Chaque nouvel opus (obus ?) de Laurent Obertone est attendu avec impatience par des lecteurs toujours plus nombreux qui font du père de « La France Orange Mécanique », d’Utoya, ou de Guérilla l’un des auteurs les plus vendus ces dernières années, alors même que l’appétence pour la lecture diminue dans le pays.
Avec « Eloge de la force », Laurent Obertone revient en cette rentrée littéraire 2020 avec cette fois-ci, quelques pistes de réflexions et de propositions, après les constats dressés dans ses derniers ouvrages.
Que faire ?
Telle est la question de ceux qui n’ont pas renoncé. Ultraviolence, crise économique, chaos social, trahison des élites… Face à l’effondrement qui vient, le Français lucide n’est plus qu’impuissance. Dans l’angle mort du dressage médiatique, son avis ne compte pas, son opinion n’existe plus. Nié dans sa souveraineté, criminalisé dans ses pensées, il n’a plus aucun moyen de se faire entendre. Résigné, vaincu, digéré par la matrice, il s’en remet à l’État, aux politiciens, à sa colère, à un miracle… Espérant sans trop y croire que d’autres vont le tirer de cette impasse.
Il existe pourtant des solutions. Concrètes, immédiates, individuelles. À la portée de chacun. Changer le monde. Ce livre est là pour ça. Changer le monde, en commençant par soi. Dix règles. Dix simples lois pour ne plus subir, ne plus servir. Cesser de renoncer. Sortir de la servilité. Dix commandements pour exister, survivre et gagner. Retrouver enfin la vue, le pouvoir et la grandeur. Tordre le probable. Incarner l’impossible. Renverser l’histoire.
Voilà l’Éloge de la force. Voilà l’Évangile selon Obertone.
Le livre sortira le 24 septembre (toujours chez Ring), et bénéficie d’un secret bien gardé autour de son contenu. En attendant de vous proposer une interview sur le livre en lui même, nous nous sommes entretenus avec Laurent Obertone, histoire de vous donner envie de précommander, dès à présent, un ouvrage qui s’annonce une nouvelle fois important.
Breizh-info.com : Laurent Obertone, pouvez-vous nous mettre l’eau à la bouche concernant votre livre, à paraître dans quelques semaines ?
Laurent Obertone : Exercice délicat ! Éloge de la force est difficile à classer. C’est une sorte de manuel, une procédure d’urgence. Si je devais le comparer à ses prédécesseurs, je dirais que c’est mon livre le plus direct, le plus personnel et le plus audacieux. Pour la première fois, il est axé sur des solutions, plutôt que sur des constats. « Que faire ? » est la première question de mes lecteurs avertis. Il était tant d’y répondre !
Breizh-info.com : « Eloge de la force » titrez vous. Doit-on s’attendre à une incitation, pour les citoyens, à se prendre enfin en main et à ne pas tout miser sur un Etat qui ne se montre pas bien efficace à garantir leur sécurité ?
Laurent Obertone : C’est en effet un livre centré sur les individus, et leurs possibilités directes. Le citoyen domestiqué déplore tous les jours son impuissance face à la machine médiatique et politique, à Big Brother. Est-elle une fatalité ? Je ne le crois pas. L’apathie collective n’est n’est que le reflet d’un renoncement individuel, d’un ancrage domestique lourd. Il est selon moi possible de briser ces chaînes, de reconquérir nos libertés, et d’enfin imposer à ce pays notre volonté. Ce n’est peut-être pas aussi difficile qu’on ne le pense.
Breizh-info.com : Depuis le début de votre aventure littéraire, vous faites le choix de la fidélité aux éditions Ring, pour quelles raisons ?
Laurent Obertone : Malgré les contraintes du métier, l’absence totale d’aides publiques, Ring garantit à ses auteurs une excellente exposition, et des ressources enviables. Le soin attaché à chaque détail de la fabrication et de la promotion des livres est également rarissime. Surtout, malgré les innombrables pressions qui règnent sur un secteur si rangé, Ring garantit la liberté de parole de ses auteurs, quels qu’ils soient, y compris quand ces libertés ne sont pas compatibles avec la charte de France Inter. Par les temps qui courent, les entreprises qui ne se substituent pas au cadre légal pour museler l’expression de leurs collaborateurs, faisant ainsi le jeu de la tyrannie morale qui nous accable, doivent se compter sur les doigts d’une main.
