Depuis juillet dernier, la chapelle de la Trinité, du château de Kerguéhennec dans le Morbihan était remplie par des ronces et de LED roses. Il s’agissait pour le département du Morbihan et la Région Bretagne qui finançait cette initiative d’une « oeuvre d’art », réalisée par Erik Samakh.
« J’aime beaucoup cette idée de cultiver les ronces, par nature indomptables, qui partiront de la chapelle pour envahir le monde. » expliquait Erik Samakh l’auteur de cette « oeuvre ».
Gilles Pennelle, élu régional, avait d’ailleurs dénoncé ce financement en juillet.
Une oeuvre qui, loin de faire l’unanimité, a suscité la colère, notamment de fidèles catholiques, qui ont « nettoyé » la chapelle « à la main et à la pelle » avant de revendiquer cette opération, via un communiqué anonyme adressé par email à la presse.
« Comment se fait-il que l’argent public subventionne ce genre d’installation provocatrice et insultante pour notre Foi ? Imagine-t-on un seul instant des monceaux de ronces et des lumières de couleur pour le moins douteuse dans une Mosquée ou une Synagogue ? Bien que la chapelle soit aujourd’hui désacralisée, il s’agit bien évidemment d’un énième affront cathophobe de la part d’un « artiste » dont les motivations restent troubles. Un certain Erik Samakh, se cache ainsi derrière de fallacieux arguments écologistes pour avoir commis cette performance » indique le communiqué de ces fidèles catholiques qui revendiquent d’avoir retiré l’intégralité des ronces dispersées dans la chapelle, et d’avoir posé en lieu et place une croix en bois « grâce aux planches de bois qui bordaient les bacs ».
La suite du communiqué signé « des catholiques anonymes en colère » évoque d’autres sujets très politiques :
« Nous avons conscience que ce mode d’action peut paraître contestable. Mais une manifestation, une pétition, comme en font si souvent les catholiques, se seraient avérées une fois de plus inutiles. Nos échecs multiples face aux Lois dites (« bioéthique, mariage homosexuel…) le démontrent. Aujourd’hui, le temps est à l’action. En effet, il convient de distinguer ce qui est légal de ce qui est légitime. Par ailleurs, les renoncements de l’Eglise sont regrettables. Les prêtres, les évêques et surtout le Pape ne bronchent plus face aux assauts du Monde et du démon. C’est donc aux ouailles de se charger de réparer les affronts. Nous, catholiques engagés, ne demandons pas davantage que les autres religions en France : le respect de notre Culte et de nos croyances. Au surplus, la place réservée à la Foi chrétienne dans notre pays est singulière. La France est et demeurera un pays catholique. N’en déplaise aux laicards vindicatifs, notre nation est fille aînée de l’Eglise. Il est fondamental de ne jamais nous habituer à la christianophobie latente dans notre société. Que ce soient des moqueries, des intimidations ou la transformation de nos lieux de cultes en lieux de débauche tels que des boites de nuits, nous devons nous y opposer partout et tout le temps. Ceci est un appel : changeons de logiciel de pensée et de mode d’action. Nous espérons à travers cet acte inspirer d’autres Résistants partout où ce sera nécessaire. Il est louable de s’opposer à la submersion migratoire, mais il nous faut être cohérent et défendre tous les symboles de notre civilisation quand ils sont attaqués »
Selon la presse mainstream, le Département, propriétaire depuis 1972 du domaine de Kerguehennec, avait lui-même reçu un courriel indiquant que si l’œuvre n’était pas enlevée, elle serait détruite.
C’est un acte d’une « d’une violence symbolique incroyable », déclare à Ouest France, non sans un gros soupçon d’exagération Eric Suchère, directeur artistique du festival estival qui regroupe une quinzaine d’expositions dont celle-ci.
Une plainte a même été déposée, par l’association, comme par l’artiste, tandis que le Département devrait faire de même, ce qui donne des allures de grande bataille (à savoir si il s’agit d’art, ou d’attaque visant un symbole chrétien comme l’entendent les opposants à cette exposition..) à une exposition jusqu’ici ultra confidentielle, bien que financée sur fonds publics.
Gageons qu’avec la Gendarmerie de Josselin, en charge du dossier mais qui est confrontée comme tous les ans à des cambriolages, importants, mais aussi à des délits qui augmentent légèrement (800 en 2019 contre 750 en 2018) a sans doute d’autres enquêtes un peu plus prioritaires….
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7 réponses à “Art ou christianophobie ? Des fidèles catholiques anonymes revendiquent le « nettoyage » de la chapelle de Kerguéhennec (56)”
Franchement, dans le genre oeuvre comtemporaine j’ai vu bien pire. Il y avait un message écologique évident. D’autres oeuvres bien moins censées et plus laides sont tranquillement installées dans des églises qui pour le coup sont loin d’être désertées. Quand ce n’est pas l’église elle même qui incarne la laideur comtemporaine, comme la cathédrale d’Evry.
Ne pas y voir combien cela était évidemment contre le Christ, et se réfugier derrière l’écologie (dont il y aurait tant à dire sur le « bien fondé ») pour dire qu’on a vu pire, c’est déjà être profondément blessé par les idées du monde, profondément.
Je trouve que cette initiative de « art dans les chapelles » est plutôt bonne. Ces chapelles sont en général fermées, soumises à des dégradations, au moins cela donne un prétexte pour les ouvrir et essayer de les mettre en valeur.
Les œuvres choisies sont des installations un peu nulles ou des peintures/sculptures insignifiantes mais je ne crois pas qu’il y ait une volonté sacrilège ou autre chose de ce genre.
Personne ne va pleurer les LEDs et les ronces, mais ce serait bien que les fiers vengeurs qui ont « nettoyé » la chapelle, comme ils disent, s’intéressent à la protection active de ce patrimoine et luttent contre les vols de statues religieuses anciennes pour des collectionneurs, ou leur destruction par des crétins satanistes, islamistes ou autres.
Comment peut-on trouver que faire du lieu où a été célébré le Sacrifice du Christ un tas de ronce est « une initiative plutôt bonne » ; comme ce monde est loin du Coeur du Christ, si loin.
se faire l’avocat du diable : je suis pour que tous les édifices religieux soient rendus à la « communauté » chrétienne, qu’elle les entretiennent, paye pour toutes les réparations, etc … sans subvention. Et on verra bien alors combien de ses édifices se rempliront de ronces et dans quel délais …
[…] Ce n’était pas du tout du goût des paroissiens, lire sur “Breizh Info” comment-ils ont réagis en suivant ce lien. […]
Quand les non-chrétiens au nom de l’art se permettent de traiter les lieux de recueillement et de prière… pour se faire…du lard