradoxe de la Vallée des Saints ».
2) « Un rêve de pierre », éditions Salvator. 16 euros.
Crédit photo : DR
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8 réponses à “Carnoët (22). La dérive de la Vallée des Saints”
Il en est en Bretagne comme dans de nombreuses autres Régions où tout est fait, (médias, associations dites « culturelles », police d’Etat dérivante), pour déraciner la Chrétienté, vecteur de notre Hiloire, de notre culture, de nos traditions. Mais si nous sommes nombreux aussi à le dire, peut-être faudrait-il être plus directement engagés dans une défense de nos valeurs, ce faisant, de notre futur et, pour cela, faudrait-il aussi que les « dirigeants » de la Chrétienté retroussent les manches et montent au combat…Qui bene amat, bene castigat…
Un scandale de plus. Refuser l’héritage de milliers d’années c’est nier les lois naturelles. Alors il faut croire que l’on vient de nulle part, on sort du néant ? Bravo nos Grands penseurs !!
virez les nouveaux dirigeants traîtres…!
Vision extralucide ! Merci à l’auteur de ses mises en garde à méditer par la nouvelle administration de ce site aimé en passe d’être débaptisé «DÉPAPTISÉ»,UN compagnon,bâtisseur et grand mécène qui a horreur des zizanies mortifères
Ceux que les saints dérangent ne sont pas obligés de visiter ce lieu pas plus que d’aller dans les églises! Dans peu de temps, ces vulgaires laïcards vont demander d’enlever toutes les croix qui ornent certains croisements de routes…..????
OUI,il faudra lutter pour la sauvegarde des Croix de chemin,des calvaires et des petits oratoires de hameaux ,de maisons.Les malveillances sont .déjà fort nombreuses par ignorance ou bêtise.
OUI ,il faudra que nous restions vigilants pour que SAINT BRIEUC «PORT BRIEUC»,SAINT MALO «PORT MALO»et que d’autres villages gardent leurs patronymes chrétiens,surtout lors des fusions de communes!(Ploubalay«22 »noyé dans Beaussais sur mer par exemple,l’an passé.)
Après la mode iconoclaste du déboulonnage des statues,le temps viendra-t-il de la «DÉBAPTISATION»des lieux dits aux noms chrétiens dérangeants les populations nouvelles.
Nous ne devons surtout pas oublier nos racines … Cette belle réalisation a été bien baptisée et très bien nommée. Laissons lui son nom. Nous devons être fiers de nos racines.
J’ai participé au financement de deux ou trois statues. Je ne m’y suis pourtant jamais rendu. Et vu la tournure que ça prend je n’irais probablement jamais. Je suis Breton, Chrétien et fier de l’être !