Une série de manifestations antigouvernementales à grande échelle et des affrontements locaux à la capitale libyenne de Tripoli démontrent d’énormes problèmes du Gouvernement d’accord national (GNA) dirigé par le premier ministre Fayez Sarraj.
Dans le même temps, la dépendance du gouvernement de Sarraj face aux mercenaires syriens combattant à ses côtés ne fait que contribuer à alimenter le feu. La récente confrontation armée entre les milices affiliées au GNA et des mercenaires syriens qui a éclaté dans la région d’al-Daribi de Tripoli le 31 août a donné un exemple clair de ressentiment croissant parmi les Libyens.
De plus, une puissante explosion s’est produite le même jour dans le camp de Yarmouk située au sud de la capitale libyenne et contrôlé par le GNA. À la suite de l’explosion, 81 personnes ont été tuées et plus de 50 autres ont été blessées. Cet événement a reçu une couverture considérable dans les médias régionaux. Cependant, les explications préalables aux combats qui ont suivi dans les rues de Tripoli n’ont pas été mentionnées. Alors, quelle était la raison d’un tel effusion de sang ?
Ce n’est pas un secret, depuis le tout début la plupart des forces de sécurité sous le contrôle du GNA, en particulier les groupes armés locaux, ont perçu négativement l’émergence de mercenaires syriens dans leur pays. Le fait que les Syriens reçoivent des salaires bien supérieurs à ceux des groupes armés locaux a encore accru le mécontentement des combattants libyens. Selon la presse régionale, les Syriens reçoivent plusieurs milliers de dollars par mois.
Des sources locales suggèrent que l’explosion massive dans le camp de Yarmouk, qui a fait un grand nombre de morts, était la conséquence d’un affrontement entre des combattants syriens et libyens le 31 août. D’après eux, il y a eu une détonation d’un véhicule chargé de munitions après que les troupes liés au GNA ont tiré une roquette RPG avec précision sur les Syriens, provoquant une puissante explosion.
Selon les analystes de la Jamestown Foundation, un centre de recherche américain, l’escalade des tensions entre les mercenaires syriens et les milices locales est enracinée dans la stratégie de la Turquie et du GNA dans le conflit libyen. Ankara et Tripoli préfèrent les mercenaires syriens aux groupes armés locaux. Cette condition découle du fait que les supplétifs syriens de la Turquie ne sont intéressés qu’à gagner de l’argent. On ne peut pas en dire autant des groupes armés libyens, qui, outre des avantages financiers, cherchent des moyens de renforcer leur position et d’étendre leur influence sur les autorités locales.
Il est difficile de savoir s’il y aura une attaque de représailles de la part de mercenaires syriens, mais il est clair que la Turquie et le GNA doivent changer de priorités pour garder la situation sous contrôle.
Alaeddin Saleh
Crédit photo : DR (photo d’illustration)
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