Breizh-info.com : Le rythme d’un livre tous les deux ans est-il le fruit d’un hasard, ou bien le rythme naturel d’un auteur à succès comme vous l’êtes devenu ?
Laurent Obertone : C’est même un livre chaque année ! Je pense que ce rythme correspond à ma façon de travailler, à plein temps. L’urgence commande, en quelque sorte, et l’exigence tempère…
Breizh-info.com : Comment avez vous traversé le confinement ? Quel regard portez vous sur la politique sanitaire qui s’est déployée progressivement en France, avec son lot de brimades, de contraintes et de décisions ubuesques ?
Laurent Obertone : Pour moi, ça n’a rien changé : j’étais confiné dans l’écriture. Mais l’épisode était révélateur, notamment quant à notre dépendance extrême vis-à-vis de l’État. Les gens passent leur temps à tout en exiger, et à le critiquer quand il s’ingère ensuite dans chaque centimètre carré de leur existence, par des monopoles obligatoires autant qu’inefficaces. On a ce qu’on mérite. L’être domestique total aura un maître total. Sauf que celui-là n’a pas du tout les intérêts de la foule qui le réclame. L’État n’est pas là pour obéir, aider, ni même gouverner, seulement pour communiquer, dépenser et ponctionner. Il confisque ce pays, sa liberté, son opinion, son destin, en prétendant que ses intérêts s’y superposent. Ce n’est pas vrai. Donc il fait et dit n’importe quoi pour exister, tromper et s’accroître, ce n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, c’est peut-être que ça s’est vu, de manière éclatante. Mais comme toujours, nos concitoyens ont déjà oublié… Jusqu’à la prochaine crise. Il faut briser cette spirale de la cécité et de la perdition.
Breizh-info.com : Ensauvagement, France Orange Mécanique…elles ont été nombreuses les références à vos ouvrages cet été notamment. La France est-elle au bord de l’explosion ? Les scénarios évoqués dans Guérilla sont-ils plus que jamais d’actualité ?
Laurent Obertone : De temps à autres, un peu comme les comètes, les médias semblent se rapprocher du réel. Ça donne une « séquence », où l’on polémique sur les termes, et les chiffres, et l’actualité passe à autre chose, retourne à son néant. Une fois de plus, le citoyen éveillé est laissé seul avec sa lucidité. Il voit ce que confirment les chiffres, depuis plusieurs décennies déjà : un niveau de violences général extrêmement élevé. On a des armes de guerre plein les cités, des guerres de territoires, des guets-apens, des coups de couteau quotidiens, des agressions « gratuites » par centaines, chaque jour quelque 500 victimes de violences sexuelles (hors ménage), près de 1900 victimes de violences physiques (toujours hors ménage), et encore les mêmes sociologues, décodeurs et garde des Sceaux qui nous disent qu’il serait vraiment déplacé de nous inquiéter, et de parler d’autre chose que le mouvement Black Lives Matter.
La tension civile qui secoue notre pays, comme tant d’autres, ne peut que s’accroître avec l’immigration de quantité, la décohésion sociale, l’hyper-étatisme et l’agonie économique qui en résulte. L’État étant incapable de gérer quoi que ce soit de sérieux, comme il vient d’en faire la preuve, il n’est pas déraisonnable de s’attendre au pire.
Breizh-info.com : Le mot de la fin pour nos lecteurs en attente de votre ouvrage….
Laurent Obertone : La pleine conscience de la situation ne doit pas nous désespérer, ni nous dissuader d’imaginer des solutions pour renverser la vapeur. Et je vais vous redire exactement ce que je vous avais dit il y a deux ans : si nous échouons, et si nous disparaissons, c’est après tout que nous le méritons. À nous de faire autrement.
Propos recueillis par YV
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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