Il y a des lieux dont l’atmosphère permet de nous emmener « hors du temps », loin des vols, viols, squats et autres mutilations d’équidés. Le Cadre Noir de Saumur en fait partie. Là-bas, les chevaux ne sont pas attaqués mais dressés, respectés et acclamés par la foule…
Deux siècles d’histoire
Familles, couples, novices ou connaisseurs… Chaque semaine, ils se retrouvent tous à l’Institut Français du Cheval et de l’Équitation, plus connu sous le nom de Cadre Noir de Saumur. Cette école nationale d’équitation fondée au début du XIXe siècle avait initialement pour but de redonner ses lettres de noblesse à la France dans ce domaine, les guerres napoléoniennes ayant décimé sa cavalerie.
Tourné vers la formation d’officiers et de sous-officiers lors de son premier siècle d’existence, le Cadre Noir s’est peu à peu ouvert à l’enseignement « sportif » de l’équitation et forme régulièrement des cavaliers brillant dans les championnats mondiaux et aux Jeux Olympiques.
C’est ce savoir-faire pluriséculaire que le public peut venir découvrir lors des « matinales », organisées plusieurs fois par semaine de la mi-mars à la mi-octobre. Cette année, le coronavirus et le confinement ont bien sûr changé la donne, mais, en cette fin d’été, l’activité a repris « presque normalement », pour le plus grand bonheur des amoureux du cheval.
Les matinales du Cadre Noir
La foule se presse en effet à nouveau dans les gradins du manège principal, avec un masque sur le visage et en respectant la « distanciation sociale ».
Pendant près d’une heure, les quelques centaines de spectateurs voient défiler sous leurs yeux les plus belles montures de Saumur, guidées par des officiers et autres écuyers plus expérimentés les uns que les autres. L’événement est ludique puisque le spectacle est commenté en direct et présente chaque étape du dressage, progressivement. Il arrive que les chevaux les plus jeunes et vigoureux fassent un écart ou refusent l’activité proposée, prouvant bien que la relation de confiance avec l’homme est un travail de longue haleine.
Les matinales alternes entre morceaux de musique classique, salves d’applaudissements ou moments de silence, parfois nécessaires à la concentration des protagonistes, comme lorsque les voltigeurs entrent en scène. Ces véritables artistes équestres combinent à la fois connaissance de l’animal et compétences acrobatiques, pour un résultat toujours époustouflant.
Un voltigeur du Cadre Noir en 2012
C’est la fin du spectacle et chacun aurait aimé qu’il dure plus longtemps, enthousiasmé par un tel niveau d’exigence, de compétence et de génie. Hélas, le covid a laissé quelques séquelles et ne permet plus, pour l’heure, d’aller déambuler à travers les écuries pour prolonger la matinée, même s’il est toujours possible de voir quelques cavaliers s’entraîner sur les manèges extérieurs.
Les plus passionnés pourront se retrouver lors des Musicales du Cadre Noir à la fin du mois d’octobre, des galas équestres nocturnes qui seront accompagnés par l’ensemble baroque Amarillis.
Petits conseils de lecture, et récit d’une fabuleuse aventure !
Vous rentrez du spectacle saumurois ? Et si vous prolongiez le plaisir en dévorant les livres de Jean-Louis Gouraud ?
Cet écrivain français de 77 ans fait figure de référence dans le monde de l’équitation, et pour cause, l’homme a écrit plusieurs dizaines d’ouvrages à la gloire des chevaux, racontant la façon dont ils sont perçus à travers le monde mais aussi ses propres aventures vécues en leur compagnie !
En 1990, il fit notamment un raid extraordinaire à cheval entre Paris et Moscou, parcourant ainsi plus de 3 000 kilomètres en 75 jours !
De quoi faire rêver plus d’un passionné !
Louis Marceau
Crédit photo : Breizh Info
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