Le maire d’Urrugne, au Pays Basque, Philippe Aramendi, vient de voter avec ses élus municipaux, la majoration maximale applicable de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires, rapporte le journal MEDIABASK. Une mesure qui pourrait faire tâche d’huile, pourquoi pas en Bretagne, où la jeunesse autochtone ne parvient plus à se loger sur les côtes en raison de la pression immobilière.
Au Pays Basque, elles sont désormais cinq communes (Urrugne, Ciboure, Bidart, Guéthary et Ustaritz) qui appliquent le taux maximal, à savoir 60%, de la taxe d’habitation pour les résidences secondaires. En 2018, Bayonne était passée de 20% à 35%, Biarritz de 20% à 30%, Saint-Jean-de-Luz de 20% à 40%.
Philippe Aramendi explique l’initiative : « Les locaux, surtout les jeunes, peinent à se loger dans notre commune. Cette augmentation doit permettre de financer une politique du logement en faveur des locaux pour qu’ils accèdent plus facilement à la propriété et à des prix décents »
Une initiative qui ne plait pas à tout le monde, notamment à l’opposition municipale qui estime que les propriétaires de résidences secondaires contribuent aussi à l’économie locale. Un argument balayé par le maire, élu notamment pour mettre en place cette mesure : « l’économie locale, ces propriétaires y contribuent quelques mois dans l’année voire quelques semaines contrairement à des locaux qui vivent douze mois de l’année ici ».
L’argent récolté devrait financer la politique locale du logement, avec la construction de nouveaux logements en sortie du bourg, et une maitrise du foncier qui, selon le maire,
Le maire d’Urrugne tient à relativiser cette augmentation qu’il estime juste et raisonnable. « A quelques exceptions près, les gens qui ont les moyens d’avoir une résidence secondaire peuvent supporter cette augmentation qui, en moyenne, sera de l’ordre de 5 euros par mois pour ces personnes. » L’augmentation est appliquée sur la part communale de la taxe d’habitation, « soit 10,52% » précise le maire, passera probablement par des procédures de préemption lorsque les déclarations d’intention d’aliéner nous seront transmises par les notaires.
En Bretagne, le mouvement Dispac’h avait mené une campagne bien médiatisée contre l’invasion de maisons secondaires sur toutes les côtes bretonnes, avec à la clé le bétonnage de nos lieux de vie, mais également l’obligation pour la jeunesse bretonne de se loger de façon précaire, de s’enfoncer dans les terres, ou de quitter la Bretagne.
Sur le sujet, les élus bretons du conseil régional n’ont rien mis en oeuvre jusqu’ici. Les nationalistes corses ont pourtant une solution, qui pourrait être mise en oeuvre dans notre région : l’instauration d’une une citoyenneté locale qui permettrait de limiter les ventes de maisons et d’appartements à ceux qui, par définition, ne seraient pas citoyens bretons. Encore faut-il avoir le courage d’engager le bras de fer avec l’Etat. Ces élus basques eux, l’ont entamé d’une autre manière !
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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