C’est désormais officiel. Le poste de police de la gare SNCF, fermé depuis le 17 mars dernier, ne rouvrira pas. Ses quatre agents ont été réaffectés ailleurs. Officiellement, la police accuse la SNCF de lui avoir laissé des locaux en mauvais état et laisse planer une possible réouverture dans des locaux neufs en 2023. Officieusement, il n’en est rien.
« Le poste de police ne ré-ouvrira plus jamais », balaie un policier chevronné. « La mairie a tout fait pour qu’on parte, ils n’en ont que pour la police municipale. Résultat, le deal va prospérer ». Pourquoi ? « Le centre le plus proche, c’est le commissariat Olivier de Clisson, mais ils ne pourront pas être là à chaque train. Les dealers vont arriver avec leur valise de shit [résine de cannabis] ou de coke, puis ils vont repartir ou d’autres repartiront avec les colis. Nantes est une plaque tournante bien connue, surtout avec le port à côté ».
Ce contrôleur de train confirme. « Heureusement que je suis proche de la retraite. Plus ça va, plus il y a de types louches en gare et autour. Nous on a la SUGE [surveillance générale, service d’ordre de la SNCF] mais ils s’occupent principalement d’appuyer les contrôleurs quand quelqu’un fiche le bordel dans un train, ou de faire descendre en gare les passagers sans billets qui refusent de le faire volontairement. Généralement, les dealers ne se font pas remarquer, ce n’est pas leur intérêt… »
Le transport de drogue par train fait régulièrement les gros titres : le 17 janvier 2020, deux femmes ont été contrôlées à bord d’un TGV Bruxelles-Marseille avec 563 grammes de cocaïne sur elles et 100 grammes de produit de coupage (plus de 33.000 € à la revente). En 2016, c’est avec trois kilos ( !) de cocaïne pure qu’une mule qui alimentait un réseau de dealers divers (dont un professeur des écoles et un cadre de la marine marchande) a été arrêtée dans un train de retour de Paris. Entre novembre 2017 à juin 2018, un lillois prenait cinq à six fois par semaine le TER entre Lille et Béthune pour y livrer de la cocaïne, etc.
Nul doute que les dealers pourront dire merci aux réorganisations de la police nationale, aux travaux de la SNCF, et à la municipalité socialiste de Nantes, pour son soutien de l’économie locale, même souterraine.
Louis Moulin
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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Une réponse à “Nantes. Fermeture du poste de police de la gare : champ libre pour les dealers ?”
les nantais ont voter pour qui déja? ….